Turmoil

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16/20
Nom du groupe Fractal Sun
Nom de l'album Turmoil
Type Album
Date de parution 16 Juillet 2020
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Dark Project I: Despair
Ecouter05:35
2.
 Dark Project II: Escape
Ecouter04:32
3.
 Dark Project III: Lost
Ecouter06:11
4.
 Visions I: Noxious Arrival
Ecouter07:55
5.
 Visions II: Holographic Depiction (ft. Andres Castro)
Ecouter07:12
6.
 My Demise
Ecouter10:49

Durée totale : 42:14

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Fractal Sun



Chronique @ ericb4

16 Août 2020

Sans doute la première page d'une histoire au long cours...

Dans un univers metal progressif symphonique à chant féminin aujourd'hui gagné par une concurrence galopante, pléthore sont les jeunes groupes à chercher coûte que coûte à s'y faire une place, un nom, avec, pour effet, une disparition prématurée des tabloïds pour la plupart d'entre eux. Et ce, au moment-même où d'autres, plus sagement, optent pour un élargissement du spectre temporel pour livrer les leurs. Prudence est mère de sûreté, dit-on... Un adage suivi à la lettre par Fractal Sun, un quintet costaricain originaire de San José, né en 2016 d'une idée originale des guitaristes Johnny Viquez (Aeons Of Silence) et Isabel Viquez.

Loin de s'acharner à bousculer le cours des événements pour disséminer ses vibes, le combo s'est précisément laissé le temps nécessaire à la solidification de son line-up et à la pleine maturité de son projet. Ainsi, ce n'est qu'en 2017 que la chanteuse au gracile filet de voix Hellen Quirós et le fin bassiste Said Araya vinrent grossir les rangs, suivis, un an plus tard, du cinglant batteur Mauricio Barrantes. De cette fructueuse fusion de talents émanent, tout d'abord, les singles « Dark Project I: Despair » (2018) et « Dark Project III: Lost » (2020), tous deux insérés dans leur introductif et présent concept album dénommé « Turmoil ». Cette première livraison serait-elle dores et déjà de nature à propulser nos acolytes parmi les sérieux espoirs de leur registre metal d'affiliation ?

Aussi, effeuille-t-on une auto-production d'une durée quasi optimale de 42 minutes où s'enchaînent sereinement six pistes à la fois éminemment fringantes, volontiers tortueuses, techniquement complexes et des plus troublantes. Ce faisant, le combo hispano-américain nous plonge au cœur d'une oeuvre metal progressif symphonique à la coloration djent, dans la lignée de Haken, Ayreon, Dream Theater, After Forever, Epica et Threshold, entre autres. Enregistré par Johnny Víquez et Horacio París (pour les lignes de batterie), mixé et mastérisé par Marco Papiz (PlyGrnd Studios), l'opus jouit d'une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation, et d'une belle profondeur de champ acoustique tout en ne concédant que peu de notes résiduelles.

Nous voilà donc prêts à embarquer avec Orianna, une ambitieuse scientifique, à bord du vaisseau spatial The Dark Project. Consciente des difficultés colossales auxquelles la Terre est désormais confrontée, celle-ci prit la radicale décision de s'en extraire. Aussi, décida-t-elle de subtiliser cette merveille de technologie, qui serait l'unique solution pour sauver l'humanité de son funeste destin. De quoi nous inciter à appuyer sans plus attendre sur la touche ''play'' du lecteur cd...


Le collectif ne saurait tarder à nous rallier à sa cause, et ce, à l'aune de l'un des passages les plus enfiévrés de la rondelle. Ainsi, n'ayant de cesse de décocher ses riffs roulants adossés à une rythmique effilée, et ce, parallèlement à d'inaliénables coups de boutoir et d'oscillants gimmicks guitaristiques, « Dark Project I: Despair », mid/up tempo à la croisée des chemins entre Ayreon, Symphony X et After Forever, s'apparenterait à un modèle de progressivité. Dans ce champ de turbulences où les moments de répit sont peau de chagrin, évoluent les cristallines et néanmoins toniques inflexions de la sirène, ces dernières contribuant à magnétiser le tympan sur une piste aux allures d'un hit en puissance.

Moins directement orientés vers les charts, d'autres méfaits de cet acabit ne tariront pas davantage d'armes efficaces pour asseoir leur défense. Ce qu'atteste, tout d'abord, « Dark Project II: Escape », mid tempo progressif aux relents death, au confluent entre Haken, Threshold et Ayreon. En dépit de ponts technicistes un tantinet complexes mais opportunément amenés, où se répondent une basse claquante et d'inaltérables coups d'olive dont les fûts s'en souviennent encore, parfois doublés d'accords échappés d'un orgue aux sonorités old school, l'enjoué manifeste n'en révèle pas moins un refrain immersif à souhait mis en exergue par les enveloppantes patines de la déesse. Dans cette lignée, « Visions II: Holographic Depiction », lui, développe une soudaine et vibrante gradation du corps orchestral, laissant parallèlement entrevoir une basse rageuse et deux fringants soli de guitare. Dans cette tourmente djent sans cesse régénérée par de vives percussions, se déversent les puissantes attaques en voix de tête de la princesse. Difficile, dès lors, de résister à l'envie d'y revenir sitôt la dernière croche envolée.

Plus difficiles d'accès sans pour autant s'avérer des plus déconcertants, tant s'en faut, certains espaces d'expression pourraient nécessiter quelques écoutes circonstanciées auprès d'un pavillon peu rompu à l'exercice de style. Aussi, au carrefour de Ayreon, After Forever et Dream Theater, « Dark Project III: Lost » se pose tel un énigmatique et néanmoins enivrant mid tempo progressif aux contrastes atmosphériques et vocaux bien marqués, calé sur de sinueuses rampes synthétiques, recelant un enserrant palm mute à la basse, où des growls coupants alternent avec les angéliques volutes de la belle. Si ses couplets demeurent quelque peu ombrageux, ses refrains, en revanche, se révéleront des plus entêtants. Et la sauce prend, in fine...

Mais ce serait à l'instar de ses pièces en actes symphonico-progressives que la troupe semble au faîte de son art, déployant alors des trésors d'ingéniosité pour nous cueillir sans nous laisser d'autre choix que de se laisser porter par ces courants ascendants. Ce qu'illustre, d'une part, « Visions I: Noxious Arrival », épique, tortueuse et seyante offrande dans la mouvance d'After Forever et Symphony X. Libérant ses 7:55 minutes d'un parcours abondant en chemins de traverse mais à l'heureux dénouement sur fond d'une violoneuse assise et de délicates gammes au piano, et essaimant moult ponts technicistes opportunément positionnés et de fort bonne facture, cette luxuriante fresque nous happe sans avoir à forcer le trait. D'autre part, au fil de ses quelque 11 minutes, non sans rappeler Epica, l'orientalisant mid tempo progressif aux accents death et jazzy « My Demise », tantôt nous immerge dans une ambiance suave et éthérée, tantôt nous projette au cœur d'un volcan en fusion duquel s'en extraire serait une entreprise bien vaine. En dépit de la complexité de son cheminement d'harmoniques, eu égard à la qualité de ses enchaînements et de ses joutes instrumentales, sans omettre les magnétiques impulsions de la diva, alors apparentées à Simone Simons (Epica), le manifeste ne se quittera qu'à regret. Sans doute l'un des masterpieces de l'opus.


On ressort de l'écoute de la galette interpellé tant par le potentiel technique affiché que par la qualité des arrangements octroyés et les prises de risques consenties. A la fois enjoué, enivrant et reposant sur une ingénierie du son plutôt soignée, le méfait s'avère également diversifié sur les plans atmosphérique, rythmique et vocal, et rAres sont les baisses de régime et autres espaces de remplissage susceptibles d'atténuer la portée du propos. Il conviendra cependant que nos acolytes veillent à varier d'un cran les exercices de style (instrumentaux, ballades, duos...), qu'ils fluidifient un tantinet leurs lignes mélodiques et rendent plus immédiatement lisibles leurs arpèges d'accords s'ils souhaitent impacter plus largement un auditorat déjà sensibilisé aux travaux de leurs maîtres inspirateurs. Néanmoins, cet éclectique et attachant message musical constituerait une arme de défense d'une redoutable efficacité pour le combo latino-américain, faisant dores et déjà de lui un solide espoir de ce registre metal. Selon votre humble serviteur, nos compères écrivent sans doute là la première page d'une histoire au long cours. L'avenir seul nous le dira...

Note : 14,5/20

1 Commentaire

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JeanEdernDesecrator - 16 Août 2020:

Très plaisant à écouter,il y a des petits relents de The Faceless, en moins lourd et moins démonstratif. C'est accessible, côté riffs et mélodies, et bien foutu.

Merci pour la chronique , Éric !

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