Je ne le répéterai jamais assez, mis à part quelques exceptions purement commerciales, Sumerian Records n’ont jamais fait de sans-faute en signant de jeunes formations aussi variées que surprenantes. I the Breather en fait partie.
Pas originaux pour un sou, persévérant à délivrer ce même metalcore essoufflé depuis des lustres, les Américains ont su conquérir un public pourtant assez exigeant en parvenant l’exploit de bien concocter leurs morceaux afin de sortir en 2010 un premier opus réussi :
These Are My Sins.
Nouvelle recrue de l’écurie, I the Breather confirme deux ans plus tard leur présence au sein de Sumerian avec un second album encore plus abouti que son prédécesseur. N’oubliant pas ses influences (notamment basées sur les piliers d’
As I Lay Dying), proposant encore un son mélodique agrémenté de passages bien énervés, le groupe arrive cependant à s’octroyer une certaine identité alors esquissée dans leur première aventure. Désormais pleinement confiants dans leurs sonorités, s’adaptant correctement mais sûrement à une modernité quasi-obligatoire (dans l’accordage et le type de saccades par exemple), I the Breather évite le système éculé du metalcore qui, outre son type de riffing, délivre presque toujours un scream/chant clair redondant à défaut d’être à chaque fois efficace.
Shawn Spann, le chanteur d’I the Breather, se focalise donc sur un scream médium constant, torturé, à la fois mélancolique et agressif, changeant radicalement la donne et affirmant cette légère différence comparée à d’autres récentes formations qui n’hésitent pas, elles, à donner dans le classicisme le plus ridicule sur scène. Infatigable instrument à part entière vociférant des lyrics chrétiennes efficientes, le bonhomme se cale à la perfection sur une musique encore plus travaillée, mélodique et sombre que précédemment, la formation accueillant d’ailleurs le nouveau venu Chase Kozlowski, remplaçant donc le guitariste Jered Youngbar parti faire des covers d’artistes pop.
Musicalement, le groupe rajoute de bonnes parties post-hardcore, accentuant ce côté torturé, se mariant par conséquent totalement avec le chant parfois quasi-screamo de Spann. Saccades acérées, refrains entêtants, passages mélo à nous faire pendre un suicidaire au bout du rouleau (notamment sur "Lunar", "Knights & Pawns" ou encore "Mentalist") et breakdowns abasourdissants : la recette fonctionne et elle est ici bigrement efficace, nos jeunes Américains ayant un sacré sens de la composition et une habilité à pondre des riffs plutôt exaltants. C’est d’ailleurs cette faculté à mélanger ici avec brio le côté mélodique à des ambiances plus sombres ("Meaning" en est presque effrayante) que le groupe parvient à tirer son épingle du lot parmi cette foule de singles aussi accrocheurs qu’efficaces et ce malgré quelques passages un brin classiques.
Peu pour ne pas dire quasiment pas de chant clair (à vrai dire uniquement sur trois morceaux et de manière plutôt brèves), boostant clairement l’énergie déjà bien déployée à travers ces 35 minutes de hargne et de bouleversement, des compositions dures comme le roc et une production soignée de A à Z font de
Truth and Purpose une surprise de taille à consommer sans modération pour tous les fans de bon metalcore. Ainsi, vendant de l’émotion en barre, I the Breather livre un sans-faute enivrant, réussi et solide, du moins assez pour vieillir très lentement et s'inscrire dans la lignée des meilleurs albums du genre.
J'èspere qu'ITb restera sur cette bonne voie , j'attend maintenant le nouveau Miss may I et Volumes !
Et en passant tu en as pensé quoi de Make me Famous arach' ? :)
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