De la sueur, du cuir, du whisky et de la testostérone ! Motörhead ? Mötley Crüe ?
Plus jeune.
Plus fougueux.
Plus gras.
Jumping Jack.
Après un premier ep unanimement acclamé par la critique et les fans, les nantais sont enfin de retour avec un premier véritable album qui risque de ravir les fans de stoner bien gras, de hard rock crasseux et de grosses Gibson crachant son venir puant l’alcool et la crasse.
Car jumping
Jack, c’est bien ça. Héritiers d’un rock n’roll des plus directs et râpeux, le trio nantais entend bien faire parler de lui dans pas mal de clubs tant sa musique est complètement taillé pour le live dans des espaces réduits où le contact des corps et de la bière provoque une effervescence aussi primaire que la rencontre d’un metalleux avec son précieux sésame mousseux.
Bref, pas de fioritures, de technique superflue ou encore de quelconques complexité de mesure ou de structure,
Jumping Jack fait des chansons de 3 / 4 minutes et ne cherche rien d’autre qu’une efficacité instantané et une mémorisation ultra rapide de ses morceaux. L’ultra puissant "Wet
Desert" en est le parfait exemple, avec son riff central monstrueusement écrasant mais paradoxalement des envolées vocales presque mélancoliques, très belles sur les couplets, avant de repartir sur un refrain plus traditionnel, simple et carré, particulièrement groovy. "Crystal
Tree" est tout autant taillé pour le live tant son riff (unique et répété presque tout le long) est épais et destructeur lorsqu’il sera joué dans une salle chauffée à blanc. Les sonorités très stoner de la gratte, l’omniprésence de la basse et de cette batterie primaire et castagneuse renforcent la puissance brute de la musique, qui prend sur cette compo par exemple énormément d’éléments à
Mastodon (particulièrement sur le plan vocal), la technique stellaire et le côté halluciné en moins.
On se surprendra, après quelques écoutes, à chantonner des refrains entendus seulement une ou deux fois dans l’album, mais incrustés durablement dans la mémoire, vicieusement et en attente de les voir jouer face à nous. On retiendra également un "Taxidermic Sensation" se rapprochant un poil des australiens sexagénaires d’AC/DC ou encore un "
Siren’s
Blast" délicieusement catchy et sludge et propre à faire se trémousser des donzelles pendant que leur homme headbang à n’en plus finir sur ces riffs toujours aussi primaires, presque préhistorique, parfaitement propulsés par le chant puissant et rugueux de Julien Bells, dont la comparaison avec Brent Hinds de
Mastodon s’avère définitivement impossible à éviter, tant on peut trouver des similitudes dans les timbres et les accroches de phrases.
Que dire de plus ? Peu de choses.
Jumping Jack avec "Trucks &
Bones" n’invente pas la poudre mais ce n’est certainement pas son objectif. Il délivre une haute dose de rock n’roll, se vivant et se ressentant plutôt que se racontant, à la gloire du
Jack Daniel’s et des nanas. Le trio maitrise parfaitement son sujet, délivre un excellent album qui ravira l’ensemble des fans du genre (probablement en manque de fraicheur ces temps-ci) grâce en plus à une énorme production défonçant complètement les esgourdes (made in Drudenhaus studio, revenant bien souvent chez les jeunes groupes français en ce moment).
Ne réfléchissez à rien, prenez un verre et calez vous bien la tronche contre les enceintes ! Cela ne fait que commencer.
Aha ! J'adore.
Extra en live, vu à Poitiers jeudi dernier.
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