Beyond The
Hatred est un groupe évoluant dans un Metalcore brut. Originaire du nord de la France, le groupe dévoile, cinq après sa formation, son premier EP : «
Tropaïon », sorti le 14 mars dernier. Les cinq nordistes disposent déjà d’un bagage bien garnie, en témoigne par exemple leur participation au Warm Up des Metallurgicales, où ils ont notamment pu côtoyer des pointures du milieu comme
Black Bomb A,
TANK ou d’autres bons espoirs comme
Atlantis Chronicles…
Le package est plutôt sympathique, assez sobre sur le fond et donnant lieu à une image qui dégage un certain charme. Pour ce qui est de la musique, enregistré au Noise
Factory Studio, en Belgique, elle est plutôt efficace. On pourrait par contre relever des cymbales trop mises en avant, une voix qui peine un peu à prendre le dessus sur la musique à certains moments ou bien une production parfois un peu trop sèche. Comme dit plus haut, le groupe produit un Metalcore primitif, supprimant toutes traces de chants clairs pour une voix oscillant entre growls gras et vociférations aiguë et sauvage.
«
Addicted » est une mise en bouche correcte. Les transitions de voix sont plutôt bien foutues, même si clairement téléphoné. Il suffira de laisser défiler la première minute pour comprendre la manière de fonctionner du groupe, entre musicalité vive et moment plus lourd, utilisant les mélodies des guitares avec une certaine rareté. Avec « Coldflesh », ses deux premières pistes miseront davantage sur la puissance de jeu que la vitesse, concluant régulièrement les débats avec des breaks plus dense et pesant, pas foncièrement transcendant, mais correctement exécuté.
On trouve également d’autres idées, notamment avec la guitare malsaine et emmurante qui introduit le vif « Sodom#Gomor », mettant davantage en avant ces frappes martiales et rapide, plus typique du genre, mais dont le rythme apparaîtra parfois trop brouillon dans sa superposition stylistique malgré une opposition malsaine appréciable. Deux titres plus longs font également partis du lot, mais là encore, un certain manque d’expérience se fait sentir. « Holy Dog of
God » a tendance à trop s’étirer en longueur, répétant les mêmes plans avec une désagréable sensation de copier-coller tout du long, rendant le titre ennuyant au bout de quatre minutes de rabâchages. Néanmoins, cette fin plus mélodique et rapide, ces superpositions de cris et quelques vociférations flirtant (très) légèrement avec le Black en feront un titre plus qu’agréable. Contrairement à la rythmique haineuse, mais rébarbative, de « Silicone
Carnage ». Très longue à démarrer et avec du mal à tenir son rythme, ce titre dévoile tout de même de bons breakdowns comme on aime (avec une batterie qui résonne très étrangement) et ses belles distorsions propres au style.
«
Tropaïon » remplit au final plutôt bien son rôle de première production en délivrant un Metalcore pas franchement original, mais bien réalisé. Toutefois, dans la jungle hostile de perdition que représente ce style, il va malgré tout falloir passer la vitesse supérieure très rapidement au risque de se retrouver trop rapidement englués dans la masse de groupe sans fortes personnalités qui fleurissent un peu partout.
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