Trollmarsj

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
17/20
Nom du groupe Faanefjell
Nom de l'album Trollmarsj
Type Album
Date de parution 16 Octobre 2010
Labels Mayhem Music
Style MusicalBlack Folklorique
Membres possèdant cet album21

Tracklist

1. Der Var Engang et Fjell 01:09
2. Faanetrollets Vise 07:08
3. Trollmarsj 06:44
4. Tre Tinner Bakom Bruen 06:35
5. Soknardalr 05:48
6. Drikkegilde i Jotunheimen 04:39
7. Slaatt 01:43
8. Hedningens Time 03:25
9. Til Kamp 06:04
10. Her Hersker kun Troll og Mörkemæn 06:12
Total playing time 49:27

Acheter cet album

 $12.40  12,48 €  11,64 €  £10.63  $18.58  15,67 €  15,32 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Faanefjell


Chronique @ AlonewithL

10 Novembre 2010

Sans être le concurrent le plus avancé à Finntroll, Faanefjell est un groupe en devenir

Je vais vous raconter une histoire. Oui, bon, attendez de la lire avant de rouspéter. Et rasseyez vous sinon je sorts le fusil.
Donc, il était une fois dans un endroit suffisamment reculé pour ne pas y trouver un troquet, deux joyeux et méchants trolls, répondant aux chatouillant noms de Grimtroll et Syrtroll. Ceux-ci vivaient en autarcie et en consanguinité dans leur montagne, au nom tout aussi renversant de Faanefjell. Dieux que c’est beau. Mais voilà que des gentils humains aux idées tout aussi austères que nos deux voyous mal lavés, affublés de capuches noires et d’insignes religieux (ne voyez aucune allusion au monde contemporain de ma part, comme quoi avec le temps rien ne change) ont la ferme intention de chasser les êtres peu gracieux de leur terriers et de s’accaparer de la montagne non-consacrée pour y construire certainement une énième résidence de villégiature à Dieu Saint Père. Au milieu des ronces, des crises d‘eczéma, et des moustiques, il va s’y plaire pépère.
La montagne est à nous, les humains adorateurs du bout de bois (servant à l’usage d’instrument de torture) n’auront qu’à bien se tenir, nous disent les plus moches de nos comparses.

Tout ceci est plus qu’enfantin, cela ressemble presque à une fable pour endormir les marmots, et pourtant c’est bien « en gros » l’histoire que rapporte ce premier opus d’une formation norvégienne fraichement constituée. « Faanefjell », un nom que l’on devra retenir malgré tout, et que je notes au surplus dans un coin secret de ma mémoire. Car les deux lurons aux traits trolliens que sont Grimtroll et Syrtroll, initiateurs de ce projet, se posent en réponse norvégienne à « Finntroll ». Oh, les audacieux. Encore une joute entre pays scandinaves, dirait-on. Néanmoins, il faudra relativiser cette affirmation. Si « Finntroll » est incontestablement une pointure d’orque en black folklorique, « Faanefjell » apporte un élément en considération que les amateurs du genre apprécieront à des degrés divers et variés. Des claviers en pointe et non en simple toile de fond avec Audun Gronnestad aux commandes (ex-Trail of Tears). On a donc ainsi un groupe émergent de black/folk/symphonique qui nous raconte des histoires de trolls. Je suis sidéré tellement ça me les coupe. J’en fais trop et il faut que j’en vienne concrètement au sujet? Bon d’accord.

A l’écoute de ce fameux disque « Trollmarsj » et du premier titre « Der Var Engang et Fjell », une voix de narrateur nous fait courtoisement les présentations d’usage en langue norvégienne, sous les sons de guimbarde et une ambiance sombre-mystère-palpitant, qui colle bien avant chaque nouvelle aventure. On devine déjà que l’album en son entier sera consacré à une et même histoire. La narration interviendra temporairement au grès d’une poignée de pistes, nous faisant grâce de trop de boniments.

L’album, d’un point de vue général, fait apparaître un jeu assez subtil, le plus souvent décomposé entre black, symphonique et folk. « Drikkegilde i Jotunheimen » en est un parfait et ingénieux échantillon de cette « décomposition » ne privilégiant aucun style particulier, révélant toutes les approches et les possibilités de la formation, les unes à la suite des autres par des passages en permanente altération.
Commençons par le moins évident de ces styles employés, la partie proprement folk; celle-ci sera distinctement incarnée quasiment à elle seule par le hardingfele, violon traditionnel norvégien, qui s’illustrera de manière succincte sur de brefs passages entrecoupant les différents blasts, sur les principales entames de pistes également. Le très traditionnel instrumental « Slaatt » offre une meilleure occasion de l’écouter plus attentivement.
Un environnement folk du en grande partie aussi aux chœurs guerriers sur les refrains. C’est tonique, c’est épique. De plus cela fait fuir indéniablement toute sensation de linéarité.

La partie chantée fait preuve d’une approche volontairement originale. Le growl de Syrtroll est extrêmement guttural, si bien que l’on le ressent prélevé de l’œsophage plus que du fond de la gorge, afin de rendre la voix la plus inhumaine que possible. Parvenant ainsi à créer l’illusion de se retrouver face à un horrible troll (et c‘est le cas). L’inconvénient que cette prise d’originalité comporte c’est au niveau de l’impulsion et de la vitesse de la voix, plombées. Cela fait cependant preuve de caractère et d’authenticité, à condition de ne pas être trop présent et en absence de chœurs et d’autres voix comme sur « Der Hersker kun Troll og  Mörkemoem» (diable que ces titres sont longs), au point de le rendre linéaire et ennuyeux.

Une très légère dominance symphonique sur certains titres; d’abord sur « Faanetrollets Vise », où le son des claviers en mode voix lyriques parviendra à concurrencer sans effort un battement ininterrompu de batterie frôlant la crise cardiaque. La guitare ne fera pas d’apparition très marquante, se contentant de la simple partie rythmique. Les claviers auront donc champ libre pour offrir leurs mélodies à la place d’un quelconque riff de guitare. Il en sera de même, mais dans une moindre mesure sur « Hedningens Time », un titre assez riche au niveau de la composition, mais assez perturbant à la première écoute. On croit y ressentir un manque de puissance, comme ventilé. Le premier titre que j’ai découvert d’ailleurs en me passant leur clip.

Un ressenti qui sera chamboulé à l’écoute de titres beaucoup plus offensifs tel le redoutable « Trollmarsj », un titre particulièrement rembourré au niveau du son par les blasts, incluant même un petit riff meurtrier de guitare qui fera mémoire. Plus violent encore dans son approche, bien qu’alternant avec l’harmonie de la symphonie-claviers, « Tre Tinner Bakom Bruen » comporte des passages plus nerveux du couple guitare/batterie. Mais les guitares prendront clairement leur revanche sur un autre gros titre de l’album, à savoir « Til Kamp ». Elles y apportent tout leur tranchant, sans vraiment faire preuve de simple orgueil ou de pure agressivité, sillonnant avec fougue le morceau. Le titre comporte notamment un solo de Frank Orland (ex-Scariot). On remarque aussi Ronny Thorsen (Trail of Tears, ex-Scariot) en seconde voix, répondant au growl de Syrtroll. Des invités donc pour donner de l’importance à cette jeune formation. Quelques rugissements bestiaux, et même une petite reprise du très classique « In the Hall of the Mountain King », mille et une fois reprises par des groupes de metal que ce soit de la part de « Savatage » ou d’« Apocalyptica ». Tout cela pour combler le morceau, et il faut signaler d’ailleurs que cela produit son effet.

Le fan de « Windir » retiendra une reprise du fabuleux instrumental « Soknardalr ». Il devra passer outre s’il ne veut pas se fâcher tout rouge avec nos trolls. Un titre qui perd de sa majesté, lassant au point de devenir une berceuse au lieu d’un hymne. Tout cela par la faute caractérisée du synthé devenu orgue de cirque. Les premiers sons sortis m’ont fait d’ailleurs penser à l’orgue de barbarie, c’est dire.

Sans être le concurrent le plus avancé à « Finntroll », « Faanefjell » est un groupe en devenir. Même s’il se montre insuffisant par endroits, il est néanmoins capable de nous proposer des titres agréables et même quelques uns de très bonne manufacture. Espérons que le groupe progressera suffisamment pour refaire parler de lui. J’aime bien moi les histoires de trolls. Skaal!

15/20

12 Commentaires

15 J'aime

Partager

NerZhul - 13 Mars 2011: Merci pour cette chronique fort intéressante ! L'introduction illustre parfaitement le concept et nous aide à cerner le contenu des textes.

J'ai été particulièrement surpris par cet album, j'ai beaucoup apprécié et je ne pense pas tenir longtemps avant de l'acheter en CD.

Pour un premier album, je lui mets tout de même une bonne note, même si je suis tout à fait d'accord avec toi, AlonewithL, sur les points négatifs à corriger pour le prochain opus (espérons-le !)
AlonewithL - 13 Mars 2011: Merci bien. Content que tu l'ai apprécié. J'ai rencontré ce groupe en le soumettant sur SOM. J'avais vu le clip qui m'a fait tordre de rire au début, mais j'avais trouvé la musique assez sympathique. Après c'était un peu le foutu hasard de retrouver l'album du groupe en magasin. C'est vraiment sympa. Il faut s'habituer à ce type de growl particulier par contre. Consernant les points en désaccord, tu pourrais donner plus de précisions?
NerZhul - 14 Mars 2011: Je n'ai jamais parlé d'être en désaccord avec toi ^^ Je trouve simplement qu'il y a quelques petits défauts, je ne suis pas emballé par tous les morceaux malheureusement. Les premiers morceaux sont vraiment géniaux mais j'ai l'impression que ça s'épuise un peu à la fin, sans pour autant que ça soit ennuyeux, loin de là.
AlonewithL - 14 Mars 2011: Oui, c'est exactement le même constat. Mais il faut tenir compte du fait qu'il s'agit d'un premier opus. Ils n'ont pas encore fait leurs marques.
Merci NerZhul, tu es un lecteur attentif et impartial.
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Faanefjell