Triumvirat, c'est un peu le disque que l'on n'attendait plus.
Alors que la tendance à l'orthodoxie portée à bout de bras par
Watain depuis 6 ans peine à se renouveler, la République Tchèque nous offre sa version du Black
Metal en ce début de décennie.
Autant être clair dès le début, Cult of
Fire a TRES bien appris ses leçons. Car sortir un album de cette trempe après un seul EP n'est pas donné à tout le monde.
Et le groupe met toutes les chances de son côté en proposant non seulement une synthèse cohérente des classiques du genre (
Bathory et
Darkthrone en tête), mais aussi des bizarreries avant-gardistes étonnement françaises que sont
Blut Aus Nord et
Deathspell Omega, pour finalement aboutir à un album très équilibré où chaque ingrédient est savamment distillé.
Ainsi on trouve des passages typiquement scandinaves où se superposent cavalcades Darkthroniennes et percussions rituelles ("Horizont Temnoty"), alors que d'autres (Černá
Aura) versent dans un blast continue limite industriel rappelant les meilleurs moments du "Work Which Transforms
God" de
Blut aus Nord.
Le mid-tempo n'est pas en reste ("Z Jícnů Propastí"), l'ombre d'un "Call from the Grave" de
Bathory n'étant jamais loin.
La production soutient parfaitement l'album: le grain de guitare est brut mais baigne dans un écho léger, la voix classique mais efficace. La batterie sourde et mécanique, surprend cependant dans les passages rituels, participant à la création de cette atmosphère occulte.
Quelques discrètes nappes de claviers font également leur apparition (l'orgue sur "Závěť Světu"), toujours pertinentes.
En définitive Cult of
Fire signe ici un album de très bonne facture. Triumvirat se paie en effet le luxe de taper dans tous les courants du Black
Metal pour en faire ressortir une musique personnelle, ni trop hostile, ni trop accessible. Ajoutez à cela une imagerie live occulte et des costumes de scène version KKK satanique, et vous obtiendrez certainement LE groupe à suivre.
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