Trials

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12/20
Nom du groupe Divine Martyr
Nom de l'album Trials
Type EP
Date de parution 01 Décembre 2017
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Fear
Ecouter05:37
2.
 Lament
Ecouter06:09
3.
 Temptation
Ecouter04:41

Durée totale : 16:27

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Divine Martyr



Chronique @ ericb4

28 Décembre 2018

Ils auraient peut-être mieux fait de prendre leur temps...

D'aucuns ne seraient pas loin de penser que tenter de s'illustrer aujourd'hui dans le registre metal symphonique à chant féminin peut relever de la gageure pour nombre de nouveaux entrants. Ce jeune quartet étasunien originaire d'Indianapolis entend pourtant relever le pari de s'illustrer à son tour, et sans trop attendre, sur cette scène-là ; exigeant espace d'expression où les jeunes loups aux dents longues ne manquent pas à l'appel. Aussi, un an à peine après sa sortie de terre, en 2015, sous l'impulsion du bassiste Woody Hughes, le combo nord-américain sort-il son premier et discret single « Martyr's Hymn ». Ce n'est qu'en 2017, et aux fins d'un travail minutieux en studio, que le groupe accouche de son introductif EP 3 titres « Trials », une modeste auto-production de moins de 17 minutes au compteur. Aussi, ce laconique argument sera-t-il de nature à maintenir en respect les Elvellon, Beyond The Black, Sleeping Romance, Walk In Darkness et autres Once ?

Dans ce dessein, le line up a subi de légers changements. Au côté de Woody Hughes, s'illustrent dorénavant : la frontwoman Darlene Parson, le guitariste Jason Hyde (en remplacement de Jeff Stiles) et le claviériste et batteur Mark McKowen. De cette nouvelle collaboration émane une œuvre metal mélodico-symphonique aux relents power et chrétien, à l'inspiration nightwishienne bien marquée. Produite par Jeremy Mang, enregistrée aux Whisper Studios (à Kokomo, dans l'Indiana), la menue rondelle témoigne de peu de sonorités résiduelles et d'une belle profondeur de champ acoustique. Cela étant, la galette accuse toutefois un léger sur-mixage de l'instrumentation au détriment de lignes de chant, ces dernières se noyant parfois dans un brouillard qui peu ou prou tend à se densifier. Mais entrons plutôt dans la petite goélette en quête d'éventuelles pépites...

Quand il tonifie sa rythmique tout en intensifiant ses phases percussives, le groupe nord-américain livre de seyantes offrandes. Dans cette dynamique s'imposera d'un battement d'ailes le tubesque « Fear » ; orageux mid tempo progressif et syncopé doté de ''delainiennes'' lignes mélodiques et d'un tapping martelant dans le sillage d'Ancient Bards. Corroboré par de délicats arpèges au piano et de grisants harmoniques, ce vivifiant manifeste se pare de refrains certes convenus mais éminemment impactants et mis en exergue par les puissantes inflexions de la maîtresse de cérémonie. Dans cette énergie, on retiendra l'entraînant « Temptation » à la fois pour son fin legato à la lead guitare, ses soudaines accélérations et ses couplets bien customisés, et ce, même si la sente mélodique empruntée tendrait à se linéariser.

Lorsqu'elle ralentit un tantinet la cadence de ses frappes, sans pour autant viser les charts, la troupe parvient, là encore, à nous rallier à sa cause. Ce qu'illustre précisément « Lament », sulfureux et intrigant mid tempo dans la veine d'un Nightwish des premiers émois. Paré de riffs roulants adossés à une rythmique frondeuse et qui, parfois, tend à s'ensanglanter, l'effort nous octroie également de truculents gimmicks guitaristiques, d'insoupçonnés changements de tonalité et de stupéfiantes gradations du corps orchestral. Dans cette luxuriante et enivrante forêt instrumentale, on regrettera cependant la mise en retrait des impulsions de la belle.

On l'aura compris, à la lumière de cet opus, le combo étasunien nous livre un essai à la logistique soignée, plutôt avenant, susceptible d'attirer quelques aficionados du genre, peut-être pas tous. En outre, nos acolytes devront affûter une technicité encore balbutiante et affiner leurs arrangements instrumentaux pour espérer s'imposer dans un registre qui ne les attendait pas nécessairement. De plus, en dépit d'élégantes nuances mélodiques, on regrettera un manque de diversification atmosphérique, rythmique et vocal, des exercices de style stéréotypés et peu de prises de risques, in fine. Pour l'heure, il s'avère donc prématuré pour nos quatre gladiateurs de se muer en dangereux challengers dans ce si concurrentiel espace metal. C'est dire que de nombreux ajustements sont requis de la part de nos compères s'ils souhaitent embrasser une carrière au long cours. A bon entendeur...

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