Cannibal Corpse est trop gentillet pour vous ?
Deicide n’est plus assez bourrin pour vos petites oreilles ? L’atmosphère poisseuse de
Incantation ne vous file plus suffisamment de frissons ? Il vous reste une carte à tirer, celle de
Ophiolatry, groupe qui mérite d’être écouté au moins une fois…
Pas de demie mesure chez ces brésiliens, l’album est d’une violence fracassante et le rythme ne ralentit qu’en de rares occasions. La batterie est tellement rapide et synthétique que je me suis d’ailleurs demandé s’il ne s’agissait pas d’une boite à rythmes. Apparemment non, il s’agit effectivement d’un batteur de chair et d’os, s’il parvient à retranscrire en concert ce qui est produit sur cette galette, chapeau !
Tout est prétexte à débauche sur cet album. Débauche de vitesse, de technique à travers des soli bien barrés, de vocaux caverneux proches de ceux de John McEntee (
Incantation)… Le rendu est forcément d’une violence hors norme et l’ambiance radicalement malsaine, certain morceaux réellement cauchemardesques cloîtrant encore d’avantage le disque dans un univers de folie ("Urutu", "Variaçoes", "Eradicating The Paradigm").
Ophiolatry transpire la haine, le dégoût et le chaos. Ses compos tournent toutes autours de deux minutes, et n’y cherchez aucun fragments de mélodies, aucuns mid tempo reposants, le groupe envoie du blast en continu et des parties de double (sont-elles réelles ?) apocalyptiques.
La première écoute laisse le cul par terre, mais force est de constater qu’après plusieurs lectures le disque montre ses faiblesses. Trop répétitive, trop compacte, cette galette manque d’oxygène même si la maîtrise instrumentale est parfaite. Trop peu de parties mémorables restent à l’esprit, preuve en est avec l’instrumental qui clôt l’album,
Preludio N°4. Ce morceau de guitare acoustique absolument divin, en décalage complet avec les autres titres, est le seul, après plusieurs écoutes de l’album, que je me repasse avec vraiment beaucoup de plaisir. Le reste devient tout simplement fatiguant à force d’en faire trop dans le bourrinage absolu.
Véritable moissonneuse batteuse à neurones,
Ophiolatry ne vous laisse pas le temps de respirer durant les 16 titres de « Transmutation » (hormis le titre final). Parfait, crierons les plus sauvages d’entre vous, dommage diront ceux qui attendent du death autre chose que du pilonnage incessant…
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