Space Oddity, Rocket Man, Planet Caravan,
Hangar 18,
Droid Sector ... Cette petite sélection prouve de façon éclatante l'attirance des univers rock/metal pour la science fiction. Sous-genre intrinsèquement planant et propice aux décollages variés, le stoner n'est pas le dernier à clamer son amour pour l'infini et au delà. Conforme à son patronyme,
Nebula aime scruter les étoiles, comme l'attestent des titres tels The Way to Venus, Orbit ou Instant Gravitation.
Trainant son spleen fuzzé depuis 1987 et faisant partie des pionniers du genre, la formation a sorti, sous la férule de son maître à penser Eddie
Glass, de nombreux albums et EP, avec une qualité globale plus que satisfaisante. Au sortir d'une période d'inactivité,
Nebula sort de sa stase cosmique en 2017 et, sous les bons auspices de
Heavy Psych Sound Records, sort en 2019 l'album
Holy Shit, plutôt bien reçu par les fans du genre. Réussissant à conserver un line-up stable composé de Tom Davies (basse) et Michael Amster (batterie), le père
Glass fait rugir à nouveau sa Gibson SG sur son nouvel astronef appelé
Transmission from Mothership Earth, paru en juillet 2022.
Rugir n'est pas un mot inadéquat dès que résonne le premier riff de Highwired, titre d'ouverture. Gras, lourd, gorgé de fuzz et groovy à souhait, ce riff installe l'auditeur directement dans le cockpit, n'attendant alors que la section rythmique pour décoller. Une fois l'atmosphère dépassée, le titre éponyme qui suit vous intègre totalement à ce trip spatial, avec ces multiples plans enchevêtrés que votre esprit rapproche avec analogie aux péripéties d'un voyage spatial.
Depuis l'observatoire situé en plein désert, l'observateur concerné s'aperçoit bien que les racines de
Nebula sont bien présentes sur la dédaléenne
Warzone Speedwulf, au groove communicatif prompt à faire bouger votre popotin coulé dans le plomb. Le désert de Sonora si on se réfère à la latino
The Four Horsemen : ligne de trompettes, batterie chaloupée, chœurs planants pour ce final somme tout réussi.
Le vaisseau idéalement placé sur sa trajectoire, l'auditeur peut alors se reposer et planer grave sur la doublette
Wilted Flowers-Melt Your head, aux rythmes lancinants et aux guitares toujours aussi précises dans leur description sonore. Une fois encore,
Glass nous sort des riffs à faire exploser le caleçon du premier martien venu tellement ils sont efficaces (le refrain de
Wilted Flowers, éclate totale).
Mais, paf, voilà qu'il réveille ses compagnons de route sur l'ambivalente I Got so High (dont les passages énergiques s'avèrent fort à propos). Il faut alors évoquer ici la cohésion du trio, au talent remarquable sur Existensial Blues, preuve éclatante qu'on peut encore produire des titres intéressants sur un style archi-balisé (la ligne de basse est un petit modèle du genre).
Comme preuve de leur implication, le trio est resté au studio pendant 6 mois pour enregistrer et mixer cette petite merveille, idéalement mise en couleur par Robert Gnista et son art psychédéliquement rétrograde.
Si vous aviez débranché votre radiotélescope ces derniers temps, n'hésitez surtout pas à le rallumer car cet astronef n'a pas terminé de transmettre et ce serait dommage de rater ça. "Can we hear you Major
Glass ? Oh yes, we can !!".
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