Trouver un bon patronyme à une formation n'est vraiment pas une mince affaire. Tandis que certains optent pour un nom court, d'autres s'essaient à l'originalité et, c'est le cas de Scarecrow New World Abomination, pour plus de facilité, le combo a opté pour Scarecrow Nwa. Bien que cette formation ne soit pas trop connue (sauf pour les initiés, bien sûr), elle n'en est pas à son premier coup d'essai puisqu'elle publie, avec "
Transgression", son cinquième long format, le tout , entrecoupé de divers Ep et, de moult changements de line-up.
L'opus s'ouvre sur "MMXII", morceau à tiroir aux changements de rythmes multiples, à la ligne mélodique et au refrain très attractif et accrocheur. Le début du titre peut laisser à penser à du "speed" mélodique mais, c'est sans compter sur l'organe vocale de Bernd Krumböck, qui n'a rien à voir avec ce style, le bougre éructe à s'en sortir les tripes.
Alors, bien sûr, Scarecrow Nwa a durci le ton en comparaison de son dernier opus, puisque le claviériste a été remplacé par un guitariste, et, le riff semble plus appuyé. En témoigne le morceau-titre "
Transgression" qui est le parfait résumé de la musique du groupe de Scarecrow Nwa nouvelle mouture, mélodies guitaristiques sous-jacentes, riffs acérés, batterie galopante en alternance avec des rythmiques plus lourdes, renforcées par la double pédale de Stef, et, ce bougre de Bernd qui vocifère dans différentes nuances, s'essayant même au chant clair.
La formation pourrait même être taxée de "progressive" puisque la grande majorité de ses morceaux sont longs et ne cessent de s'étirer, allant dans plusieurs directions, seul "At the dead of night" dépareille de l'ensemble par sa concision et son côté plus direct.
Et c'est bien là le problème. Proposer des morceaux longs, tout en évitant l'écueil de la lassitude n'est pas chose aisée, bon nombre de combos s'y sont cassées les dents et, Scarecrow Nwa ne déroge pas à la règle. En effet, "
Transgression", même s'il est rythmé et plus agressif que son prédécesseur, semble se perdre sur la longueur comme sur les deux premiers titres, qui, amputés de deux ou trois minutes, auraient vu leur force d'impact décuplée. Aussi, la qualité de "
Transgression" est inégale, de bon morceaux comme "MMXII" (malgré sa longueur) ou "At the dead of night" en côtoie de moins bons comme "Self-enslavement" ou "
Resurrection", ajouté à cela, la voix claire pas vraiment assurée et la production très clinique qui met beaucoup trop en avant la caisse claire, finissent de noircir le tableau.
"
Transgression" n'est ni bon, ni mauvais, il alterne le meilleur comme le pire mais interprété par des musiciens très doués techniquement, sauvant de ce fait cet opus. En voulant sans doute travailler cet album jusqu'aux moindres détails, les autrichiens se sont quelque peu fourvoyé en atténuant l'efficacité de ses titres. Au final, le patronyme du groupe colle parfaitement à ses morceaux...beaucoup trop longs.
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