Transcendence

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17/20
Nom du groupe Ravenword
Nom de l'album Transcendence
Type Album
Date de parution 31 Janvier 2020
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album12

Tracklist

1.
 Blue Roses
 04:31
2.
 Life Is in Your Hands
 05:02
3.
 No More
 03:53
4.
 Lullaby of the Last Petal
 04:00
5.
 Purity
 05:50
6.
 Rain of Stars
 05:08
7.
 The Queen of Darkness
 04:16
8.
 What I Need
 05:18
9.
 The Swansong
 06:05
10.
 Dylan
 06:48
11.
 Crimson Lake
 06:43
12.
 The Distance
 04:20
13.
 Bleeding Moon
 07:54

Durée totale : 01:09:48

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Ravenword


Chronique @ ericb4

25 Septembre 2020

Premier coup de maître insufflé par la formation transalpine...

Pourvoyeuse d'un nombre sans cesse croissant de formations metal symphonique à chant féminin, la fertile terre italienne n'allait pas se tarir de sitôt... Aujourd'hui, son regard se porte sur cet expérimenté combo milanais créé en 2007 par le compositeur et fin claviériste Davide Scuteri (Choirs Of Veritas, Septum, Replica), dont le nom s'inspire de l'ouvrage d'Edgar Allan Poe intitulé « The Raven » (Le Corbeau). Prudent dans sa démarche, ce ne sera que quatre années plus tard que le groupe transalpin nous gratifiera d'une brève mais fringante démo 6 titres éponyme. Plusieurs années d'une riche activité scénique s'ensuivront avant une courte pause, le temps pour nos acolytes de peaufiner leurs gammes et leurs arpèges, d'affiner encore le trait de leur plume, et de revenir plus déterminés, car plus efficacement armés, dans la bataille...

En 2016, Ravenword se reformera, le maître d'oeuvre requérant alors les talents de : Chiara Tricarico (Moonlight Haze, Soundstorm, ex-Temperance, ex-Teodasia...), parolière et mezzo-soprano au cristallin grain de voix, à mi-chemin entre Tarja, Charlotte Wessels (Delain) et Simone Simons (Epica) ; Cesare Ferrari (Choirs Of Veritas, Rapid Fire, ex-Cyrax), à la basse et aux guitares ; Michele Olmi (Chronosfear, Septum, ex-Evenoire, ex-Skeletoon...), à la batterie. Aux fins d'un travail en studio d'une infinie minutie et de longue haleine, le quartet ne signera son premier album full length, « Transcendence », qu'en 2020, et ce, chez le puissant label italien Rockshots Records. Aussi, effeuille-t-on une galette généreuse de ses 70 minutes, d'obédience rock'n'metal mélodico-symphonique aux relents power et progressif, dans la lignée de Nightwish, Epica, Delain, Xandria, Ancient Bards, Moonlight Haze et consorts, la touche personnelle en prime.

Une aventure aussi palpitante et enivrante à laquelle ont également embarqué des invités de marque. Afin de densifier d'un cran son corps oratoire, le collectif transalpin a sollicité les apports de la contralto Alessandra Vicario (LunAria InCanto, Moonsecret, StarWards), la soprano Serena Cetra (StarWards, Septum...) et la mezzo-soprano Greta Cangelosi (Angelize, StarWards), aux choeurs. Sans oublier la corpulente et saillante empreinte vocale du growler/screamer Marco Massarenti ''Still Levania Deplacement'' (Levania, Raw Power). Quant à l'instrumentation, elle bénéficie de la patte experte de Davide Lovecchio (Choirs Of Veritas (guest)), Davide Ceruti (ex-Ravenword) et Edoardo Lamacchia ''Eddie Thespot Lamacchia'' (Lab Sound Duo, ex-Chronosfear, ex-Venus Mountains...), en qualité de lead guitaristes. Indice révélateur d'une sérieuse envie d'en découdre de la part de nos quatre gladiateurs...

Finement mixées et mastérisées au Domination Studio par le guitariste Simone Mularoni (DGM, Empyrios, Sunstorm...), connu pour avoir oeuvré auprès d' Ancient Bards, Deathless Legacy, Elvenking, Moonlight Haze, Noveria, Ravenscry, Temperance, Trick Or Treat, parmi tant d'autres, les 13 pistes de la rondelle équilibrent à parités égales lignes de chant et instrumentation. Co-enregistré par le batteur Gabriele Gritti (Headquakes) pour le chant principal, le batteur/claviériste Giulio Capone (Moonlight Haze, Betoken, ex-Temperance...) pour les choeurs, Lorenzo Sattin, quant aux lignes de guitare classique et acoustique, l'opus ne concède pas l'ombre d'une sonorité résiduelle tout en jouissant de finitions passées au crible. Comme pour mettre les petites plats dans les grands, la troupe a confié l'artwork de la cover d'inspiration néo-romantique à Mattias Norén, appelé de leurs vœux par Aeon Zen, Ayreon, DGM, Epica, Evergrey, Kamelot, Pyramaze, Stratovarius, The Murder Of My Sweet ou encore Voices Of Destiny. Il semblerait dès lors que l'on soit entré dans une tout autre dimension. Mais installons-nous sans plus attendre dans le cockpit de l'escadron pour une profonde incursion en d'intersidérales contrées...


Quand elle nous propulse sur un terrain de lave en fusion, l'inspirée formation italienne révèle sa capacité à essaimer de sémillants arpèges d'accords, ceux qui, précisément, s'inscriront durablement dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le tympan. Ainsi, à mi-chemin entre Ancient Bards et Delain, le long d'une radieuse rivière mélodique et mis en exergue par les claires et toniques impulsions de la sirène, les deux échevelants up tempi power mélodico-symphonique « Life Is in Your Hands » et « No More » n'ont de cesse de disséminer leurs riffs crochetés adossés à une rythmique résolument tempétueuse. Mention spéciale pour le fringant solo de guitare signé Davide Lovecchio dans le second effort. Et dans un cas comme dans l'autre, la magie ne tardera pas à opérer. Et comment ne pas se sentir aspiré par la déferlante à l'instar du théâtral et tourmenté « Dylan » ? D'une plus complexe technicité instrumentale, inscrivant dans sa trame une basse vrombissante, un vibrant slide à la guitare acoustique et une princesse muée en redoutable prédatrice, le fougueux et ''xandrien'' manifeste n'en révèle pas moins de séduisants atours et moult variations rythmiques propices au total enivrement de nos sens.

Certes moins directement orientées vers les charts mais tout aussi headbangantes, certaines plages ne sauraient être davantage éludées. Ce qu'illustrent « Rain of Stars », « What I Need » et « Crimson Lake », incandescents et ''nightwishiens'' efforts aux riffs en tirs en rafale, à la rythmique frondeuse et au tapping invariablement martelant ; le premier, introduit par de sensibles gammes au piano, les deux autres, par de seyants gimmicks guitaristiques. Déversant d'inaltérables et sinueuses rampes synthétiques, décochant chacun un vibrant solo dispensé par Eddie Thespot Lamacchia, laissant entrevoir l'incisif et rocailleux filet de voix de Marco Massarenti et encensés par les angéliques patines de la belle, ces trois rayonnants méfaits auront peu de chances de rater leur cible. Difficile également d'esquiver le polyrythmique et ''delainien'' « The Queen of Darkness », tant à la lumière des insoupçonnées et galvanisantes montées en puissance de son corps orchestral et oratoire qu'au regard de son infiltrant cheminement d'harmoniques.

Un poil moins véloces mais non sans afficher un caractère bien trempé et une belle lumière mélodique, d'autres espaces d'expression ne trouveront pas moins les clés pour nous retenir plus que de raison. Ce qu'atteste, d'une part, « Blue Roses », ''nightwishien'' mid/up tempo pop metal symphonique, eu égard à son refrain immersif à souhait mis en habits de lumière par les enveloppantes modulations de la déesse, la soudaineté de ses changements de tonalité et l'habile legato de Davide Lovecchio. D'autre part, nous octroyant des couplets finement ciselés et des plus accrocheurs, un fluide et léger tapping, un grisant solo de guitare estampé Eddie Thespot Lamacchia et voguant sur d'amples nappes synthétiques, non sans rappeler Moonlight Haze, le mid tempo « Purity » aurait, lui aussi, les atouts requis pour convoler parmi les hits en puissance poussant peu ou prou à une écoute en boucle.

Lorsque les lumières se font tamisées, les tensions les plus tenaces s'évanouiront comme par enchantement, nos acolytes nous livrant alors leurs mots bleus les plus sensibles. Aussi, les cœurs en bataille ne sauraient-ils se soustraire bien longtemps à l'appel de la sirène à l'aune de « Lullaby of the Last Petal », ''xandrienne'' ballade a-rythmique d'une confondante légèreté, dotée d'enchaînements intra piste des plus sécurisants, mise à l'honneur par la délicatesse de ses arpèges au piano et sous-tendue par des choeurs aux abois. L'aficionado du genre intimiste ne résistera pas davantage à l'avalanche de saveurs exquises dont nous abreuve « The Swansong », ballade power progressive recelant une charge émotionnelle des plus difficiles à endiguer, que n'auraient reniée ni Delain ni Xandria ni même Epica. Bref, un instant privilégié aussi racé que pétri d'élégance, mis en habits de soie par les pénétrantes envolées lyriques d'une interprète que l'on croirait alors touchée par la grâce et surmonté d'un bref mais prégnant solo de guitare signé Davide Ceruti. Enfin, les ondulantes et magnétiques séries de notes échappées de « The Distance » se joueront de toute tentative de résistante à leur assimilation. D'une efficacité redoutable, sans pour autant se faire racoleuse, c'est à une ballade romantique jusqu'au bout des ongles aux airs d'un slow qui emballe que nous mènent alors nos bourreaux des cœurs...

Mais le combo italien nous aurait gardé le meilleur pour la fin... Et ce, à l'aune d'une pièce en actes symphonico-progressive du plus bel effet dénommée « Bleeding Moon ». Si l'éveil se fait en douceur à la lumière de troublantes portées exhalant du maîtres instrument à touches doublées d'un fin picking à la guitare classique, la gradation du corps instrumental ne tardera pas à se faire sentir, nous enveloppant de son long manteau sur les quelque 8 minutes de la fresque. Ce faisant, de frissonnants couplets alternent avec de fondants refrains enjolivés par les hypnotiques envolées semi-lyriques de la maîtresse de cérémonie. C'est dire qu'en dépit de l'ampleur de son propos, cet envoûtant low tempo progressif aurait les arguments esthétiques et techniques pour nous happer sans avoir à forcer le trait. Assurément la pépite de l'opus...


On ressort de l'écoute de la sculpturale, goûteuse et proprette galette habité d'un agréable sentiment de plénitude, le quartet italien nous conviant à une œuvre aussi poignante et headbangante qu'éclectique et raffinée, n'accusant pas l'ombre d'un bémol technique et esthétique et/ou d'une quelconque zone de remplissage. Variée sur les plans rythmique et vocal, diversifiée eu égard aux exercices de style dispensés, jouissant d'arrangements instrumentaux d'excellente facture et de compositions ayant pris le temps nécessaire à leur pleine maturité, développant un propos à la personnalité affirmée, cette livraison se pare en prime d'un petit supplément d'âme la rendant des plus attachantes. Une tonique, charismatique et émouvante offrande que ne saurait éluder un tympan déjà accoutumé aux vibes de leurs maîtres inspirateurs.

Si l'on eût espéré voir inscrits dans sa trame l'un ou l'autre instrumental ainsi qu'une palette atmosphérique un poil plus étoffée, force est d'observer qu'à l'aune de ce vibrant méfait nos acolytes disposent dores et déjà d'un arsenal suffisamment efficace pour assurer leur défense, pour le moins, susceptible d'éveiller en nous d'authentiques plaisirs. C'est dire qu'à l'instar de ce palpitant et lumineux effort s'esquisse une gemme apte à les propulser parmi les sérieux espoirs et faire trembler la féroce concurrence continuant d'agiter ce registre metal. Premier coup de maître insufflé par la formation transalpine...

Note : 16,5/20

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