Trailblazer

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16/20
Nom du groupe Alcyona
Nom de l'album Trailblazer
Type Album
Date de parution 23 Fevrier 2018
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album6

Tracklist

1.
 Enchantment
 04:20
2.
 Dreamroad
 04:26
3.
 The Kingdom of Might
 04:51
4.
 Sacred Fire
 04:01
5.
 Osceola
 05:37
6.
 Memories in the Vessel
 05:35
7.
 Сircle of Life
 03:53
8.
 The Lost Valley
 04:04
9.
 The Kings of Show
 03:59
10.
 My Spring
 05:10

Durée totale : 45:56

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Alcyona


Chronique @ ericb4

07 Avril 2018

Le début d'une longue et belle histoire est en train de s'écrire...

Encore une ixième formation metal symphonique à chant féminin à venir tenter crânement sa chance dans un registre où la bataille fait rage depuis plus de deux décennies déjà, me direz-vous, et vous auriez raison. Et ce, avec un risque de désaffection prématurée à la clé, comme tant de ses homologues avant elle, ; d'autant plus que la concurrence entre moult jeunes loups aux dents longues tend même à s'intensifier ces dernières années. Plus précisément, c'est dans le sillage de Beyond The Black, Elvellon, Walk In Darkness et autres Metalwings ou Once, que ce jeune quintet biélorusse originaire de Minsk se place. Aussi, entend-il désormais s'affranchir du cadre des frontières par trop restrictives de sa terre natale pour aller fouler les planches à l'international. Le tranchant de ses armes actuelles lui en autoriserait-il déjà l'accès tout en maintenant ses challengers à distance ?

Ce combo créé en 2012 s'est laissé le temps de la maturité pour asseoir son set de compositions, accouché quelque six années plus tard. De cette rondelle émane une technicité instrumentale éprouvée et à l'élan maîtrisé, des cheminements harmoniques plutôt classiques mais finement ciselés et une mélodicité aussi obsédante que rigoureuse dans son principe d'émission. Ce faisant, on plonge dans un metal mélodico-symphonique gothique et progressif accessible mais nullement simpliste, qui s'inscrit dans la veine de Nightwish (première période) pour ses arrangements instrumentaux et ses lignes de chant, Sirenia au regard du déploiement de ses rampes synthétiques, Delain et Katra quant à ses sentes mélodiques et Amberian Dawn eu égard aux enchaînements de ses phases rythmiques. Et ce, avec quelques relents folk bien digérés, à chercher chez Lyriel et Blackmore's Night, assurant à ce projet un magnétisme certain et un brin d'authenticité.

Un an seulement suite à ses deux singles « The Lost Valley » et « Enchantment », l'inspiré collectif nous octroie son tout premier album full length répondant au nom de « Trailblazer » ; énergisante et fringante galette sortie chez Pride & Joy Music, où se succèdent sereinement dix pistes (dont les deux singles) sur un ruban auditif d'une durée quasi idéale de 46 minutes. Coproduit par le bassiste et vocaliste Evgeniy Maley et la claviériste Natalya Maley, ce sculptural et avenant effort repose sur un travail minutieux en studio ; à commencer par un mixage bien équilibré entre lignes de chant et instrumentation, signé Max Forneus. En guise d'entrée en matière, la troupe nous livre une jaquette d'inspiration fantastique au trait fin et jouissant d'une large palette de couleurs, où trône le maître du temps sur l'un des sabliers, artwork relevant de la patte du graphiste Artem Artyakov. Mais entrons plutôt dans le vaisseau amiral...

Tout en disséminant une intarissable énergie percussive, le jeune combo se pare de sérieuses armes de séduction, révélant une réelle faculté à concocter de frissonnantes séries d'accords qui, selon votre humble serviteur, resteront durablement ancrées dans les mémoires de ceux qui y auront goûté. Dans cette dynamique, on retiendra le bien-nommé « Enchantment » ; solaire single doté de riffs acérés et d'enveloppantes nappes synthétiques, dans la droite lignée d'un Nightwish estampé « Oceanborn ». Bref, un hit en puissance nous intimant de remettre le couvert aussitôt la dernière mesure envolée. Le seconde single « The Lost Valley », pour sa part, n'imposera pas moins son autorité. Calé sur une cadence effrénée et livrant de magnétiques séries de notes, le méfait ne tarde pas à nous prendre à la gorge pour ne plus nous lâcher.

Dans cette mouvance, un poil moins tubesques, d'autres passages ne sauront pas moins trouver un débouché favorable auprès d'un auditorat déjà sensibilisé aux sources d'inspiration du collectif biélorusse. Ainsi, les tempétueux et néanmoins élégants « Osceola » et « The Kings of Show » impriment tous deux une saillante rythmique à nos tympans, et ce, sans faire l'économie d'une méticuleuse et engageante sente mélodique. D'une redoutable efficacité, à la manière de Sirenia, avec un zeste d'Imperia, ces grisants propos ne lâchent pas leur proie d'un iota. Enfin, une véritable onde de choc nous parcourt à l'aune du fulgurant et ''xandrien'' « Сircle of Life », avec un flamboyant solo de guitare à la clé. Chapeau bas.

Lorsqu'il varie ses phases rythmiques, le quintet ira jusqu'à se transcender, nous livrant alors quelques rutilants espaces d'expression que pourraient bien lui envier ses pairs. Ainsi, on ne passera pas outre les refrains catchy du mid tempo progressif un brin orientalisant « Dreamroad ». Mis en exergue par les chatoyantes patines oratoires d'Olga Terentyeva, aux faux airs de Tarja, les couplets, quant à eux, finissent par couler dans nos veines à notre insu. A mi-chemin entre Nightwish et Amberian Dawn (premières moutures), ce rayonnant manifeste aura toutes les chances de toucher les âmes déjà sensibilisées aux travaux de leurs maîtres inspirateurs. Et comment ne pas succomber aux fondants couplets de « Sacred Fire », effervescente piste power symphonique, au moment précis où le convoi orchestral prend l'ascendant ? Ses insoupçonnées variations atmosphériques tout comme ses soudaines accélérations auront raison des plus tenaces résistances.

Desserrant d'un cran l'étreinte, nos cinq mousquetaires semblent une fois de plus détenir la formule magique pour nous retenir plus que de raison, Ainsi, l'émotion sera assurément au rendez-vous des attentes du chaland sur le ''delainien'' « The Kingdom of Might » ; enivrant mid tempo doté d'un fin legato à la lead guitare que relaye un sculptural tapping martelant. Difficile de résister aux modulations d'une sirène touchée par la grâce, mises en habits de lumière sur un refrain des plus infiltrants. On pourra encore s'orienter vers les subtils harmoniques du nightwishien « Memories in the Vessel » ; envoûtant effort faisant la part belle tant aux claviers (piano, synthé, clavecin) qu'aux saisissantes envolées lyriques de la maîtresse de cérémonie, tout en jouant sur les effets de contrastes rythmiques. Autant de gammes et d'arpèges savamment orchestrés destinés à nous enserrer dans ses griffes. Et la sauce prend, in fine...

Enfin, dans ses moments intimistes, là non plus, la bande des cinq n'a nullement tari d'inspiration. Nous livrant leurs mots bleus les plus délicats, nos acolytes toucheraient du doigt les étoiles. Aussi n'éludera-t-on pas « My Spring », somptueuse folk ballade aux airs d'un slow qui emballe, à la croisée des chemins entre Delain et Lyriel, avec une touche de Blackmore's Night. Doté d'un fin picking à la guitare acoustique et de troublantes volutes octroyées par la déesse, l'instant privilégié vogue parallèlement en d'oniriques contrées. Recelant une puissante charge émotionnelle, l'aficionado du genre y trouvera matière à se sustenter. Bref, une chavirante offrande susceptible de nous aspirer en son sein et, ce faisant, de maintenir l'envahissante concurrence à distance.

On l'aura compris, un sérieux potentiel technique et mélodique s'esquisse à l'aune de cette fraîche livraison, nourrie d'un kaléidoscope de styles parfaitement coordonnés, où les ombres au tableau sont peau de chagrin. Ainsi, c'est sans encombres que l'on parcourt la goûteuse galette d'un seul tenant, avec même l'indicible espoir d'y revenir aussitôt notre périple achevé. Certes, le plus souvent, les sources d'influence ne sont pas totalement digérées et les effets de mimétisme pas toujours favorables à nos cinq gladiateurs. De plus, les prises de risque sont aux abonnés absents et le manque d'originalité du concept tend à ne pas encore le différencier de celui de nombre de ses homologues. Mais tant les enchaînements que la variété des exercices de style et la qualité des arrangements, auxquels vient s'adjoindre un bel élan créatif, leur permettront d'éviter l'écueil d'une désaffection programmée de la part d'un chaland déjà familiarisé avec les vibes de leurs courants d'influence. Il se pourrait bien que l'on soit au début d'une longue et belle histoire...

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