Destructive Explosion Of Anal Garland (Deoag pour les intimes) est un groupe tchèque, formé en 2005 et officiant dans un grindcore sale et brut de décoffrage. Après deux longs formats et un split, sortis dans l'anonymat le plus total, la formation, composée de Vokatej au chant (si nous pouvons nommer cela ainsi....), de Dan à la guitare, de Jonda à la basse et de Burak à la batterie, publie, via Bizarre
Leprous Production, son troisième méfait, savoureusement intitulé "
Tour de Anal".
La pochette, qui nous présente un nouveau modèle de tank, ressemblant à un appareil génital masculin, semble prête à tout défoncer (façon de parler) sur son passage, la couleur verdâtre prédominante est peu ragoûtante, mais faisons fi de tout cela et pénétrons ce "
Tour de Anal".
La première mycose génitale "Sexual democracy" plante le décor. La rythmique est frénétique, la basse est purulente, les guitares acérées découpent tel un scalpel d'un gynécologue obstétricien fou et la batterie mitraille dans tous les sens, ajouté à cela le chant typiquement porcin, cradingue à souhait et dégoulinant de gras. Il est clair que les garçons bouchers ne font pas dans la dentelle et la bidoche vole de partout.
Les codes inhérents au style sont tous parfaitement respectés, à savoir des compositions ultra rapides comme "Insertion", "Number One
Screw Bitch", "Circumcision Snitzels", "Ureterakamun", "Miss
Petra's Farts" ou encore "Queer-Lated", des titres plus lourds et puissants (toutes proportions gardées, il s'agit de grindcore) tels que "She Has Hermackerel-Like" ou "Bamboo Canon", parsemés, ici ou là, de breaks dévastateurs. Aussi, Deoag est très bon élève, il respecte également le format court, voire, très court des morceaux, afin de balancer la purée encore plus sévèrement.
Côté musiciens, ça tabasse sec, la section rythmique pilonne tel un Rocco Sifredi en rut, l'usine à riff tourne à plein régime et notre ami Vokatej éructe des "gruiks" sales, tellement crades que, malgré son apparence physique, les cochons pourraient s'y méprendre et l'adopter, pensant qu'il est un de leurs congénères, ses cris porcins flirtant avec ceux d'une autre formation poétique,
Last Days Of Humanity.
Vous connaissez sans doute l'adage qui dit que tout est bon dans le cochon, et bien non! D'abord, trop de gras est malsain pour la digestion,
Tour de Anal reste sur l'estomac, dû à son aspect homogène et compact, une sorte de gros bloc de couenne qui ne s'avale qu'après un masticage intensif. Aussi, aucun morceau ne ressort et, à l'issue de l'écoute intégrale du disque, on n'en retient finalement pas grand chose. Pour finir, pas besoin d'être bilingue pour connaître les thèmes abordés. La blague aurait pu être drôle, mais elle devient vraiment lourde quand celle-ci est répétée sur trois albums entiers.
Les fêtes de fin d'année sont en vue, et ce n'est pas la dinde que nous nous farcirons, mais bel et bien un gros porc bien gras, très sale et puant. "
Tour de Anal" est un bon album de grindcore, ni plus, ni moins, qui ne chamboulera pas le genre, l'originalité est restée dans l'anal dudit cochon, même si l'ensemble est bien exécuté (mention spéciale à la reprise de
Entombed,
Wolverine blues). A ne conseiller qu'à un public averti, à qui je souhaite un bon appétit.
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