Tout le monde connait semble-t-il «
Crystal Viper » et sa pétulante Marta Gabriel. Et bien, figurez-vous qu’il existe un clone à cette fameuse formation. Si si ! Mais en moins talentueux. On pourrait y voir là une expérience qui a échoué. «
Access Denied », est lui aussi un groupe de heavy metal à chanteuse bourrée de testostérones, originaire d’ailleurs du même pays. Le guitariste Jacek Kolankiewicz fonde le projet rock « X’s-the-Nite »en 2003. Puis, de fil en aiguille et après une démo sortie en 2004, réoriente son travail vers le heavy metal en changeant notamment de nom. «
Access Denied » prend donc forme. L’arrivée du nouveau guitariste Mateusz Krauze aura été déterminante dans l’adoption de ce nouveau genre, et c’est avec lui que sera enregistré le premier long volume «
The Memorial ». Cette autoproduction dévoile un heavy metal respectable, peut-être pas assez ambitieux pour véritablement prendre son envol. Suffisamment en tout cas pour le label chypriote
Pitch Black Records, qui fera confiance au groupe pour sa seconde grande réalisation, « Touch of
Evil ». C’est toujours un pari risqué de miser sur une troupe qui n’a pas été touchée par la providence.
J’avoue mettre interrogé à l’écoute de l’introduction. La première écoute est toujours une surprise. On joue à se créer des sensations fortes en tentant tout d’abord de découvrir dans un premier temps, sans rien connaître de la formation, ni avoir commencé de travaux de recherche dessus. Introduction épique et palpitante, bonne dose de symphonie et de musique atmosphérique, sonorités liquides et cristallines, chœurs. Une excellente ouverture qui laisse entrevoir une suite un minimum élaboré, un heavy symphonique ou quelque chose du genre. Tout faux ! Ce qui nous attend immédiatement sur «
Messenger of Death » n’est rien d’autre qu’un heavy metal très lourdingue et sans agrément. Je dis « sans agrément », c’est sans songer au cri strident que pousse Agnieszka Sulich sur l’entame, nous faisant descendre violemment de notre piédestal après la volupté de l’instrumental de début. Bienvenu chez «
Access Denied », là où les riffs ampoulés et la batterie en carton-pâte à modeler règnent en maîtres. Heureusement que le chant viril de la chanteuse camoufle une partie de cette musique en manque flagrant de technique et d’inspiration. Nous ne serons pas non plus étonnés d’avoir des titres courts dans l’ensemble, tournant généralement autour des 3 :40 minutes.
« My Dreams » fait converger les principales défaillances de l’opus. Avec un nom pareil, il aurait été préférable qu’il en soit autrement. Répétitif à souhait, articulé par des riffs bancals. Notre chanteuse tente de transcender la piste, mais en vain. Il y aura toutefois un brin de mélodie en fin de piste pour nous extirper de ce milieu suffoquant. Ce qui est le plus choquant chez eux serait la batterie tenue par Dominik Frukacz. Les bruits de cuisine qu’elle produit sont responsables du saccage de « One
Night », qui laissait pourtant entrevoir quelque chose de potable, si on en croit le jeu plus fluide des guitares et le chant enthousiaste qui s’alignait parfaitement avec. Après la cuisine, on visite le garage avec « Violence of Mind ». Si on fait abstraction à cette rogntudju de batterie, ce morceau sec et nerveux est, ma foi, fort acceptable. Agnieszka fait preuve de rage, d’agressivité. Elle devient tigresse pour un court instant. Peut-on y voir chez elle une réaction face à la prestation des bras cassés de l’équipe ? Allez savoir…
C’est vrai que dès que ça va au jus, la soupe d’«
Access Denied » devient meilleure. Preuve en est du heavy speedé «
Suicide Mind », qui en deviendrait presque prenant avec cette prise d’énergie. Un effort aura été apporté au refrain, totalement emballé. Les quelques soli ne seront pas de trop, et sont là pour montrer à ceux qui douteraient (et je les comprends), qu’ils sont tout à fait capables quand ils le veulent de créer quelques envolées techniques. « Secret Place » est son pendant, néanmoins la production paraitrait de moindre qualité. Le son y serait plus étouffé, comme pour « Don’t Tell Me », où se côtoient une entame atmosphérique palpitante et un heavy metal moisi, creux et miteux. La belle et le bête.
Décidément, il aura été dit beaucoup de mal de cette modeste formation et de cet album. Il serait injuste de négliger, de passer à côté de ce qu’ «
Access Denied » a à offrir de plus subtil. Je fais allusion ici à son éponyme, qui se découvre curieusement en toute fin d’album. Soit ! On voit qu’ils y ont davantage travaillé. Ce long titre d’environ six minutes offre beauté et délicatesse dans son acoustique d’entrée. Même la suite perdure l’harmonie et s’effeuille avec un certain plaisir. Il n’y aurait que quelques riffs d’handicapés en seconde partie de piste pour nous faire perdre encore quelques poils.
Attention ! Cet album est à déconseiller aux personnes ayant des problèmes capillaires ou une coupe de cheveux façon Carlos Valderrama. Ce n’est pas dit en revanche que le groupe passe de vie à trépas. N’enterrons pas si tôt ces polonais. Nous pouvons compter sur une chanteuse à la voix puissante et qui ne s’abstient aucunement d’engagement. La lead guitare n’est pas trop mal non plus, quand elle daigne nous sortir de véritables mélodies. Il faudrait en fait revoir la rythmique, la batterie, qui auront fait beaucoup de mal à cet album. Nous avons « Touch of
Evil », nous aurions souhaité «
Pure Evil ». Ce sera à la prochaine, espérons-le pour eux.
9/20
Bravo Alone, encore une chronique claire et nette.
Serais tu le spécialiste du Metal Polonais de SOM ?
Demain, je me boirai une petite vodka à Lublin, tiens...
Et non! On est loin ici des performances de Crystal Viper, les seuls rapports seraient la nationalité, le genre joué et la présence d'un chant féminin un peu couillu. Mais bon, quand on a déjà tous ces élements déjà, on pense tout de même au groupe de Marta Gabriel. Du moins on aurait espéré le retrouver. L'écoute a été un peu difficile, d'où l'utilisation de mots parfois irrespectueux qui illustrent si on ose dire une grande déception.
Na zdrowie Alone!
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