Les années 1986/87 marquent le raz de marée de la scène bestiale de Belo Horizonte. C'est là-bas que l'on va trouver les groupes les plus méchants et primitifs de la scène extrême.
Sepultura avait déjà ouvert la voie en 1985 avec son split avec
Overdose et on peut dire qu'à partir de 1987 la scène de Belo Horizonte va prendre le relais de la scène allemande au niveau bestial. Que ce soit au niveau thrash, black ou death, cette scène va devenir rapidement un puit d'influence de tout ce qui se fait de plus méchant dans le monde de
Blasphemy à toute la scène black bestial d'Asie du Sud Est par exemple.
Dès 1986, la fameuse compilation
Warfare Noise va nous permettre de découvrir Sarcofago,
Holocausto,
Chakal et
Mutilator. Derrière eux, se cachaient déjà
Witchhammer, Megathrash, Aamonhammer et
Mayhem (futur
The Mist). Mais outre ces groupes présentés au monde par Cogumelo, existait toute une scène underground très vivace. On avait ainsi des groupes féminins extrêmement brutaux comme ces folles dingues de
Placenta, Prepucio ou
Havoc et d'autres groupes encore qui resteront confinés dans le monde souterrain le plus profond et noir. C'est le cas d'
Exterminator.
Le groupe a été formé en 1986 par un certain Tom Stock (Thomas Stockmeier de son vrai nom). Ce type, à l'instar de notre économiste reconnu, Wagner
Antichrist, a parfaitement réussi sa vie puisqu'il est devenu un éminent médecin chercheur dans la branche de la médecine tropical. Par contre, lui semble avoir honte de son passé puisqu'il refuse systématiquement toute demande d'interview ou d'information sur son ancien groupe.
On sait donc que très peu de chose sur
Exterminator, sauf qu'il l'a formé avec Tommy
Krueger (dit Freddy). Lui, par contre, on va le retrouver dans
Sextrash après le split d'
Exterminator.
La carrière d'
Exterminator se résume à cet unique album sorti en 1987 sur un label plutôt spécialisé samba / musique latino (c'est peut-être pour ça que la promotion a été quasi inexistante) à 900 copies.
Musicalement,
Exterminator fait partie des groupes les plus extrême, bestial et méchant de la scène UG de Belo Horizonte.
On est dans une approche jusqu'au-boutiste à la Sarcofago; certains titres, comme "Voyage To
Hell" ou "Speed
Metal" par exemple sont vraiment dans un esprit à la Sarcofago.
Mais vraiment, la grosse influence d'
Exterminator c'est le In The
Sign Of
Evil de Sodom. On y retrouve vraiment ces guitares qui vous bourdonnent aux oreilles et la batterie façon fûts de lessive. C'est extrêmement primitif. Voilà, In The
Sign Of
Evil avec des tempos ultra speed shootés au hardcore. Des morceaux comme "
Nightmare", "Haunting The Church" ou "Marchando Para Morte" font vraiment penser à un "
Sepulchral Voice"/"
Blasphemer" en plus énervé encore.
Voilà, pendant 29 minutes, on est pratiquement dans une relecture façon brésilienne du premier EP de Sodom.
Contrairement à ce que pourrait faire penser la petite croix gammée sur la pochette, le groupe n'était absolument pas nazi mais, comme pas mal de groupes de cette scène (
Holocausto,
Placenta, etc.) en utilisait les symboles pour paraître encore plus méchant et infâme. Du point de vue des textes,
Exterminator nageait entre satanisme primaire et gore affreux.
Ce serait peut-être un peu osé de dire qu'
Exterminator a eu un impact énorme sur la scène bestiale mondiale, vu que le groupe est vraiment resté confiné dans l'underground le plus opaque. Disons que c'est à partir de la réédition du LP en 2002 au moment où la scène black bestiale (qu'on appelait plus ou moins war metal à l'époque) avait déjà repris des couleurs que le nom d'
Exterminator va commencé à se répandre dans l'underground. Et comme généralement pour tous les groupes de cette scène, les retours n'étaient pas unanimes : c'est on adule ou on déteste !
Il y a eu ensuite plusieurs bootlegs CD-R et cassettes qui ont vu le jour avant la toute dernière réédition, officielle celle-là, en août de cette année par Greyhaze Records.
Voilà, si vous aimez les vieilles choses extrêmes déterrées de l'underground bestial, venez goûter à cet
Exterminator qui vous transportera tel une madeleine de Proust aux heures les plus bestiales et jouissives de la vieille scène proto black.
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