Alors là plus underground que ce truc....
Pas de date de formation connue, un premier album auto-produit, le deuxième signé chez un obscur label sud-coréen du nom d'
Infernal Kaos Productions (Rien que la page d'accueil de leur site officiel met directement dans l'ambiance...),
Extirpation est le projet d'un seul homme du nom de Skullcrushed, officiant aussi chez
Decrepit Artery, tout aussi obscur puisque le groupe n'a sorti que des démos et un ep jusqu'à présent. Merde, ce nom ne vous dit rien non plus? Ben on est mal barré.
Bref, un rapide coup d’œil à la pochette tout droit sortie d'un album de
Proclamation suffit tout de suite pour comprendre dans quelle direction on a bifurqué: logo sanguinolent et pratiquement illisible, tête de
Belzebuth sur fond noir, un titre d'album trèèèès original, avec les “Ave Satanas,
Hail Satan!” au dos qui vont bien, pas de paroles... Ça pue le satanisme de pacotille à plein le nez. Amateurs de mélodies et de trucs audibles en tout genres, passez votre chemin illico. Par contre pour les autres....
...Et bien vous allez adorer.
Extirpation joue pendant 30 minutes un Death/Black des plus bestiaux et primaires. Ça cogne sans aucune finesse, la batterie (ou boîte à rythme, de toutes façons, à ce stade-là...) est coincée en mode blasts du début à la fin, et le son est tout bonnement ignoble. Mais ignoble dans le bon sens du terme hein, le genre de production roots (ah oui c'est vrai qu'on dit true) mixée volontairement à l'arrache par Skullcrushed himself pour un résultat à la limite de l'acceptation auditive tant tout est broyé dans une mixture qui fait ressortir uniquement une couche de crasse noire, épaisse et boueuse. Ouais: du Death Satanique Poisseux. Ajoutez à cela un chant bestial et incompréhensible vomissant uniquement de longs râles couvrant tout le reste, et vous aurez une idée de la chose. Une écoute au casque est d'ailleurs fortement recommandée pour percevoir toutes les non-subtilités et les petits détails qui n'y sont pas.
De cette forte impression de bordel sonore ressort un énorme sentiment de puissance et de brutalité, qui est au final le but recherché sur ce genre de productions. Décrochez le cerveau, prenez votre plus belle craie pour tracer un pentagramme sur le sol de votre maison, éteignez les lumières, et laissez-vous porter par ce flot de haine et de violence. Je n'ai rien à vous décrire, pas un bout de riff, pas un solo (....un quoi!?), pas un bout de sample qui viendrait alléger l'album (ah si, peut-être les bruits d'explosion au début de Bottomless
Abyss), tout s'écoute d'une traite sans même prendre le temps de respirer. Il y a bien quelques ralentissements de tempo sur Bottomless
Abyss, mais ça reste maigre. On notera tout de même un Oneiric
Communion Wrathfull of Khaosophy avec un son de batterie moins bizarre et plus sec pour un résultat encore plus violent (si c'est possible) que le reste. Histoire de finir sur de bonnes bases...
CQFD pas besoin d'en rajouter des tartines,
Extirpation met ici les deux pieds en plein dans cette scène putride au doux nom de
War Metal sauce Satanique. Assumant son côté jusqu'au-boutiste dans l'exécution d'un Death/Black blasphématoire profondément noir et violent, cet album est chaudement recommandable pour les amateurs du genre, à ranger aux côtés de
Blasphemy et autres
Black Witchery.
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