Tomb of Infamy

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17/20
Nom du groupe Terminus (USA)
Nom de l'album Tomb of Infamy
Type Compilation
Date de parution Fevrier 2017
Style MusicalDeath Metal
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Tomb of Infamy
 06:06
2.
 Lycanthrope
 07:01
3.
 Painted Reality
 02:56
4.
 The Horrid Remains
 04:10
5.
 Awakened
 05:18
6.
 Necropolis
 08:49
7.
 Isolate the Sick
 05:21
8.
 One Called Sleep
 06:48
9.
 Killing Through Chemistry
 05:55
10.
 Age of Ordung
 06:05
11.
 Creations
 04:58
12.
 Beso de la Araña
 04:07
13.
 Life Beyond
 05:53

Durée totale : 01:13:27

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Terminus (USA)


Chronique @ Miskatonic

17 Octobre 2018

... un EP proprement exhumé !

Terminus est issu de cette vague de groupes de death metal US des années 90 relégués en troisième division et tombés peu à peu dans l’oubli en raison de leur indépendance vis-à-vis des labels. Auteurs bien souvent d’une discographie faite de démos, de EPs avortés, et parfois d’un album sorti sans aucun soutien, ou presque, ces groupes sont depuis une petite dizaine d’années exhumés petit à petit par une tripotée de labels spécialisés dans l’archéologie musicale. Ici, c’est Divebomb qui s’y colle, grand spécialiste du recueil de démos (Betrayel, Messina, Epidemic, Azrael, l’Oblivion du New Jersey ou encore Solstice), en nous sortant l’intégralité de la discographie de Terminus, soit l’album Creations de 94 ainsi que le EP unreleased de 96 intitulé Tomb of Infamy, qui se taille une place de choix au cœur de cette compilation à laquelle il donne son nom et son visuel.

Terminus se forme en 92 lorsque Dave Luck (guitare et chant) et Chris Speciale (basse) se rencontrent et décident d’unir leurs forces pour apporter leur pierre à l’édifice death metal. Auparavant Dave participait à la réalisation de vidéos (clips et concerts) pour le compte de groupes comme Sadus ou Autopsy avec lesquels il était lié tandis que Chris jouait dans des groupes locaux autour de Saint Louis dans le Missouri, notamment Krude Slit, qui accompagnait régulièrement Anacrusis en tournée. Pour la batterie, les deux compères débauchent Dave Palmer du groupe Hemlock, dans le garage de qui ils se mettent à répéter intensivement, ainsi que Chris Johnson à la seconde guitare. Une première démo de quatre morceaux intitulée "To Release the Unknown" se distribue autour du groupe en 93, et de nombreux concerts dans la région de Modesto sont organisés pour la promouvoir. Mais juste avant l’enregistrement de leur premier full length déjà planifié au Pus Cavern Studio de Sacramento, Johnson est remercié, ce qui laisse à son remplaçant, Jason Murra, tout juste quelques jours pour apprendre les morceaux et composer ses propres leads.

Creations s’articule autour de sept morceaux fait d’un death metal intègre et homogène évoquant parfois Asphyx, par ses mids entrainants, son riffing cisaillant et ses quelques accélérations peuplant des passages lents plus ambiancés ("Isolate the Sick"), aussi bien que le tech death early 90’s d’un Pestilence ou d’un Atheist, comme en témoigne le morceau "Killing Through Chemistry" par exemple, dont l’effet sur le chant, les breaks de basse et les quelques dissonances renforcent d’ailleurs la filiation. Des morceaux prenants desquels s’échappe toujours un fumet de caveau, à l'exemple de "One Called Sleep", doté d’une intro morbide à souhait. Un death plutôt sombre et mortuaire donc, souligné par l’excellent guttural écorché de Dave Luck, mais non dénué d’une certaine technicité comme en témoigne le jeu du bassiste Chris Speciale, qui est à ce titre là une valeur ajoutée certaine, ne se contentant jamais de faire de la figuration derrière les pourtant excellents leads de Murra.
On pourra cependant noter quelques passages moins inspirés sur des morceaux tels que "Age of Ordung" et "Beso de la Araña", dont le manque de fulgurances ne permet pas à Creations de se hisser parmi les incontournables du death metal cette année là, d’autant que désireux de garder le contrôle et de s’affranchir de toutes contraintes imposées par un label, Terminus opte pour l’auto-financement en créant pour l’occasion l’éphémère Stinkfist Records.

Les critiques positives des fanzines à l’égard de ce premier jet incitent le groupe à rempiler deux ans plus tard, toujours au Pus Cavern Studio. Un EP malheureux qui ne vit malheureusement pas le jour en son temps, le groupe splittant après la fin de l’enregistrement suite au départ du batteur Dave Palmer. Ce n’est que 20 ans plus tard, sous l’impulsion de Divebomb qui souhaite sortir une compilation de la discographie du groupe, que la réalisation du EP Tomb of Infamy trouve finalement son dénouement. Et c’est Kenn Nardi, leader de Anacrusis, avec lequel Chris est ami de longue date, qui propose de terminer sa mise en boite en assurant le mixage.
Ainsi s’ajoutent aux compos de 96 quelques éléments plus contemporains, à l'instar du très bon "Lycanthrope", que des samples du film Underworld 3 accompagnent tout du long. Une ambiance horrifique efficace qui n’est pas sans rappeler celle proposée par Entombed sur le morceau "Hellraiser", que dynamitent en sus les tremolos et superbes soli de Jason Murra. Il faut dire que cette fois-ci, notre soliste a pu prendre le temps de composer ses leads, et nous en abreuve comme sur le morceau titre, l’un des points forts de cette compile, doté de soli très entrainants et d’un riffing bien catchy. D’ailleurs tous les instruments ont gagné en technicité, acteurs de morceaux plus complexes, fourmillant d’idées, de motifs, et construisant des titres à tiroirs passionnants, comme l’étonnant "Necropolis", qui clôt le EP après neuf minutes d’un death quasi prog. On peut également citer les nombreux passages héroïques à la basse (le solo de "The Horrid Remains") les soli stylés de Murra ou encore les senteurs guerrières de l’implacable "Awakened", évoquant très fort le Bolt Thrower de l’époque For Victory.
Un EP, qui finalement, à l’instar du premier album, n’axe pas son propos sur la vitesse ou la brutalité, mais plutôt sur l’ambiance horrifique et la qualité du songwriting, faisant se rapprocher Terminus de la clique du techno death 90’s.

Bref, la compilation Tomb of Infamy, c’est un bon moyen de se procurer un premier full length, certes confidentiel - un peu dans la ligné d’un Demented Ted, pour situer - mais attaché à une scène aujourd’hui disparue et dont l’unique pressage de 94 vous couterait un rein, ainsi qu’un EP proprement exhumé, tout à fait remarquable.

3 Commentaires

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tormentor - 18 Octobre 2018:

Un groupe auquel je n'ai jamais vu la couleur, merci à Divebomb de faire une compil pour nous faire découvrir ou redécouvrir ce groupe et merci à toi Miskatonic de nous le faire rappeler avec ta super chronique. Et la pochette j'adore !

Armel_Avry - 18 Octobre 2018:

Merci pour cette chronique qui me fait découvrir ce groupe. Ça a l'air tout à fait ma came 

Darksaucisse - 18 Octobre 2018:

Excellente chro ! Je l'avais mis dans un coin de mes trucs à écouter suite à un de tes postes sur le forum et il a dut finir par tomber dans l'oubli... C'est le moment de l'exhumer du coup, ca donne envie !

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