…Une Histoire qui se déroule dans un temps que les moins de vingt (même trente) ans ne peuvent pas connaître. Un temps où tout semblait facile, bien que le succès ne vienne pas sans une bonne dose de talent et d’excentricité. Un temps avide de diversité musicale ou tout semblait possible donc…
Et c’est ainsi que notre histoire débute, comme tant d’autres, par quatre amis qui fonderont un groupe en espérant un succès immédiat, celle de
Georgia Satellites, un groupe purement américain qui pratique d’ailleurs le plus américain des Southern rock. Le premier Lp connaitra un énorme succès, entrant directement au top five US grâce avec son « Keep Your
Hand To Yourself » amplement martelé sur MTV. La mayonnaise prend sans qu’on comprenne franchement pourquoi, la formation n’était certainement pas ce que l’on trouvait de plus imparable sur les ondes. Même si Elektra semblait avoir trouvé le bon filon, l’explosion de du groupe à l’international ne se fera pas… le second album ne convaincra que les fans convaincus et le troisième la famille proche ou l’étagère à épices… Les changements de line up s’en suivront mais ne changeront malheureusement rien… 3 p’tits tours et puis s’en vont…enfin pas totalement, bien malin celui qui connait le statut réel du groupe à ce jour.
Pourquoi évoquer cette histoire ? Simplement parce que l’existence de Bullhounds est étroitement liée à celle de
Georgia Satellites car comprend dans ses rangs le guitariste Rick Richards et le batteur Mauro
Magellan. Formé en 2010 sous l’impulsion d’Erling Daell et après un «
Protector » venu se hisser à l’une des quatre meilleures ventes selon la presse spécialisée danoise, voilà «
To Rock & To Serve ». Le label semble croire à ce nouvel opus si l’on porte un œil attentif sur la description qui use et abuse de qualificatifs mélioratifs « mordants », « personne ne peut mieux le faire ». Voilà donc une belle promesse sur le papier qui donne envie d’acheter… le retour d’un groupe en très grande forme !!! Dommage qu’en écoutant ce « To Rock
And To Serve », on pourrait franchement penser le contraire…
Ce « To rock and To Serve » délivre un Southern Rock de ce qui l’y a de plus rugueux, capable d’encrasser vos cages à miel mais pas au point de les rendre imperméables aux approximations et à l’arrière-goût de réchauffé que dégage l’album. Après un « Ain’t easy Being Cool » mou du genou, bien qu’acceptable si on aime le rock un peu suranné, il reste difficile de ne pas sombrer dans un certain ennui. Les rythmiques se succèdent, typiques, avec de bons phrasés quelque peu simplistes, et peu efficaces, souvent trop répétitives pour susciter une quelconque surprise.
Dommage qu’un fougueux « Everybody For Themselves » aux rythmiques bien ficelées puisse côtoyer le médiocre « Kickin' The Can » ou encore «
Jack & No Spare » qui prêteront à sourire mais ne passeront pas, même pris au troisième degré. Bien sûr, le ridicule ne tue pas mais il ne fait pas vendre non plus. L’acoustique « Peace of Mind » ne sauvera pas l’album du naufrage mais l’enfoncera même. Il existe bien des compositions sympathiques telles que l’humoristique « Eff
That » ou le plus mid tempo « Baby I just Might » mais qui ne pallieront pas le manque d’originalité global de l’album. On est même au bord de l’overdose de rythmiques Punk Rock déjà employées maintes et maintes fois.
L’autre point négatif de taille, qui ne s’est pas amélioré depuis «
Protector », est la voix d’Erling Daell. Notre homme ne se sentira pas plus mis en cause sur cet album que sur le précédent ; il continue à vociférer de manière plaintive et définitivement approximative sur des lyrics qui ne passionneront pas les foules.
Côté mastering, le son reste équilibré bien qu’assez plat, la profondeur de la batterie est mise en valeur. En revanche, l’inconstance du mixage n’arrangera pas les choses…
Voilà donc un album constitué de 14 titres qui s’étalent peut-être trop longuement si on en juge les défauts dont l’album souffre. Malheureusement « To Rock
And To Serve » est bien moins inspiré et énergique que son prédécesseur.
Le succès ça va, ça vient c’est comme la queue du chien… un chien cependant bien fatigué par le poids des années…
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