Si l’on pouvait se dégoter une machine à remonter dans le temps, nul doute qu’une partie des vieillards qui liront cette prose magnifique, se rueraient dedans en vitesse et appuieraient sur les boutons compris entre 70 et 80. Bien sûr; vous l’aurez compris, on ne parle pas d’étages mais d’années. Je ne vais pas vous refaire le coup du revival qui revient par cycle, et gna gna gna, c’est déjà lisible sur d’autres chroniques.
M’enfin si un peu quand même...
Dieu, dans sa grande mansuétude, a décidé de créer son propre label. Rise Above. Car Dieu est un esthète. Il aime la bonne musique. Et il préfère faire dans la qualité plutôt que dans la quantité. On est en effet loin de certains labels qui nous noient de sorties à longueur d’années. Alors bon, tout n’est pas mauvais dans cette pléthore d’albums, mais le très bon est généralement fondu dans le médiocre, voir l’immonde. Et Lee, euh..., Dieu, pardon, ne veut plus que nos conduits auditifs soient mis à rude épreuve. Comment apprécier la bonne musique sinon? Rise Above se fend donc d’opus avec parcimonie, répandant la bonne parole, prêchant l’amour de temps anciens. Dieu... enfin Lee...euh...bref, a même trouvé l’idée géniale d’une sous division intitulée Relics, qui est à la musique ce que l’archéologie est à l’histoire. Déterrer et faire connaitre au plus grand nombre les vestiges oubliés...Mais on en reparlera en d’autres circonstances...
Horisont est un groupe Suédois. Jusque là, pas de soucis. Sauf qu’on ne peut pas dire que les plus grands groupes des années 70 viennent du Nord de l’Europe. Alors soit les livraisons de vinyles ont pris 40 ans de retard, soit les parents les ont abreuvés à coup de Hendrix, ou alors la musique actuelle leur a tellement cassé les noix qu’ils ont décidés de se réfugier dans une valeur sûre. Mais peu importe comment ils en sont arrivés là, dans tous les cas, nos oreilles ne s’en plaindront pas. Et surtout les miennes.
Le groupe a aussi très bien choisit le titre de son nouvel opus.
Time Warriors, ça le fait plutôt bien au regard de se qui va suivre. Et l’artwork reste dans le ton 70‘s, avec le groupe en vedette, vestes en jean, cheveux et moustaches au vent. Classique et sobre.
Musique,
Maestro.
On est d’emblée plongés dans le chaudron du revival. Le son est vintage au possible, de la guitare à la batterie, en passant par tout le reste. Le
Hard Rock daté de
Horisont sent la poussière, la binouze, la dope et la sueur. Ca sent le
Deep Purple (Fireball pour le morceau She Cried
Wolf) ou le
Uriah Heep a des kilomètres. Ca pue les jams interminables en répète. Ca fleure bon le
Thin Lizzy des familles. Ca empeste les débuts de la NWOBHM (
Samson,
Angel Witch et consorts). Que du vieux, que du bon, comme disait l’autre.
La technique des musiciens est à l’avenant du reste. C’est propre, bien éxécuté, bien composé. On a laissé l’esbroufe au placard pour se concentrer sur l’essentiel. Parfois même un peu trop. Le format des morceaux est court (entre trois et quatre minutes généralement). On aurait aimé avoir un peu plus de guitares à se mettre sous la dent, tellement leurs interventions sont jouissives, comme sur Vand Tillbaka, par exemple.
La voix toujours plus ou moins à la limite de l’aigu. En fermant les yeux, on retrouve un coté
Diamond Head bien sympathique. Les deux titres chantés dans leur langue maternelle ne détonnent pas dans le lot (Vand Tillbaka, Dodsdans). Quelques choeurs de çi de là pour donner de la consistance à deux ou trois trucs, mais pas de quoi en faire deux pages non plus. La basse est bien présente, dans un style qui nous rappelle parfois les débuts d’Iron Maiden.
Niveau batterie, ça frappe très fort, comme dans l’ancien temps. On a vu circuler quelques comparaisons à John Bonham ou Paice pour décrire le jeu de Pontus et c’est clair qu’on est proche de la vérité.
Horisont n’hésite pas changer de rythme à l’intérieur même des titres pour leur redonner de la pêche sur la fin quitte à planer un poil (She Cried
Wolf, Writing on the Wall).
Cette jolie galette se termine par une pièce très longue (en regard du reste) de plus de...5 minutes, attaquée pied au plancher. Le prototype de la (
Power) ballade seventies, claviers en bandoulière, faite pour repeupler la terre pendant les longues soirées d’hiver au coin du feu, avec accélération finale pour...enfin voilà...
Si vous avez encore vos vinyles d’antan mais que la pellicule de poussière qui les recouvre date de plus de trente ans, passez votre chemin, car il n’y a rien de neuf à l’
Horisont. Sauf que celui là n’est pas peuplé de nuages. Et qu’il s’annonce prometteur pour le passé. Euh...pardon, l’avenir.
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