Time

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17/20
Nom du groupe Ebony Wall
Nom de l'album Time
Type Album
Date de parution 09 Mai 2015
Labels OneVision
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1.
 Strangers in Hell
 04:42
2.
 Creatures of the Night
 03:58
3.
 Headless Horseman
 04:32
4.
 Dance of the Dead
 03:52
5.
 Waiting for the Sun
 05:07
6.
 Like a Renegade
 04:04
7.
 Everlasting Game
 05:02
8.
 Oracle
 04:02
9.
 Die in Flames
 04:49
10.
 Time
 04:39
11.
 Outro
 01:39

Durée totale : 46:26

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Ebony Wall


Chronique @ ericb4

31 Octobre 2017

Un bien grisant champ de turbulences...

Encore un énième groupe de metal symphonique à chanteuse sans doute voué, comme tant d'autres, à une disparition prématurée, me direz-vous, et vous auriez raison, à quelques nuances près...

Contrairement à nombre de ses pairs, cet expérimenté sextet allemand originaire d'Annaberg Buchholz n'a pas misé ses espoirs d'ascension sur les seules compétences lyriques de sa frontwoman. Cette dernière dévoile plutôt de vibrantes fêlures doublées d'un grain de voix clair et un tantinet fragile mais aux inflexions parfaitement contrôlées, la situant à mi-chemin entre Charlotte Wessels (Delain) et Chibi (The Birthday Massacre). D'autre part, le combo a opté pour un metal mélodico-symphonique gothique aux relents power, dark et électro, s'éloignant dès lors des standards actuels du genre pour proposer une œuvre personnelle foncièrement tonique, mélodieuse, parfois énigmatique et romantique, à la technicité instrumentale maîtrisée mais non ostentatoire. Ainsi, un original brassage stylistique se dessine, le collectif teuton mêlant des influences aussi diverses que Delain, Ancient Bards, Darkwell, Atargatis, Forever Slave, The Birthday Massacre ou encore Tristania et Draconian. Tout un programme...

Créé en 2011 par d'ex-membres de Testimony (Ronny Schuster (growls et guitare)), Eternal Sleep (Nina Irmscher (chant) ; Denny ''Malle'' Meitsky (claviers), ici remplacé par Nikolas Diessl)) et Fimbulthier (Bert Wolter (basse) ; Yves Merten (guitare et choeurs) et Philipp ''Nafta'' Diessl (batterie)), le groupe a témoigné d'un travail minutieux en studio, ayant privilégié une ingénierie du son soignée mais non aseptisée, à commencer par un enregistrement et des arrangements instrumentaux de bon aloi. De plus, il s'est montré prudent dans sa démarche, ne sortant sa démo éponyme que deux ans suite à sa fondation. Encourageante auto-production dont ce premier album full length a repris l'ensemble des titres et rajouté sept inédits. Ainsi, un spectacle épique et réservant son lot de surprises attend le chaland à l'aune des 46 minutes de cet émoustillant et magmatique « Time » à la belle profondeur de champ acoustique.

Le combo marque ses premiers points lorsqu'il touche à un metal mélodico-symphonique pur bien enlevé, accessible mais nullement simpliste, à la mélodicité aussi exigeante que catchy. Ainsi, on ne pourra que difficilement se soustraire à la galvanisante ambiance chevaleresque, aux fines nuances mélodiques typiquement ''delainiennes'', à la subtilité des changements de tonalité et aux délicats arpèges au piano de l'épique mid tempo « Dance of the Dead » aux légers relents dark. En outre, de forts contrastes vocaux attirent le tympan entre les graciles impulsions de la sirène et les growls caverneux de son comparse, nos deux acolytes harmonisant, de fait, le Yin et le Yang. On restera tout aussi scotché par le frissonnant cheminement harmonique de « Like a Renegade » et la séduisante sente mélodique de « Die in Flames », deux hits dans la veine conjointe de Delain et The Birthday Massacre. Et ce, même si, cette fois, l'empreinte masculine ne s'imposait pas.

Parfois, la cadence s'accélère, le pouls bat plus vite, à l'instar d'un corps orchestral qui se déchaîne au rythme des guitares et d'une double caisse incandescente. D'obédience power symphonique aux accents dark gothique, le frondeur « Strangers in Hell » se calant sur le classique schéma de la belle et la bête ne tarde pas à nous prendre à la gorge. A mi-chemin entre Darkwell (seconde mouture) pour son atmosphère crépusculaire, Ancient Bards eu égard à sa fougue rythmique et Delain quant à son captateur cheminement mélodique, le propos évolue sur d'offensifs roulements de tambour sous-tendus par d'inaltérables rampes synthétiques. Difficile alors d'échapper à l'emprise d'un refrain énergisant à souhait mis en exergue par les célestes volutes de la frontwoman. Dans cette mouvance, on ne résistera pas davantage aux grisants assauts rythmiques de l'impulsif « Headless Horseman » à l'influence ''draconienne'' bien marquée, ni aux enivrants refrains de « Waiting for the Sun » ; titre vitaminé aux riffs corrosifs et doté d'enveloppantes nappes synthétiques, conférant un environnement électro gothique non sans rappeler The Birthday Massacre.

Soucieux de varier leurs ambiances, nos six compères ont teinté quelques gammes d'une touche orientalisante bien inspirée. Ainsi, le rageur « Time », dans la veine conjointe d'Ancient Bards et Atargatis, avec un zeste d'Epica, fait onduler lascivement ses synthés parallèlement à un riffing musclé adossé à une rythmique chaotique. Dans une atmosphère suave, les limpides et puissantes inflexions d'une belle muée en prédatrice font mouche sur ce titre aux refrains hypnotiques.

Lorsqu'il touche aux moments intimistes, le collectif germanique parvient à happer le pavillon d'un battement d'aile. Ainsi, de troublants mots bleus émanent de « Everlasting Game », évanescente ballade aux délicats arpèges au piano qui, sans avoir à forcer le trait, délivre une charge émotionnelle difficile à contenir. Romantique à souhait, cette délicate offrande à la confluence de Delain et The Birthday Massacre se pare de magnétiques séries de notes et d'une soyeuse empreinte vocale. Même si le refrain s'avère convenu, l'amateur du genre ne pourra résister à l'envie d'y revenir aussitôt le passage achevé.

Toutefois, l'opus nous octroie quelques passages en-dessous du lot, distillant toutefois une énergie aisément communicative, ne nous laissant reprendre notre souffle qu'en de rares moments, et une galvanisante technicité guitaristique. Eminemment dynamique, d'influence power symphonique gothique, « Creatures of the Night » dissémine des couplets finement ciselés, des gimmicks guitaristiques au legato assuré, un tapping martelant et moult modulations organiques. Ce faisant, le brûlot nous fait penser simultanément à Ancient Bards pour sa dynamique percussive et Forever Slave pour son ambiance à l'instar de « Tales for Bad Girls ». On aurait cependant souhaité davantage de modularités dans le refrain et moins de répétibilités relatives au schéma harmonique emprunté pour nous retenir plus que de raison. A contrario, le tempétueux et ''draconien'' « Oracle » véhicule des couplets témoignant de peu de relief mélodique, contrastant avec ses refrains sans fioritures mais d'une redoutable efficacité.

A l'issue de notre parcours, malgré quelques relatives baisses de régime, on reste sur une note positive. On le doit tant à l'originale combinaison de styles qu'à la féconde inspiration transpirant de chaque pore de la plupart des pistes de la galette. De plus, la troupe a veillé à varier ses atmosphères, ses rythmiques, ses joutes oratoires, tout en ayant judicieusement enchaîné ses compositions, au demeurant foncièrement personnelles. Le placement en outro d'un bref instrumental cinématique aux arrangements soignés la singularise déjà de nombre de ses homologues, plus enclins à entamer leurs opus par un tel propos. Ce faisant, on a le sentiment que le combo allemand a bien digéré ses sources mais qu'il se cherche encore une identité artistique stable. Aussi, recelant un potentiel mélodique et technique réel mais encore sous-exploité, ce groupe pourrait bien élever d'un cran le niveau de ses exigences et nous surprendre plus encore. Peut-être à l'aune d'un second album full length ?...

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