Le monde cache de nombreux groupes de metal underground. Et même au Portugal, si on cherche bien, on peut trouver des choses bien particulières. C'est le cas de Wavelength :
Satan (qu'on appellera WLS), un groupe de black industriel formé par Enobolico et V-
Kaos, deux entités complètement torturées et adeptes de musiques décadentes. Malgré les apparences, leur premier album, « Time
Blood Theory » ne fait pas partie de ces opus de black metal traditionnel. Il s'agit bien au contraire d'un black metal futuriste même post apocalyptique, mené par les arrangements synthétiques et les ambiances vicieuses et malsaines.
Ne vous y méprenez pas. WLS ne se contente pas de noyer son black metal dans un amas de sonorités industrielles. Il le rend extrêmement chaotique et violent, tout en offrant un concept mystérieux et pessimiste sur le temps. Ainsi la majeure partie des titres détient un aspect déstructuré très prononcé, soutenu par un effet cacophonique censé relever cette impression de désordre. C'est en particulier le cas sur «
Inside the
Anti-Atom » où les riffs bordéliques côtoient le chant torturé de V-
Kaos et les beats synthétiques de la programmation, ainsi que sur « Macrocosmical Veins » à l'atmosphère maladive.
Il faut dire que les titres, dans leur ensemble, sont particulièrement noirs et dérangeants. On ne peut cacher le fait que l'industriel voire l'électronique en fair parfois de trop (notamment au niveau des beats) mais dans certaines parties, il accentue davantage ce mélange entre éléments futuristes et éléments destructeurs. C'est le cas sur certaines introductions, où les ambiances malsaines et pessimistes sont les reines (« Tesseractic Activity », « Macrocosmical Veins ») mais aussi sur des titres entiers, où les claviers et la programmation se chargent de tout, à l'image de « Wholeness and the Implicate Order » et « Time-blood ».
Pas de guitares, juste cette noirceur, ce vide interstellaire, ces voix déformées par les transmissions radio et ces nappes oppressantes.
Finalement, quand on y regarde de plus prêt, on remarque sans problème qu'on se situe entre
Aborym et
Mysticum. On retrouve le côté pessimiste et futuriste du premier ainsi que l'aspect inhumain et robotique mélangé à la brutalité froide du second. En cela, on ne sera pas étonnés de découvrir une reprise de « Let the
Kingdom Come » du « In the Streams of
Inferno » des Norvégiens de
Mysticum. WLS ne fait pas apparaître les orgues mais garde le type de sonorités qu'il a implanté sur ses morceaux précédents sans oublier les riffs mitrailleurs.
Wavelength :
Satan hérite des grands du black industriel en évitant de tomber dans le phénomène de la pâle copie. Il s'évertue à intégrer des éléments plus personnels tout en instaurant une ambiance dérangeante et obscure pour un rendu particulièrement oppressant et inhumain. Un bel hommage au black indus qui tend à se faire de plus en plus rare.
Certains parlent de Thorns ( que je vénère) comme du black indus alors que mis à part des bruits mécaniques il n'y a rien de probant.
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