Le label Allemand Northern
Silence Productions ne se rate pas depuis un bon moment, et il suffit de voir ses dernières sorties pour se rendre compte qu’il a le chic pour dégoter de sacrés groupes comme
Woods Of Desolation,
Gallowbraid ou Caladran Brood. Ici, il s’agit d’un nouveau one man band,
Ered Wethrin, originaire de Salt
Lake City, tout comme les deux derniers groupes cités. Son nom provient de l’univers de Tolkien («
Ered wethrin » signifiant « les montagnes de l’ombre », une chaîne de montagne dans la Terre du Milieu) et sa musique se caractérise comme une sorte de black atmosphérique épique.
On pourrait croire qu’
Ered Wethrin emprunte le même chemin que
Summoning et
Caladan Brood. Ce n’est pas totalement faux dans la mesure où l’ensemble baigne dans le même type d’ambiance. Les chœurs, les claviers, les arrangements et les plans épiques sont nombreux, il suffit d’écouter des titres comme « Frigid Tides », « Into the Stars » ou «
Requiem of the
Fallen » pour s’en rendre compte, les nappes et les mélodies entêtantes et guerrières rappelant inévitablement les Autrichiens.
Là où
Ered Wethrin se démarque, c’est dans la production, plus raw, plus étouffée, faisant la part belle aux guitares atmosphériques, au chant black torturé et à des plans assez sombres, pas si loin de
Woods Of Desolation en définitive. L’album se dote alors d’un côté très underground très proche du son black des années 90 qui n’est pas déplaisant pour l’ambiance et qui permet de relever les passages les plus ambiants dans lesquels les samples et arrangements sont de la partie (comme « Frigid Tides » avec ses bruits d’eau). Beaucoup de passages instrumentaux tapissent cette fresque épique, mais pas forcément à bon escient puisqu’on tend parfois à perdre le fil (les morceaux font quand même dans les 10 minutes).
Le one man band n’accélère que très rarement son rythme mais arrive à nous entraîner avec lui dans un «
Realm of the
Tyrant » plus agressif, légèrement plus rapide, plus mélancolique avec ses guitares tremolo et plus folklorique. « Bloody Annals and Brooding Skies » possède aussi ses petites accélérations, entre parties atmosphériques, parties épiques, et parties plus symphoniques, mais ce sont véritablement les guitares qui mènent dans la danse au niveau mélodie malgré le soutient léger des claviers.
Ered Wethrin n’essaie pas d’en faire des tonnes avec son premier album «
Tides of War » contrairement à ce que la majeure partie des groupes tente de faire actuellement. Le musicien reste fidèle à l’esprit des années 90 et n’intègre pas d’éléments trop pompeux ni indispensables. Il va à l’essentiel sans copier
Summoning ou
Caladan Brood, malgré une influence évidente. Inutile de préciser que les adorateurs de ces groupes-là devraient être intéressés par cette nouvelle formation. Même si elle n’atteint pas le même degré d’excellence, un petit voyage en Terre du Milieu n’est pas de refus.
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