Flowing Tears est un groupe qui n’a pas vraiment réussi à se démarquer des autres au fil de son assez longue carrière, mais ils nous ont préparés du pur album sur ce coup-là.
Il a fallu 4 ans aux Teutons pour sortir un nouvel album, et la patience valait le coup. Chaque morceau de
Thy Kingdom Gone est différent du précédent, en termes de rythme comme de mélodie même si une certaine continuité unifie les 12 pistes.
Avant de commencer, j’aimerais faire une remarque quant au packaging de l’album : les fans d’
Amorphis auront certainement noté la ressemblance entre le front cover de
Thy Kingdom Gone et celui de
Silent Waters : le gris est la couleur prédominante, ce qui donne une impression de vide, de sommeil voire de cendres, et la seule vraie couleur visible reste le rouge qui symbolise la souffrance et, bien sûr, le sang. Cette ressemblance n’est pas, je pense, due à une inspiration mais plutôt à une similarité de l’atmosphère :
Thy Kingdom Gone est certainement l’album le plus triste et le plus beau que
Flowing Tears ait jamais sorti – tout comme
Silent Waters en ce qui concerne
Amorphis.
Le thème prédominant de
Thy Kingdom Gone est la guerre, symbolisée par les chansons aux teintes d’hymnes («
Pain Has Taken Over ») et dans la batterie qui, quelquefois, imite les battements de tambours d’armée. C’est le cas sur «
Thy Kingdom Gone » et «
Miss Fortune » par exemple. Et enfin, je n’oublie pas de citer « For My Enemies » et « The
War We
Left Behind », tout simplement parce que leur titre évoque également la bataille.
D’où le rouge pour seule couleur sur la pochette.
L’album commence sur « Orchidfire », un titre étonnamment énergique pour un groupe de Gothique Atmo : imaginez un chant toujours aussi envoûtant, avec la voix profonde de Helen Vogt mais sur un fond presque power metal… ça a un ton un peu « Love
Metal » de
HIM.
Mais «
Pain Has Taken Over », nettement plus lent et donc plus lourd, est là pour nous rappeler que cet album ne sera pas euphorique. On s’enfonce d’ailleurs dans un rythme de plus en plus lent jusqu’à «
Grey » qui accélère un peu.
Puis vient l’OVNI de l’album, «
Miss Fortune ». Un début de chanson particulier, avec un tempo alternatif et un arrière-fond guerrier. Ensuite, un petit solo avant un couplet derrière la pédale wawa qui fait penser à l’opening de
Kill Bill. Et c’est là que
Flowing Tears nous sert une surprise : UNE VALSE. Si si. Une valse sur laquelle j’ai du verser cent larmes à force de l’avoir écoutée : une saveur très nostalgique, déchirée entre une joie ternie par une mélancolie infinie. A écouter pour comprendre.
Plus tard vient « Kismet » qui a retenu mon attention par son instrumentation. Le début de cette chanson est purement atmosphérique, comme le groupe a toujours eu l’habitude de jouer, et, au fur et à mesure le ton monte pour devenir une piste finalement mélodique. Je vais arrêter là le track-by-track, car les morceaux suivants se ressemblent vaguement – sauf « For My Enemies » : j’ai cru au départ à un futur massacre qui ferait descendre ma note, parce que la chanson commence d’une façon assez… ridicule… mais la suite est parfaitement gérée.
Vous l’aurez compris,
Thy Kingdom Gone est certainement le meilleur album que
Flowing Tears ait jamais sorti. Jamais le groupe n’a réussi à mêler autant de richesse musicale sans pour autant tourner à l’expérimental crispant (je fais référence à la déception qu’une bonne partie de «
Jade » m’inspire… mais aussi à leur tout premier album, que je n’ai personnellement pas apprécié du tout).
Franchement, à tous les fans du style : ruez-vous sur cette galette et dites m’en des nouvelles, vous ne serez pas déçus.
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