Through Reality

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13/20
Nom du groupe Majesty Of Revival
Nom de l'album Through Reality
Type Album
Date de parution 06 Août 2012
Style MusicalPower Progressif
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1. Meaning of Life
2. Self-Control
3. The Moonlight
4. The Code
5. Masked Illusion
6. Blind
7. Magnalia Dei
8. Reality
9. Epilogus

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Majesty Of Revival


Chronique @ Eternalis

24 Juillet 2012

"Through Reality" ne devrait pas bouleverser la hiérarchie

Le monde de l’excellence est logiquement réservé à une certaine élite. Apte à repousser les limites et composer les normes d’une entité, l’excellence ne se repose que sur quelques groupes en particulier et les autres doivent bien souvent se partager les miettes. Le contraste est d’autant plus saisissant pour les combos venant du tiers-monde et de certaines régions éloignées où les moyens financiers et technologiques sont forcément plus limités. C’est ainsi qu’un groupe de power metal progressif ukrainien a peu de chance de pouvoir rivaliser avec ses influences majeures que sont Symphony X, Time Requiem, Rhapsody of Fire ou Waltari.

Majesty of Revival, création du guitariste Dmitriy Pavlovskiy, reconnu dans son pays pour ses travaux dans Powersquad ou Grotesque Orchestra, est à la tête du groupe depuis 2009 et débarque désormais avec un premier opus suite aux traditionnels balbutiements au niveau du line up et une première demo qui leur aura permis de signer sur le label Metal Scrap.
Officiant dans un power progressif technique et riche en influences, Majesty of Revival n’hésite pas à varier les ambiances et à placer quelque fois des passages plus sombres suppléés par des vocaux extrêmes comme peut parfois le faire les britanniques de Threshold. Les ukrainiens prennent leur temps dans les compositions et les multiples plans sont autant de moments où le guitariste Dmitriy et le claviériste Marat Adiev peuvent montrer l’étendue de leur savoir-faire derrière leurs instruments.

Style parmi les plus difficiles à appréhender tant l’apport technique et la travail de composition est primordial, le metal progressif souffre depuis quelques années du syndrome d’un genre se mordant inéluctablement la queue et tournant désespérément en rond derrière les mêmes influences. Dès "Meaning of Life", les groupes favoris du compositeur sautent aux oreilles et la musique ne parvient que trop rarement à complètement s’émanciper de ses derniers, malgré toute la qualité de composition qui soit. Dans le même temps, il est fortement regrettable qu’un travail plus approfondi n’ait pas été réalisé sur le son, tant il sonne étouffé et parfois confus, particulièrement dans les soli où la guitare prend tellement de place qu’elle dévore littéralement les autres instruments. Ne manquant pas de puissance mais de clarté, la production ne peut pas en valeur l’ensemble de l’instrumentation et dans un genre aussi affuté que le prog’, c’est en soi un élément qui se révèle rapidement problématique.

Néanmoins, en faisant fi de ces éléments, ainsi que d’un vocaliste trop souvent à l’extrême limite de ses capacités et accusant un cruel manque d’identité, le metal de Majesty of Revival rivalise avec ses cousins d’Europe occidentale autant qu’américains. L’instrumental "Masked Illusions" surprend par sa direction très cristalline et la fluidité de son exécution, laissant entrevoir un potentiel bien plus important pour l’avenir. Car l’intelligence de Dmitriv est de savoir ne pas sacrifier la mélodie au profit de la technique, erreur trop souvent commise dans le prog actuel. Cet instrumental est un bel exemple de cet état de fait, comme Dream Theater fut un temps ou Outworld récemment, dont l’influence (peut-être pas volontaire puisque les américains n’ont sorti qu’un unique album éponyme en 2006) est décelable dans ce son très puissant et gras mais manquant d’une âme pour simplement respirer.
"The Code" se pose comme l’un des meilleurs morceau de l’album, créatif et inspiré où Konstantin Naumenko fait évolué sa voix dans des strates où il apparait bien plus à l’aise, évoquant quelque fois comme Tony Kakko (comme souvent aujourd’hui). Les solos de guitares tout comme l’ambiance à l’orgue est très réussie et il est certain qu’avec une meilleure production, c’est un morceau hymnique que nous tiendrions là. Idem concernant les envolées symphoniques et grandioses de "Magnalia Dei" se superposant sur des vocaux bien plus dark. Une atmosphère médiévale se dégage de cette composition que Luca Turilli n’aurait pas renié à une époque, et il est relativement amusant de déceler quelques similitudes entre le chant de Konstantin et celui du nouveau chanteur du maestro italien, Alessandro Conti. Quant à "Epilogus", il permet pendant neuf minutes de prouver que Dmitriv est également capable de composer de longues pièces à l’emphase mélancolique inéluctable.

Encore quelque peu timide sur album, si jamais Majesty of Revival venait à se produire près de chez nous sur les planches, il est fortement probable que sa musique ferait mouche en première partie de certaines grosses pointures. Le chemin est encore loin pour s’attirer les louanges et les sirènes du grand public progressif mais ce premier essai est très encourageant sur la capacité du groupe à faire mieux par la suite. "Through Reality" ne devrait pas bouleverser la hiérarchie mais l’acharnement payant toujours, le groupe devra continuer dans cette voie pour revenir avec un second disque mieux produit et un vocaliste maitrisant mieux son timbre très riche (ses capacités semblent immenses à l’écoute d’"Epilogus" où il alterne chant aigu, grave et hurlé)).
Un album qui s’écoutera avec curiosité pour le moment, ou espoir selon l’humeur, mais dont on tentera de souvenir lorsque, peut-être, le groupe présentera un opus à la hauteur de ses ambitions.

2 Commentaires

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Bakounine - 24 Juillet 2012: Threshold avec un "E".
Cela dit, ça m'étonnerait que ça m'intéresse : vu que les références du genre et les groupes dont ils sont inspirés ne m'intéressent pas (ou plus) énormément... Sinon, qu'est-ce que Waltari vient faire dans la liste ? Est-ce qu'il y a le coté barré chez ce groupe ?
Eternalis - 24 Juillet 2012: Faute de frappe pardon ;)

Je précise qu'il s'agit de "ses" influences et dans sa bio, il cite Waltari. Mais effectivement, il y a peu, voir pas, de similitudes avec le groupe finlandais.
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