Liste des groupes Black Symphonique In Silentio Noctis Through Fragments of Christianity

Récente formation Finlandaise, In Silentio Noctis fut créé en 2006 et nous offrit en 2007 une première ébauche de ses capacités musicales lors d'une demo intitulée « Symphonies of Death ». Nous les retrouvons donc trois ans après, en notre prometteuse année 2010 pour la sortie de leur premier album officiel « Through Fragments of Christianity » arborant un black symphonique encore un peu en manque de maturité, mais qui mérite tout de même le coup d'oreille.

Si nous sommes habitués à des groupes tels que Limbonic Art, Carach Angren, Obtained Enslavement, Dimmu Borgir, Carach Angren et autre consorts, la première constatation que nous pourrons faire est la présence d'un chant clair féminin sur l'intégralité de l'album. À aucun moment, des growls ou une voix black agressive ne se feront entendre, ce qui, au départ peut offrir de quoi sourciller : d'une part, par un manque d'agressivité qui pourra rebuter les amateurs et d'autre part, par un aspect gothique s'offrant alors à la musique, ce qui n'est pas la première chose que nous recherchons lors de l'écoute d'un album de ce style-là.

Ceci dit, cela reste le ressenti des premières écoutes. En effet, pour peu que l’on se laisse prendre à la voix d’Armi Päivinen on se rend compte que cela apporte un cachet non négligeable à l’ensemble, les démarquant de leurs consorts, malgré la présence de sonorités déjà entendues maintes et maintes fois.

L'album débute donc sans grande surprise par une intro instrumentale qui n'est pas sans rappeler celles des premières heures de Cradle of Filth, instaurant une ambiance à la fois lugubre, épique et délectable. L'écoute se poursuit par l'arrivée de « Libre Satanas », qui annoncera alors ce que l'album sera dans toute sa continuité : des guitares aux riffs assez inspirés, tranchants, la production leur apportant un aspect un peu étouffé et des sonorités légèrement saturées, propre à du black, les claviers sont omniprésents (logique), disposant de la même opacité tout au long de l'album, jamais en deçà des autres instruments ou à l'inverse, jamais trop mis en avant n'apportant pas de mélodies étouffantes, discrets comme puissants suivant les passages, ils apportent à la distillation de l'atmosphère petit à petit. La batterie, jouée par un membre session, est des plus honnêtes, sans entrer dans des blasts à outrance, elle suit très bien le rythme et possède des moments de belle prestation comme sur «Advocatus Diaboli » ou « Sinner's Lament ».

Autre élément que nous pourrions regretter à l'écoute de cette galette, est la prévisibilité des compositions. En effet, une ligne directrice, tant dans l'atmosphère que dans la composition même des différents titres est très présente et les morceaux se suivent tant bien que mal et sans aller jusqu'à dire qu'ils se ressemblent, ils n'apportent pas vraiment d'originalité vis-à-vis du précédent ou du suivant. On notera également la présence des trois morceaux qui composaient la démo, sur cet opus.

Ceci dit, je m'attarde sur des détails et ne suis pas très élogieux sur cet opus. Ne vous y fiez pas, il dispose de très bonnes choses et d'excellents titres. « From Beyond » vos ouvrira les portes d'un univers mélodique tandis que « Addiction » vous fera chuter dans une dimension musicale plus alambiquée, passant de la furie à son démarrage pour freiner dans une atmosphère plus éthérée et fantomatique toujours guidé par la mélancolique voix de miss Païvinen. Si le magnifique et sinistre « Portrait of a Devil » ne vous satisfait pas, alors optez pour le martial et satirique « Cursed », délivrant une rythmique très rapide et approfondie par une batterie et une basse assommantes surplombées par l'éternel chant clair, qui ici révèle toute sa force et son importance.

Alors que « Signum Crucis » débute par des sonorités ecclésiastiques avant de nous achever dans un tourbillons de double pédale, chœurs et de notes de clavier cyniques, il est temps de faire un point sur ce que le combo d'Helsinki nous a apporté via cette première œuvre.
Des compositions qui manquent d'un brin de folie qui aurait pu faire la différence à certains passages, mais qui restent tout à fait valables pour un premier essai. On sent que le groupe a fait la musique qu'il voulait et y a mis son coeur c'est indéniable. Le chant sera certainement l'élément qui divisera les foules. Ceux qui cherchent un black sympho dans le genre de Troll passeront leur chemin, tandis que ceux qui n'ont rien contre les atmosphères tirant sur le gothique et qui cherchent quelque chose de différent au sein d'un genre qui commence à être très peuplé apprécieront la démarche et adhéreront. Bien sûr certains éléments ne seront assimilables qu'à force d'écoute, mais n'hésitez pas à persévérer. Comme moi, vous verrez que certains points faibles peuvent devenir des points forts.

Pour ma part c'est un album qui reflète un groupe avec de bonnes idées, mais qui se cherche encore. Cela dit, cette première sortie reste tout à fait honnête et si vous êtes amateur du genre et un peu curieux allez-y vous pourrez passer un bon moment.
Il n'y a plus qu'à espérer une seconde sortie avec des bases bien assimilées et une inspiration plus étoffée.

Valentheris.