Thronosis

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16/20
Nom du groupe Excommunion
Nom de l'album Thronosis
Type Album
Date de parution 12 Mai 2017
Style MusicalDeath Brutal
Membres possèdant cet album13

Tracklist

1. Twilight of Eschaton 07:00
2. Nemesis 07:46
3. World Crucifier 07:35
4. Blessed Is the Epoch of Darkness and Strife 06:32
Total playing time 28:53

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Excommunion


Chronique @ Ghul

21 Juillet 2017

De courte durée mais addictif.

Suite à son départ du groupe de Death Metal DETHRONED, Christ Butcher décide de former l'entité GOATDEMON, très vite renommée EXCOMMUNION. Pour mener son projet à terme, il s'entoure notamment de Kyle Spanswick, aussi connu dans le milieu du Black Metal sous le pseudonyme de Naas Alcameth, frontman de NIGHTBRINGER, mais aussi d'autres projets comme AKHLYS ou encore BESTIA ARCANA. Après avoir engendré Superion, le premier album du groupe, et participé à un split auprès de DETHRONED, l'ancien groupe de Christ Butcher, ce dernier s’expatrie en Finlande. Là-bas, il forme MAVETH et explore les sonorités infernales propres à la scène finlandaise (on pourrait citer DEMIGOD ou DEMILICH) tout en gardant un sens du riffing propre à la scène américaine (comme MORBID ANGEL ou IMMOLATION). Suite à deux albums, dont le savoureux Breath of an Abomination, Christ Butcher retourne aux États-Unis, dans son Colorado natal, et remet sur pied EXCOMMUNION avec son compère Kyle Spanswick. Ils reviennent cette année avec leur deuxième album en commun, Thronosis qui paraît en Mai 2017 chez le label américain Dark Descent Records.

Conçue par une correspondance finlandaise de Christ Butcher, LL de DESOLATE SHRINE, l'artwork de la pochette renvoie à un portail que personne n'oserait franchir, de peur d’aggraver sa santé mentale. Mais les horreurs qui risquent d'en sortir pourraient précipiter notre monde vers sa fin. A l'image du dernier album de BESTIA ARCANA, Holokauston, Naas Alcameth semble encore une fois, par son influence, mener Christ Butcher à s'intéresser à l'eschatologie, l'étude des mythes et des légendes sur la fin du monde. Mais, loin de traiter d'une fin du monde basique, EXCOMMUNION se penche vers les hypothèses d'entités d'ombre et de puissance qui arriveront sur terre pour accomplir leur moisson rythmée selon un certain nombre de millénaires. C'est la fin de la civilisation actuelle et non pas la fin du monde dans le sens large.

Pas besoin d'intro pour le style de Death Metal de EXCOMMUNION. Même si une atmosphère sombre oppresse l'auditeur d'entrée de jeu, le duo nous livre un Death Brutal sorti des tréfonds les plus obscurs de notre cosmos. "Twilight of Eschaton" commence sur un riff capable de damner les esprits les plus faibles, suivi d'une logique montée d'intensité progressant par tous les moyens jusqu'à arrêter le son. Et cette coupure enchaînera avec un deuxième riff suintant la haine et la vindicte chère à nos deux hommes. Ce titre ouvre idéalement Thronosis. La guitare, assez technique, contribue d'autre part à une atmosphère noire et destructrice. Le riffing du gars de NIGHTBRINGER n'y est pas pour rien. On le reconnaît en plein dans le mille, même à travers le verni mortuaire des sonorités Death de ce groupe. Ceci dit, on peut regretter qu'il ne nous gratifie pas de son chant Black, particulièrement glaireux et varié. Mais pour les vocaux, Christ Butcher se débrouille très bien. Toutefois, ces derniers ne se démarquent pas par une tessiture originale, surtout que beaucoup de bons groupes de Death Metal du début des années 2000 utilisaient ce genre de vocalises. Je pense notamment à NILE, les moins connus FLESHTIZED ou les vétérans de MORBID ANGEL et IMMOLATION. La basse utilisée par le même Christ Butcher ne sort pas non plus de l'ordinaire. Mais elle rend le travail colossal de la guitare de son confrère encore plus hostile aux oreilles chastes. Enfin, la batterie blaste assez bien. Mais ce n'est pas toujours le cas, ce qui nous amène au paragraphe suivant :

Au milieu de "Twilight of Eschaton", le rythme ralentit, nous rappelant la lourdeur caverneuse des INCANTATION ou DISCIPLES OF MOCKERY mais en un poil plus rapide. Ce genre de passages lents peut également rappeler aux inconditionnels du Black de NIGHTBRINGER les passages les plus lents et explosifs des projets de Naas Alcameth. On les retrouvera également sur le début de "Nemesis" pour revenir en leitmotiv à d'autres moments de ce morceau. Cette lourdeur, presque Doom, augure la destruction à venir.

Comme "Twilight of Eschaton", "Blessed is the Epoch of Darkness and Strife" s'entamera en trombe. Mais par après, sur l'avant-dernière minute du titre et, donc, de l'album, on aura droit à un passage très lent. La guitare semble s'animer d'une conscience afin de hurler à la fin du monde tel qu'on le connaît. Mais "Blessed is the Epoch of Darkness and Strife", c'est également ce qu'EXCOMMUNION propose de plus brutal. Ainsi, la dernière minute donne tout ce que nos deux hommes ont dans les tripes. Et tout ce qui avait précédé cette minute n'était que le prélude à cette incroyable montée en intensité et en tension. Mais mieux encore, grâce à cette dernière minute, on souhaite réécouter l'album en entier. "Blessed is the Epoch of Darkness and Strife" est, avec le premier titre, un des deux meilleurs morceaux de l'album.

L'album ne dure que 29 minutes, un peu à l'image du dernier DEATHSPELL OMEGA, dans un autre style de Metal. Du coup, est-ce encore un album si on n'a même pas 30 minutes ? Pour votre serviteur, 29 minutes, ce n'est pas assez, même pour du Death Brutal. Pour 35 minutes, voire 40 ou un peu plus, je suis d'accord. Mais 29 minutes ne peuvent laisser qu'un goût de trop peu pour le style. Ainsi, comme EXCOMMUNION n'ont donné à Thronosis que la durée d'un mini, je jugerai Thronosis comme si ce n'était qu'un mini, c'est à dire avec des points en moins dans ma notation. Il existe bien évidemment des contres exemples d'albums classiques des temps anciens du Metal comme le Pentagram de GORGOROTH. Mais ce dernier a réellement apporté quelque chose d'innovant à son style, le Black Metal. Ici, ça n'innove hélas pas beaucoup.

Mais c'est bien là le seul défaut majeur que je trouve à Thronosis. Sinon, si vous aimez le Death Metal sombre et bourrin du revival du début des années 2000, notamment les albums de MORBID ANGEL et IMMOLATION de l'époque, vous êtes tombés sur une entité propre à vous fasciner des écoutes durant. Et ce que je déclare vaut aussi si vous regrettez que FLESHTIZED n'ait pas continué après son hallucinant album du nom de Here Among Thorns. Bien que Thronosis soit de courte durée, écoutez cet album, puis réécoutez le, encore et encore. Car c'est bien ce style de Death Metal qui, malgré sa brutalité, n'est pas accessible directement aux premières écoutes, mais sait se montrer suffisamment captivant pour qu'on y revienne. De MORBID ANGEL, il est à l'image de Gateways to Annihilation, surtout pour les parties brutales de cet album culte. Mais comme c'est plus court, on a moins de matière pour nos esgourdes.

Toujours dans une osmose de puissance et de brutalité, mais également de noirceur, le duo mené par Christ Butcher et Naas Alcameth nous livre en cette année 2017 un Thronosis excellent, comme ils ont l'habitude. Thronosis est, malheureusement, plus court que jamais, ne dépassant même pas les 30 minutes. Et c'est pour ça que je n'arrive pas à mettre plus que 15 pour la notation. Mais si vous aimez le Death Metal pour les atmosphères autant que la brutalité, prenez cet album ! Fans de MORBID ANGEL ou d'IMMOLATION, emparez-vous également de l'album ! Et ça vaut également pour ceux qui regrettent l'époque du Death Metal des tout débuts, davantage joué avec le cœur que par démonstration technique interminable. C'est le genre de chose que le Death Metal peut proposer de mieux, loin des groupes de Death Technique très bien joués mais sans qu'il y ait les tripes qui auraient pu (ou pas) aller avec.

De courte durée mais addictif.

2 Commentaires

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Goatphoenix - 22 Juillet 2017: Je ne te suis pas sur la durée de l'album : depuis quand un album doit faire au moins 30 minutes? Dans ce cas le premier Bathory c'est pas un album? Les deux premiers Gorgoroth? ... Vaut mieux une courte durée qui tue plutôt que noyer le bon dans du remplissage, noter la durée je ne comprends pas... Ensuite quand tu dis que ça blaste la plupart du temps, c'est tout le contraire, il y a énormément de passages ambiancés bien travaillés avec une batterie posée, ce qui est justement l'intérêt de ce skeud, cette alternance entre brutalité et passages rampants avec des ambiances de fin du monde.
Ghul - 22 Juillet 2017: Goatphoenix : Si le premier album de BATHORY a tout rasé à son époque malgré sa courte durée ne dépassant pas les 30 minutes, c'est en partie parce-qu'il n'y avait jamais rien eu de tel sortit jusqu'ici. Quorthon n'est pas le premier à avoir voulut jouer le plus violemment possible, mais en développant des atmosphères noires, BATHORY fut le premier groupe purement Black. Du coup, les 30 minutes en question sont excusables.

Pareil pour GORGOROTH. Pentagram est un de mes albums ultime. Mais ce qui le rend si ultime, c'est d'avoir allié, en 1994, tout ce qui faisait le charme du Black Metal (particulièrement celui de Norvège plus qu'ailleurs) et d'en créer la quintessence en musique. Et le tout s'est joué avec une intensité inégalée jusqu'alors. Et je suis moins fan d'Antichrist.

Mais, à part pour Pentagram, bizarrement, si je trouve un album trop court, ce ne sera pas en faveur de ce dernier. Ce ne sera pas en sa faveur surtout si celui-ci n'est pas assez original. Ici, EXCOMMUNION, ce qui rattrape le coup et qui fait en partie que ça reste du bon, en plus de l'alternance entre blast et passage rampant, ce sont les tripes. Et ça m'amène au deuxième point de ta critique :

La plupart du temps, d'accord, j'ai exagéré mon propos. Mais dans le paragraphe suivant, je parle des lenteurs, de ces passages aux ambiances caverneuses. Donc, je ne mets pas tout à fait de côté cet aspect de Thronosis. T'as peut-être raison sur ce coup là. Mais quand je parle de montée de tension s'opérant tout le long de l'album, c'est justement ça, une alternance entre brutalité et passages rampants bien sentis.

Mais pour revenir à l'histoire de la durée, tu peux préférer les albums de ce type, court et efficace, à des disques remplis jusqu'à la panse. D'ailleurs, si un album est trop long, j'aurai également du mal à l'appréhender dans son ensemble (comme Imperator, l'avant-dernier de DODSENGEL, long de deux heures et demi). Donc, oui, je côte aussi sur la durée, mais c'est comme ça ;)
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