Throne of the Lunar Soul

Liste des groupes Black Mélodique Valdrin Throne of the Lunar Soul
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17/20
Nom du groupe Valdrin
Nom de l'album Throne of the Lunar Soul
Type Album
Date de parution 24 Novembre 2023
Labels Blood Harvest
Style MusicalBlack Mélodique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 Neverafter
 06:29
2.
 Golden Walls of Ausadjur
 07:51
3.
 Seven Swords (In the Arsenal of Steel)
 04:45
4.
 Paladins of Ausadjur
 07:41
5.
 Sojourner Wolf
 08:07
6.
 The Hierophant
 05:20
7.
 Vagrant in the Chamber of Night
 05:31
8.
 Holy Matricide
 08:32
9.
 Throne of the Lunar Soul
 08:54
10.
 Two Carrion Talismans
 06:48
11.
 Hymn to the Convergence
 03:10

Durée totale : 01:13:08

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Valdrin


Chronique @ Icare

20 Décembre 2023

Une magistrale fresque épique et musicale de 73 minutes pas loin de mériter la mention de chef d’œuvre

Tout bon amateur de death metal connait Blood Harvest Records dont le catalogue se compose à 80 pourcents de groupes de metal de la mort plus ou moins gras et putride. C’est donc assez surprenant de voir Valdrin, jeune combo de black metal mélodique étatsunien, mis en avant par le label suédois, et c’est cette singularité, couplée à une belle pochette dessinée dans un style vraiment original, qui m’auront incités à me pencher sur Throne of the Lunar Soul, quatrième album du groupe emmené par Carter Hicks (guitares, chant et claviers).
Je ne vais pas vous mentir, je n’avais jamais entendu parlé de Valdrin avant, je ne vais donc pas vous faire l’affront de vous parler des précédents albums après trois écoutes distraites sur Youtube ; ceci dit, ça a parfois du bon de découvrir un groupe et de l’aborder vierge de toute attente, et dans le cas de ce nouvel opus de Valdrin, quelle claque monumentale je me suis prise !

Pour faire simple, le quatuor de Cincinnati balance un black mélodique à la musicalité admirable loin de faire dans la facilité, avec des titres aux structures complexes dont certains dépassent les huit minutes. La musique des Américains nous happe dès l’intro au clavier de Neverafter, qui plante un décor à la fois fantastique et brumeux à la Castlevania, faisant émerger de notre imaginaire des châteaux peuplés de créatures démoniaques. En effet, l’ambiance est très travaillée, suggérant autant les contours d’une heroïc fantasy lumineuse qu’une facette plus sombre, chargée d’esprits et de nécromancie. Les claviers, très présents mais jamais envahissants, renforcent l’aura et la personnalité de la musique ainsi que les nombreuses parties acoustiques toujours parfaitement amenées (le break à 3,37 minutes de Neverafter, la fin de Golden Dawn of Ausadjur, le début de Holy Matricide, où on sent planer l’ombre du grand Dissection…), créant cette dualité finalement complémentaire entre magie et sorcellerie.
L’ensemble est très riche, avec un enchevêtrement de guitares complexes qui garde toujours une belle cohérence, et parvient à rester accessible malgré un aspect technique et, osons le mot, progressif, assez prononcé. Un titre comme Paladins of Ausadjur est assez représentatif de cette grande fresque épique avec ses parties de chant clair mâle et guerrier, ses cavalcades rythmiques appuyées où la batterie s’emballe, ses riffs heavy presque maideniens (dès 4,37 minutes), et même un côté folk dansant à la Thyrfing, avec un accordéon qui s’invite en fin de morceau !

Vous l’aurez compris, il y a à boire et à manger sur ce Throne of the Lunar Soul, et pas besoin d’être fan de metal extrême pour apprécier ce melting pot d’influences metal, Valdrin naviguant avec une facilité déconcertante à la croisée de plusieurs styles de black, entre black mélo à la suédoise (on reconnaît bien l’influence de combos comme Dissection, Dawn ou Sacramentum), sympho (Diabolical Masquerade, voire Bal Sagoth sur certains passages de Vagrant In the Chamber of Night, même si l’ensemble est moins théâtral et grandiloquent), épique, prog’ (les derniers Keep of Kalessin) et médiéval (autant le bon vieux Dark Medieval Times que nos Furia, Artefact, ou Darkenhöld nationaux), pour un ensemble d’une cohérence et d’une musicalité bluffantes.
La balance entre mélodies et agressivité est admirable et chaque morceau possède ses points forts, ses passages plus intenses ou au contraire atmosphériques – quand ce n’est pas les deux à la fois !!! - qui sauront vous envoûter (l’intro très ambiant/RPG de Seven Swords (In the Arsenal of Steel), les harmoniques acoustiques superbes qui propulsent l’excellent Sojourner Wolf dans une autre dimension dès 0,56 minutes ainsi que sa myriade de notes oniriques qui nous transportent loin, les déflagrations destructrices de The Hierophant, avec ce refrain ultra rapide, toujours épaulé par ces envolées solistes à la précision redoutable, le tapping presque spatial qui ouvre et irradie d’une manière aussi virtuose qu’hypnotique Vagrant in The Chamber of Night, rappelant les vieux Stortregn, le magnifique pont central atmosphérique et la fin du morceau éponyme avec ces choeurs d'un autre monde qui nous chavirent en douceur…).
Histoire de boucler la boucle, quelques parties de guitares néoclassiques viennent encore rehausser l’aspect mélodique, renforçant cette atmosphère fantastique qui confine parfois au cosmique lors de certains solos, parties de claviers ou arrangements, et les amateurs du dernier Moonlight Sorcery apprécieront ce mélange des genres et ce tiraillement permanent entre lumière et ténèbres.

Le seul bémol de l’album à mon sens est le son un peu étouffé, manquant de relief : vu la complexité de ces onze titres, on aurait aimé des guitares plus puissantes (on entend très bien les envolées solistes aigues et virtuoses mais la partie rythmique sonne plus lointaine et sourde, ce qui nuit à l’impact de la musique), même si une écoute avec un bon casque compensera largement cette petite imperfection et vous permettra de vous immerger pleinement dans la musique du groupe.
En tout état de cause, le niveau des musiciens est impressionnant et les onze titres qui forment cet album sont admirablement composés, véritables petites symphonies progressives à la musicalité dense mais jamais difficile d’accès.


Vous l’aurez compris, je pourrais m’étaler pendant des pages sur cet album incroyable qui risque de squatter pas mal de top black pour cette année 2023 et qui, à titre personnel, reste ce que j’ai écouté de mieux dans le genre ces dix dernières années. Throne of the Lunar Soul est un album admirable, une magistrale fresque épique et musicale de 73 minutes pas loin de mériter la mention de chef d’œuvre, et qui ne pourra que combler les amateurs d’un black metal mélodique exigeant et classieux. Avec ce quatrième album, Valdrin vient de sculpter son propre trône, et souhaitons que son règne ne fasse que commencer !

5 Commentaires

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Icare - 20 Décembre 2023:

Ensiferum93 : J'attends tes retours ! Si je peux faire découvrir cet album à ne serait-ce qu'une dizaine de personnes, j'aurai déjà atteint mon objectif. Valdrin le mérite, et je pense que ceux qui découvriront cet album avec ces quelques lignes ne seront pas déçus !

DRIXMAN - 20 Décembre 2023:

Je viens d'écouter l'album. Belle découverte. Très bonne musicalité Black Metal. Merci.

tormentor - 21 Décembre 2023:

Ça donne envie de d'aller voir ce que ça rend. Merci pour le papier et la découverte.

Ensiferum93 - 22 Décembre 2023:

Eh bien je suis conquis ! Que de variétés dans cet album, tant dans les rythmiques proposées que les soli et ambiances. Un vrai régal. Malgré la longueur de l'album, je ne me suis pas ennuyé une seule seconde. A approfondir pour en découvrir toutes les richesses qui, je n'en doute pas, sont bien plus nombreuses que celles qui se laissent apprivoiser dès la première écoute. Ici encore, merci pour ta chronique :) 

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