Connu pour avoir été le chanteur d'
Anthrax sur le premier album "Fistful Of
Metal" (1984), Neil Turbin avait été viré du groupe après la tournée américaine par Scott
Ian Rosenfeld (guitare) et Charlie Benante (batterie) pour incompatibilité d'humeur.
Dix-neuf ans plus tard, et après de nombreux projets sans lendemain (ou avortés comme celui, en 1984, de partager le chant avec
Rhett Forrester sur l'album "
Out Of
The Darkness" de
Jack Starr), Neil Turbin fait à nouveau entendre le son de sa voix en sortant en janvier 2003 (sur le label
Metal Mayhem Music) "
Threatcon Delta", son premier disque solo.
Si "Cut To The Chase", qui déboule après l'intro "
Wake Up Call", voit Neil Turbin et ses musiciens lâcher un Heavy/Speed
Metal de bonne facture, on remarque que l'ex-chanteur d'
Anthrax ne possède plus la puissance vocale de ses débuts.
Suite à ce constat on comprend mieux pourquoi de nombreux artistes ont été invité à participer à son album, notamment des chanteurs comme l'ex-Yngwie J. Malmsteen's
Rising Force
Jeff Scott Soto et l'ex-
Rough Cutt et
Quiet Riot Paul Shortino.
Néanmoins la présence de ces talentueux artistes n'empêche pas "
Threatcon Delta" de contenir des titres peu inspirés comme "What You Can't Control" et surtout l'ignoble "
Sick Of It All", un morceau où Neil Turbin donne l'impression de chanter la tête coincée dans un seau avec, derrière lui, une bande de types ivres qui beuglent "
Sick Of It All,
Sick Of It All".
Fort heureusement dès "Keep
The Fire" (sur lequel officie également au chant un certain T. Gunn) Neil Turbin retrouve l'inspiration en se tournant vers un Heavy
Metal Américain dans la lignée du
Kiss des années 80 (la période sans maquillage).
En effet que ce soit avec les rugueux "
The Truth Is the Best Lie" et "Dog Eat Everything", le rapide "Blue Screen Of Death", ou encore l'entraînant "
Vigilante Justice" Neil Tubin (dont les nouvelles capacités vocales sont plus adaptées à ce style qu'au Heavy/Speed
Metal) et ses différents invités nous offrent une série de (bons) titres qui renvoient aux albums "Lick It Up" (1983), "Animalize" (1984), et "Asylum" (1985) du groupe de
Paul Stanley et
Gene Simmons.
En plus de ces morceaux, désireux de rendre hommage à ses idoles Jimi Hendrix et Bon Scott, Neil Turbin a décidé de se faire plaisir en reprenant "
Dolly Dagger" et "Touch Too Much".
Si le titre de Jimi Hendrix (une chanson inédite parue un an après la mort du guitariste-virtuose) n'a rien d'exceptionnel (hormis ses parties de guitares), ce n'est pas le cas de celui, très connu, d'
AC-DC qui est fidèlement (et très bien) interprété.
Même si avec "
Threatcon Delta" les fans de "Fistful Of
Metal" ne retrouveront pas, et pour cause, le Neil Turbin âgé de vingt-ans qui s'égosillait sur "
Metal Thrashing Mad", pour autant, et malgré ses défauts, ce premier disque solo de l'ancien chanteur d'
Anthrax s'écoute avec un certain plaisir.
Depuis la sortie de "
Threatcon Delta", mis à part sa participation en 2005, sur un morceau, à l'album "
Out In The
Cold" du guitariste
Jack Frost (
Seven Witches) ainsi qu'au remplacement (temporaire) en 2014 de Sy Keeler (qui était resté en Angleterre afin de s'occuper de son fils malade) au sein d'
Onslaught lors du Thrash
Invasion Tour (une tournée que Neil Turbin quittera avant son terme à cause de disputes liées à son cachet), il semble que la carrière du chanteur soit revenue au point mort.
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