Liste des groupes Thrash Metal Antagonism (FRA) Thrashocalypse

Originaire de Toulon, Antagonism est un nouveau groupe de thrash, formé au cours du second semestre 2016. A l'inverse de nombre de ses petits camarades, nos quatre Varois (Raphaël Gloaguen aux baguettes, Dylan Hunger au micro, Kevin Colin à la 6 cordes et Félix Cleyet-Marrel à la basse), ne jurent pas forcément par le côté régressif du genre. Enregistré non loin de leurs bases (à Marseille au Homeless Records), leur premier mini-album (et oui, avec 6 titres, c'est un mini-album, et pas un E.P.) comporte une reprise de Havok ("Point of No Return", extrait de leur premier enregistrement), orientant directement le thrasher sur les références les plus cohérentes de ce qu'il y a à trouver dans ce Thrashocalypse. Du thrash, oui, puisant dans des références établies, oui encore, mais au final plus Dystopia que Peace Sells (et l'exemple n'est pas innocent) ancrant ce premier enregistrement bien dans son époque.

Dès le premier riff massif et réussi ouvrant "LxOxT" on pense pourtant avoir à faire à un pur rejeton de la Bay-Area, école Death Angel / Vio-Lence. Ce titre ouvre parfaitement le disque, avec breaks, relances et tempi des plus rythmés. On pourra trouver à redire sur la tessiture de Dylan Hunger, plutôt monocorde et à l'accent perfectible, mais pour ce qui concerne la musique, on a là un titre de très bon niveau, n'ayant rien à envier à ce qu'il se pratique (solo inclus) en Italie ou en Espagne dans un style très proche (Ultra-Violence, Crisix). On trouvera également chez Antagonism des accointances manifestes avec les derniers enregistrements de Megadeth, le groupe prenant un malin plaisir à construire des plans que n'auraient pas renié sieur Dave Mustaine un peu partout sans que ça soit du copié/collé toutefois ("Burning In Syria", son riff du premier couplet et son solo final de toute beauté).

Plutôt réussi, le son est massif et moderne, convenant au genre car Antagonism ne donne pas dans le thrash 80's comme un Deathroned, en tous cas pas que, à l'instar des dernières sorties de Game Over, Warbringer ou Havok. "Surgical Strike", bien groovy et porté sur les riffs chaloupés ne déçoit pas mais fait un peu retomber l'intensité globale, avant que le single de ce mini-album, "49.3", n'appuie sur la pédale dans une lignée similaire, double grosse caisse en bonus. Chacun l'aura compris, le groove est omniprésent et le rapide "Speed Hammer" (aux accélérations bienvenues), qui porte bien son nom, apporte une dextérité et une fraîcheur vivifiante complémentaire à l'ensemble de l'album, sans renier les riffs propices au headbanging prononcé, marque de fabrique du gang.

Comme le reprise est plutôt fidèle à l'original et n'apporte pas grand chose (sinon un léger restylage du solo originel), notons que ce Thrashocalypse est une première carte de visite tout sauf monotone pour nos Toulonnais. Les fans des groupes précités ne risqueront rien en achetant ce disque à la pochette, certes dans l'esprit, mais pas forcément du meilleur goût. Avec un peu plus d'assurance et de variations dans le chant, voilà bien les deux seuls axes de progrès notables de ce jeune groupe Français bien dans son époque à soutenir, ils ne sont pas si nombreux dans ce genre. Il est temps.