Thoughtscanning

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17/20
Nom du groupe We All Die (Laughing)
Nom de l'album Thoughtscanning
Type Album
Date de parution 14 Janvier 2014
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album21

Tracklist

1. Thoughtscan 33:07
2. Back to Black (Amy Winehouse Cover) 04:26
Total playing time 37:33

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We All Die (Laughing)


Chronique @ Mr4444

18 Avril 2014

Un album audacieux qu’il sera bien difficile d’égaler, quand suite il y aura

Créer un album ne contenant qu’une seule piste est un défi extrêmement compliqué. La complexité du travail demandé n’en est que plus énorme, parvenir à captiver l’attention de l’auditeur est un défi ardu que peu de groupes ont pu réussir à surmonter, un peu comme les lointains succès d’Edge Of Sanity ou bien, pour parler plus récemment et localement, le gros travail effectué par Kalysia pour son « Cybion ». Restons local et intéressons-nous à cette paire franco-belge à l’étrange patronyme de We All Die (Laughing).

Deux noms connus, pour l’occasion. Arno Strobl d’un côté, lui qui nous avait régalés avec le Black clownesque de Carnival In Coal ou bien dans sa collaboration avec Caligula et qui se montre plus efficace que convaincant avec 6:33. Déhà, de l’autre, musicien aux multiples facettes, présent dans de multiples projets dépressifs (Deviant Messiah, Yhdarl…) ainsi que dans de nombreux desseins hors-Metal. Un joyeux luron et un chef mélancolique qui s’assemble, certain on du légitimement penser dans cette formation pouvoir regoûter à un simili-CinC. Pour ceux-là, qui préfèrent cet Arno délirant, il va falloir repasser plus tard.

Un album, « Thoughtscanning », une piste, « Toughscan » et 33 minutes d’une musique progressive incorporant des éléments aussi variés que du Post-Rock et des instants pas éloigné du Blues, mais tout cela reposant sur une base sombre de Black Ambiant, de Doom Funéraire, de Dark/Death… Les parties s’enchaînent avec facilité, mettant l’atmosphère et la peine au premier plan. On retrouve un Arno plus concentré et touchant que jamais, multipliant ses frasques vocales, tantôt claire et emprunte de mélancolie, parfois plus groovant sur ses éternels relents crooner frissonnants, souvent complètement dérangé avec growls et autres hurlements désespérés. Vocalement, Déhà participe à de nombreux moments, proposant un panel vocal schizophrénique et rempli d’une folie destructrice, bouleversante sur ses cris ou bien son chant clair tout aussi renversant.

Musicalement, décrire le tout est extrêmement complexe. On pourra vaguement séparer la piste en plusieurs chapitres selon notre ressenti. Selon moi, la première partie allant jusqu’aux environs de la huitième minute peut y être associée. On y retrouve des arpège délicat, lent, accompagné judicieusement d’une basse lourde. Les riffs électriques ne cassent aucunement l’ambiance, jusqu’à ce qu’Arno se lève, livrant un chant mélodique et emprunt de groove et de sensibilité. Lorsque le chant Black prend le pouvoir, la musique ne change pas, Arno modulant le tout, le rendant parfois entraînant, parfois angoissant. L’apparition de cette double sombre sonne le glas, annonçant un chant plus dérangé et violent jusqu’à laisser les guitares former un mur atmosphérique et désespérant.

Le deuxième chapitre s’ouvre sur des nappes riffiques plus ambiancées, laissant finalement place à un instrument non identifié (clarinette ou saxophone) et strident. Un Arno plus sombre que jamais introduit de nouveaux riffs intenses, modulant encore sa voix jusqu’à des cris plus HxC jusqu’à se faire plus suave et envoutant. L’atmosphère est constamment lourde et étouffante, accélérant et jouant avec notre ressenti, nous faisant pénétrer de force dans cet univers noir, le rythme évoluant de parties claires en Black Mélo envoutant.

À la treizième minute, ces nappes reviendront, hypnotiques, épaisses, sombres. On ne sait plus vraiment où donner de la tête entre ces parties plombées et bourrées de hurlements stridents et ses instants plus célestes, fait de chœur envoutant et de growls assourdissants, stridents et explosifs, parlant plus que jamais à notre cœur. Les nombreuses transitions s’assimileront avec facilité et même le sample du dialogue de Jean-Pierre Darroussin (tiré du film « Le Cœur des Hommes ») ne semblera pas en décalage avec le reste.

L’épique partie commençant à la vingtième minute sera là pour vous faire plonger définitivement dans la désolation la plus totale. Tout s’enchaîne, les hurlements dégénérés de Déhà, la léthargie que nous inflige une musique changeant du tout au tout, alliant le groove et le désespoir dans une onde si belle à l’oreille. Le duo de voix sera une pure réussite, l’écorchement vocal rempli d’émotion allié à des blasts variant efficacement leur vitesse, imposant une atmosphère inspirée et inspirante. Parfois plus rock, toujours soutenue de chœur imposant sur les moments clés, cette ambiance débridée d’un Black Metal complètement suffocant de folie confinera au génie.

Puis vingt-huitième minute. Tout s’arrête, on retrouve ces mêmes arpèges d’introduction, un chant clair génial d’Arno sur une musique très silencieuse, puis … des saturations, des blasts, des riffs massivement emmurant et purement atmosphériques, une atmosphère épique et destructrice pour sonner le glas de nos derniers espoirs de sortir de la torpeur. Les derniers cris, les derniers accords, Arno et Déhà nous achèveront avec émotions et haines mélangés. Les possesseurs de la version album ne s’arrêteront pas là, le groupe nous offrant une intéressante reprise du « Back to Black » d’Amy Winehouse, dans une version assombrie et emplie de ce groove de crooner si cher à Arno.

En délaissant, au moins pour cet album, son image de chanteur extrême délirant, Arno Strobl signe peut-être l’œuvre la plus complète et sincère de sa carrière. Musicalement d’un très haut niveau et étonnant dans sa démarche, bouleversant de sensibilité du début à la fin, mis en orbite par un Déhà audacieux et tout aussi touchant sur ses interventions, ce « Thoughscanning » est une œuvre impressionnante, captivant sans forcer l’attention de l’auditeur durant cette demi-heure frissonnante. Surprenant et irréprochable, We All Die (Laughing) signe un album audacieux qu’il sera bien difficile d’égaler, quand suite il y aura.

1 Commentaire

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jejehand - 19 Avril 2014: Un très bon album et pot pourri du Metal extrême (dans le bon sens du terme !). On ne s'ennuie pas pendant ces 30 minutes. Pochette très réussie également. Merci pour la chronique !
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