Le groupe britannique
Gravil, fondé en 2006, gravite autour de son frontman et vocaliste Grant Stacey. Deux EP ont d'abord vu le jour, dont certains titres seront repris ici, avant que le groupe ne nous livre en cette année 2013 un premier full-length toujours autoproduit. Le tout a été enregistré fin
2012 aux
Escape Route Studios de Londres, sous la direction de Dan Abela.
Pour ce premier jet, on a le droit a une pochette relativement moderne, présentant un soleil aux dimensions élargies, tout en étant assez mystérieuse, jouant sur ce contraste ombre/lumière. Signalons enfin que le groupe semble être bien épaulé sur cette scène britannique, puisque deux membres de
Cradle Of Filth, James McIllroy et
Sara Jezabel Deva, ont déjà collaboré avec
Gravil.
Gravil évolue dans un death mélodique somme toute assez commun, proche dans le riffing comme dans cette rage dégagée de l'école scandinave (et des dernières sorties du genre,
Sons Of Aeon ou
Omnium Gatherum) mais exécuté avec une sincérité qui fait plaisir à voir. Le chant extrême alterne entre scream et quelques pointes de growl bien placées tandis que le batteur, sans jamais blaster, offre quelques accélérations bien senties à la double. Le titre éponyme donne d'ailleurs une idée assez claire de l'esprit du combo.
Il est vrai que le groupe ne prend pas de risque démesurés, livrant des morceaux tournant tous autour des quatre minutes et avec des structures assez communes. Mais est-ce vraiment un défaut ? Je pense au contraire qu'il faut mettre au crédit de
Gravil, formation relativement inexpérimentée, de ne pas avoir cherché à jouer à l'apprenti sorcier et de s'être pour l'instant "contenté" de faire ce qu'il maîtrise, des morceaux de mélodeath simples et directs.
Pourtant on trouve aussi ici quelques idées originales. L'introduction du chant clair en est une, non que ce soit une nouveauté en death mélo, mais les lignes de chant clair de Grant Stacey, relativement rares, sont particulièrement bien senties. Les morceaux "Structurally Unsound" et "The Struggle" se verront ainsi magnifiés par ces interventions.
Les parties acoustiques sont une autre bonne idée, notamment la présence de piano sur la superbe intro de "Something
Worth Chasing" ou sur l'interlude. Notons enfin une petite surprise sur le titre "Enemy Within" qui avec sa puissance manifeste et l'introduction de sonorités électro sonne presque metalcore.
Bref, pour ce premier full-length,
Gravil peut se vanter d'avoir réussi son pari. Non que "Thoughts of a
Rising Sun" soit une réalisation brillant par son originalité ou à même de bouleverser les codes du mélodeath. Mais sa sincérité à toute épreuve et sa foi en ce qu'il fait sont autant d'atouts pour le présent comme pour le futur du combo.
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