Originaire de Vaxjö, Johan Liiva est tout d’abord le growler sur les demo-tapes de
Carnage, formé par son ami Michael Amott. Suite au déménagement du groupe sur Stockholm pour un rapprochement avec une partie de la
Dismember-team, Johan se sépare et fonde
Furbowl avec le batteur Max Thornell, en se chargeant de son côté du chant, de la basse et des guitares. En mai 1991, le duo enregistre sa première démo
The Nightfall of your Heart avec des moyens rudimentaires, tout en se liant avec Step One, petit label qui ne sortira qu’une poignée d’albums, pour le compte de
Morpheus ou
Leukemia par exemple.
En janvier 1992,
Furbowl se dirige ainsi dans un petit studio de Linkoping pour mettre en boite
Those Shredded Dreams, premier album enregistré en deux jours sur une console 8 pistes analogiques. Le duo bénéficie par ailleurs des conseils de Michael Amott, désormais membre du groupe anglais
Carcass et de repos quelques jours en Suède, gratifiant d’ailleurs deux morceaux de soli à la guitare. Cassant enfin la routine d’une pochette d’album au dessin habituel, le groupe opte pour un cliché réalisé par un ami photographe, un gros plan de la bouche de Johan et de ses mains floues en mouvement.
A l’image du design original de son album,
Furbowl est sensiblement à part du courant de l’époque. Si l'on retrouve une base deathmetal et une granularité des guitares si suédoise (avec la fameuse
Boss Heavy
Metal Pedal), le duo possède un style singulier plein de groove, sur lequel s’ajoute le chant rauque & rugueux de Johan, sans le côté guttural. En plus de toutes les parties de basse et de guitare rythmique & lead, notre frontman ajoute également quelques nappes de claviers qui aèrent l’ensemble, tout en bénéficiant de deux soli de Michael Amott sur Damage Done et
Nothing Forever, et de belles lignes de violon jouées par l’ingénieur du son sur la piste finale. Autant d’éléments montrant un rude investissement de cette petite communauté durant les deux jours passés en studios, et toute cette spontanéité qui s’en dégage.
Si les trois morceaux de la précédente démo (
Nothing Forever, Desertion, Sharkheaven), retravaillés et réarrangés, prennent ainsi une nouvelle dimension, le meilleur de
Furbowl vient de ses nouvelles compositions plus abouties, et plus particulièrement des longs Damage Done et Shredded Dreams, où un panel d’émotions différentes se succède, aux passages tantôt doux, rageurs ou énergiques, reliés par un groove omniprésent. Razorblades décroche quant à lui la palme de l’originalité, avec quelques couplets au chant clair & rauque renvoyant plus volontiers du côté d’un rock gothique comme The Sisters of
Mercy.
Au grain si suédois des guitares (n’ayant rien à envier aux Sunlight Studios pour le coup),
Those Shredded Dreams est un mélange énergique réussi entre groove et swedish-death, que d’aucuns considèrent comme le premier album death’n roll issu de Suède, à l’époque où
Entombed en était encore à l’ère
Clandestine et imaginait tout juste son successeur Wolwerine Blues, catalyseur d’un style qui connaîtra également le même succès en Finlande grâce aux seconds albums respectifs de
Xysma,
Disgrace ou
Convulse. Mais ce qui prime sur ce premier disque de
Furbowl paru autour de juin 92, au-delà de son avant-garde, c’est toute cette fraîcheur et cette spontanéité qui en émanent.
Fabien.
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