Those Horrors Wither

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14/20
Nom du groupe Foscor
Nom de l'album Those Horrors Wither
Type Album
Date de parution 25 Novembre 2014
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album7

Tracklist

1. Whirl of Dread
2. Addiction
3. Senescència
4. L.amor.t
5. Those Horrors Wither
6. Graceful Pandora
7. To Strangle a Ghost
8. Shysteroos

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Foscor


Chronique @ Icare

31 Août 2015

Those Horrors Wither devrait ravir les amateurs de metal noir, intelligent et avant-gardiste

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’Espagne n’est pas le pays le plus réputé pour sa scène black metal, et lorsque l’on pense au metal ibérique, ce sont plutôt des groupes comme Dark Moor ou Mago de Oz qui viennent à l’esprit, voire Haemorrhage ou Avulsed pour les plus brutaux d’entre nous.
Pourtant, un bataillon de formations plus ou moins reconnues s’évertue depuis plus d’une quinzaine d’années à brandir le pavillon de l’art noir, parmi lesquelles on distinguera notamment Berserk, Empty ou Cryfemal.

Foscor est de celles- là, formé en 1997 à Barcelone et déjà fort de trois full lengths et d’une flopée de démos et de splits. Ce Those Horrors Wither, initialement sorti en 2014 et réédité en 2015, est donc leur quatrième album, et les Catalans nous reviennent avec sept titres complexes et sinueux pour un total de 40 minutes d’une musique résolument unique.


Disons-le d’emblée, cette nouvelle réalisation est moins rapide et purement black metal que l’excellent Groans to the Guilty de 2009, et le changement est de taille, Foscor évoluant désormais dans un metal froid et carré aux rythmiques complexes et aux accointances progressives qui lorgne plus du côté de groupes comme Opeth ou Katatonia, mettant en avant une mélancolie tortueuse et torturée. Le groupe peut aussi faire penser aux compatriotes d’Obsidian Kingdom, dans la richesse, le foisonnement et la diversité des différentes strates musicales, passant aisément de parties assez intimistes et légères à des passages noirs, lourds et suffocants en parvenant toujours à conserver un aspect mélodique assez marqué.

Ceci dit, si la musique du combo n’est pas foncièrement violente, elle dégage un sentiment de malaise palpable et on retrouve avec plaisir ces accords torturés aux sonorités plaintives et ces harmonies tordues. La basse, aux secousses granuleuses idéalement mises en avant, joue un rôle important, ajoutant une touche plus étouffante et rampante à un tableau finalement bien plus noir qu’il n’y parait au premier abord (le début d’Addiciton, avec ces arpèges agonisants à la Dolorian, To Strangle a Ghost, aux grattes traînantes et moribondes, aux hurlements étranglés et aux voix claires désabusées et froides).

Nous avons donc droit à une sorte de metal hybride qui reste hermétique et lourd même dans ses envolées les plus lumineuses, incarnées par des leads de toute beauté (le solo à 2,54 minutes de Senecensia). La musique des Espagnols s’appuie sur des riffs déshumanisés qui se répètent en des boucles hypnotiques et une alternance de voix habitées et expressives, Fiar passant d’un growl hurlé et puissant à un chant clair faussement naïf et suintant la décadence, dont certaines intonations nasillardes et désabusées ne sont pas sans rappeler Sotiris de Septicflesh (c'est assez frappant sur Whirl of Dread, le premier titre de la galette). Notons d'ailleurs au passage que le chant, en espagnol sur la moitié des titres, ajoute s'il en était encore besoin une certaine originalité et une identité assez unique au groupe.
Il n'y a aucun blast sur cet album, et le rythme est plutôt lent dans l’ensemble, mais la double est bien présente, appuyant de sa frappe obsédante et régulière cet enchevêtrement de riffs pesants et dissonants pour un résultat vraiment personnel, entre musique éthérée et apaisante (la fin de L.AMOR.T qui se teinte d’un folk vaporeux à l’aura mystique avec ces voix claires qui vont se perdre dans l’éternité d’un passé lointain et oublié) et cacophonie bruitiste et dérangeante rappelant parfois Blut aus Nord dans ces saccades anxiogènes.


Finalement, Those Horrors Wither est un album foncièrement original qui ne pourra pas laisser indifférent. L’ensemble reste assez difficile d’accès, semblant même répétitif par instants, et prenant un malin plaisir à évoluer sur le fil, oscillant sans cesse entre lumières et ténèbres avec une certaine maestria. Néanmoins, Foscor nous offre ici un travail soigné à l’ambiance très travaillée et cette nouvelle réalisation, si elle pourra laisser certains anciens fans du groupe sur le carreau, sonne incontestablement comme une prise de risque réussie qui assume un style unique et complexe. Voilà qui devrait ravir les amateurs de metal noir, intelligent et avant-gardiste, quant aux autres, ils pourront toujours se rabattre sur les anciens albums de la formation, tous très bons dans leur style respectif.

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Chronique @ Luthor

21 Fevrier 2016

Un disque indispensable pour tout amateur du genre.

Ma dernière rencontre avec Foscor remonte à 2004 et l'album "Entrance To The Shadow's Village". Signé à l'époque chez les Français Sacral Productions, les Espagnols proposaient un Black Pagan très influencé par Enslaved et donc parfaitement à sa place au milieu des autres sorties Black du label (Belenos, Aes Dana, etc...). Et durant la décennie où je les perdis de vue, le groupe ne chôma pas, produisant pas moins de 3 nouveaux albums plus un live, un split et quelques démos.

Forcément, en mettant "Those Horrors Wither" dans ma chaîne, je m'attendais à reprendre le train en marche là où je l'avais laissé la dernière fois. Autant dire que la surprise fût grande, et en bien. En 10 ans, Foscor a donc fortement évolué et ne ressemble plus du tout à son influence principale de l'époque (laquelle a aussi grandement évolué de son côté, mais c'est un autre débat). Finis les riffs froids évoquant la brume qui se glisse dans un village abandonné, finie l'ambiance spectrale et les rares choeurs un peu guerriers. Pour un peu, on penserait presque que l'on écoute un groupe radicalement différent du précédent, et dont le seul point commun serait le nom.

La maturité dont font preuve les Catalans en termes de composition se traduit par le développement d'une personnalité très forte, mais qui reste à l'écoute de ce qui se fait ailleurs en Europe : difficile de penser, à l'écoute de certains riffs saturés et alambiqués, que Foscor n'a pas écouté Deathspell Omega par exemple. Mais un Deathspell Omega qui aurait recruté John Zorn aux arrangements, et se serait piqué de jouer du Return To Forever histoire de varier les plaisirs. Car, ce qui frappe le plus, c'est le choix de certains arrangements un peu Jazz (notamment dans les rythmiques) qui font penser au Shining norvégien, à dark Suns pour certains passages plus progressifs, voire à des formations plus avant-gardistes comme The Kilimandjaro Doomjazz Ensemble pour les passages les plus lents (voir le très beau "L.amor.t").

On a du mal à croire que la tête pensante du groupe, le bassiste/chanteur Fiar, est aussi ce zombie affamé qui vomit sa purulence dans le groupe de Death crasseux à l'ancienne Graveyard, tant son chant clair se révèle limpide et en parfaite adéquation avec les passages les plus planants (même si son accent à tendance à ressortir dans ces moments-là mais, compte tenu du nombre effrayant de chanteurs de Metal français ayant un accent immonde dès qu'ils chantent en anglais, on ne lui jettera pas la première bière). Il n'hésite toutefois pas à prendre des risques, qu'il s'agisse aussi de son chant Black (pour lequel il arrive à présenter plusieurs variations très intéressantes, parfois au sein d'un même morceau comme sur "Whirl Of Dread") ou du choix de chanter certaines chansons en catalan. La production met chaque instrument en valeur et, chose rare pour un album de Metal extrême se revendiquant de l'étiquette "progressive", à aucun moment on ne tombe dans la branlette musicale de musiciens pour musiciens.

Si ces dernières années le Black Metal progressif est plus mis sous le feu des projecteurs que ces variantes originelles, on est en droit de penser que ce n'est pas seulement grâce aux succès critiques et commerciaux de groupes comme Enslaved, Arcturus ou Deathspell Omega. C'est aussi parce qu'il existe, ailleurs dans l'Underground, des petits groupes moins connus qui ont su retenir les leçons de leurs ainés pour arriver à forger leur propre son. Foscor fait partie de ceux-là, et "Those Horrors Wither" est un disque indispensable pour tout amateur du genre.

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