On avait laissé
Ruthless au début des années 90 avec un léger gout de gâchis dans les oreilles. Groupe prometteur de la vague Heavy/Speed apparue au milieu des années 80, Les Américains nous avaient pondus deux excellentes sorties, le maxi
Metal Without Mercy et l’album Disciple of Steel en 1985. Après quelques tournées, le groupe décidait de mettre la clef sous la porte pour une durée indéterminée.
La mode des reformations aidant, il aura fallut 30 ans aux musiciens pour revenir sous les projecteurs avec un nouvel opus au nom prophétique,
They Rise. Le groupe a trouvé refuge sur le label
Pure Steel Records, grand pourvoyeur de Heavy typé à l’ancienne, ce qui n’est pas pour nous déplaire vu la qualité de ses sorties récentes.
Outre cette nouvelle galette, c’est aussi avec un line up partiellement renouvelé que nous retrouvons
Ruthless : Sammy D (chant) et
Kenny McGee (guitare) sont les deux rescapés de l’époque, et sont rejoints par Marc McGee (basse), Dave Watson (guitare) et
Jason Van Slyke (batterie).
C’est Bill Metoyer, le légendaire producteur (
Slayer, Armored Saints, D.R.I., Sacrilege, etc) qui s’occupe de l’album, Et ça, c’est aussi une bonne nouvelle.
Et donc qu’est ce que ça donne?
Déjà un artwork qui reste dans la lignée de ce que faisait le groupe à l’époque. Le dessin représente les morts ressortant de leurs tombes sous forme de démons, ramenés à la vie par un sombre personnage lors d’une nuit de pleine lune. Une pochette bien Heavy
Metal dans l’âme, quoi.
Pour ce qui est de la musique, le groupe reste ancré dans les années 80 mais en utilisant la technologie actuelle. Le son n’est en rien daté mais ne tombe pas non plus dans la super production. Le producteur a su trouver un juste milieu très convaincant.
Dés le premier morceau, on se retrouve immergé dans le bon vieux Heavy des familles, sans fioritures, carré. La fameuse NWOBHM n’est pas loin
Niveau instrumentistes, on reste dans le strict minimum légal.
Pas de notes superflues, de démonstration abusives de technicité. Non, on reste dans le riff qui n’invente rien mais qui vous arrache la gueule comme au bon vieux temps. C’est puissant, net et sans bavures.
Dans la plupart des cas, les morceaux ont lâché les Speederies de l’époque pour des parties beaucoup plus lourdes mais toujours inspirées.
Laceration n’est pas sans nous rappeller
Overkill sur The Years of
Decay,
They Rise toujours
Overkill accouplé à
Manilla Road ou Systematic Terror à
Judas Priest.
Les guitares se font quelquefois plus calmes avec des parties sans distorsion mais pas vraiment acoustiques non plus (L’intro de
Laceration, le couplet de Time Waits). On notera aussi quelques interventions de twin guitars (
Circle of
Trust, Time Waits, Systematic Terror). Et pour ce qui est des soli, c’est court, concis et précis. La aussi, pas besoin de superflu. Restes quelques exceptions ou les guitaristes se lâchent comme sur
Out of the
Ashes.
La basse claque et est bien présente comme sur le titre éponyme ou elle sert de base au rythme des couplets ou plus dans un style cavalcadant à la Maiden sur
Circle Of
Trust voire issue du meilleur de
Black Sabbath pour Time Waits.
La voix de Sammy D est restée puissante et ses montées dans les aigus ne sont pas ridicules du tout. Proche d’un Rob
Halford à ce niveau, le reste du temps elle est plus posée, une sorte de mix entre Mark 'The Shark' Shelton de
Manilla Road et Bobby "Blitz" Ellsworth d’
Overkill.
Ruthless arrive quand même à balancer les bourrins de temps à autres comme sur le solo de
Laceration mais ce n’est qu’avec Hang Man, le 5éme morceau qu’on retrouvera la célérité du Speed/Thrash sur l’intro et les couplets. Ce titre comme beaucoup d’autres et comme il a déjà été dit ici est très proche d’
Overkill. Même constat pour le trop court Frustration.
Et cerise sur la caisse claire,
Pure Steel Records a mis au bout des 9 titres de cet opus, le maxi
Metal Without Mercy. On ressent bien sur une petite différence au niveau du son mais les 5 titres de 1985 s’intègrent très bien à l’ensemble.
Pour résumer, voici un retour qui fait plaisir à entendre et qui égayera votre début d’année 2015. Rien de révolutionnaire mais un groupe qui a su garder les recettes du passé pour les ressortir 30 ans plus tard, bonifiées par la maturité.
J'avais découvert ce groupe en 1985 ave l'album "Discipline of Steel" qui étais excellent pour les fan de Speed.
j'irais jeter une oreille à ce They Rise.
Merci encore pour la chronique Hellsheimer!
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