Voici un groupe qui vous emmènera dans une sorte de « Déploiement imaginaire » musical dans si vous avez un attrait pour le fantastique romantique enveloppé dans un écrin tout de finesse et de délicatesse musicale tapissé… voilà qui devraient vous rapprocher du divin.
Le label décrit la musique de Chasing Ghosts comme un subtil nectar se rapprochant des saveurs de
Paradise Lost et d’
Anathema. On retrouve en effet l’atmosphère éthérée et calme de ce dernier, en revanche, le doute s’installe quant à la comparaison avec
Paradise Lost, à moins d’avoir loupé un épisode, Chasing Ghosts est relativement loin de « One Second » et à des années lumières d’«
Icon ». Chasing Ghosts pratique un
Gothic suave, parfois même terriblement nian-nian, proche des productions de Him et évoquant parfois même le souvenir du tristounet
Sentenced lorsque le manque d’inspiration le taraudait. Bien entendu, je parle de
Sentenced post
Amok, celui mené par Ville Laihiala, dont le seul regard pouvait aboutir à la pendaison du
Clown Auguste.
Après une courte introduction assez sympathique, « Everything
Changes » déverse son flot de musique plaintive qui devrait égayer les longues soirées d’hiver du bas clergé breton. Musique dont les points forts s’appuient sur ses rythmiques lancinantes, solidement arrimées à un tempo lent comme la corde sur sa poutre…
Les atmosphères sont aussi glaciales que le son, le groupe n’hésitant pas à gaver sa musique d’effets lui donnant un aspect superficiel, notamment le son de guitare gonflé avec… au moins tout ça de chorus et quinze mille kilomètres de réverbération… Ajouté à cela une voix monocorde, le chant est à la limite du parlé-chanté (tant mieux ça évite les fausses notes) et même la rythmique apparait bien anémiée pendant les presque 7 minutes que comptent le morceau. Les trente dernières secondes bénéficieront d’un sursaut de vie grâce à l’emploi d’une double grosse caisse dont on ne retrouvera plus traces ensuite. Si l’ensemble de ce « This
Hollow Gods » ne décolle pas plus, risque de trouver le temps long et friser l’overdose…
Le second titre ne laissera pas planer le doute, « This Fear » reprend la même recette réchauffée qui fait perdurer l’album dans une mollesse infinie, dont le prochain stade est probablement l’état liquide. Sans goût, sans saveur, sans odeur la musique passe, indemne de toute originalité et prise de risques, les rythmiques sont simplistes bien que correctement exécutées. Peu original, on en vient même à se demander s’il s’agit du même combo qui a réussi à rafler le «Rock Act Of The Year » décerné par Ubeat en 2016. Ce second symptôme permet de dégager le diagnostic : notre combo semble souffrir d’une sinistrose bien tapée…avec un manque d’inspiration qui les enferme dans la redondance.
Le groupe se débat pourtant, essayant sortir de sa torpeur avec « From
Depravity », mais légèrement plus nerveux ne veut pas dire que la limite basse d’adrénaline soit atteinte, loin s’en faut. Il y aura aussi le titre éponyme qui essayera de capter l’attention grâce à une introduction particulièrement soignée et des lignes vocales un peu plus dynamiques mais le soufflet retombe bien vite. Le refrain étant harmonisé dans les graves, il sombre dans la facilité et surtout dans une mollesse des plus abyssales. La musique, quant à elle, demeure toujours aussi embourbée dans des arrangements pompeux donnant un aspect pataud… et pâteux…
«
Fearless » permet un réveil assez brutal, toutes proportions gardées, trahissant également les aspects les plus ridicules du groupe. C’est comme ça que ça se passe dans des sables mouvants, mieux vaut rester immobile plutôt que de se débattre et ne jamais en sortir. Ici on retrouve cette double vocalise qui réussit l’incroyable tour de force d’être ridicule dans la rondeur sans même aborder le growl… et je passe l’approximation du mixage ne rendant pas justice aux lignes vocales.
Puisqu’on est dans un bourbier, restons-y ! Même si «
Fallen From Grace », titre bénéficiant d’ailleurs d’un support vidéo, n’aura pas de mal à vous ennuyer profondément malgré son refrain et ses lignes un peu plus fouillées, il ne sauvera pas l’ensemble, ni «
Dark Sky », renvoyant aux faiblesses du premier titre, avec un chanteur toujours plus proche de l’endormissement que jamais… A noter la charmante petite phase atmosphérique à la fin de la composition, très jolie, douce et propice à l’hibernation.
« One Last Try » clôturera cet album par un élan toujours aussi terne malgré ses tentatives pour casser la linéarité. Il demeure le titre le plus emblématique de ce «
These Hollow Gods », le reste n’étant malheureusement pas ce qu’il existe de plus imparable dans ce style, loin de là....
Pourquoi cette analogie avec Samuel Beckett ? Non pas pour une origine géographique commune avec les musiciens, ni parce que j’évoquais en introduction le divin et encore moins parce que j’assimile Chasing Ghosts à des dieux capables de renouveler cette scène au bord de l’asphyxie. C’est simplement à cause de nos musiciens qui semblent attendre impatiemment que quelqu’un viennent les sauver. Même si chacun des membres semble y croire mais à force de jouer la carte de l’emphase musicale pour essayer de se démarquer, ils en sont restés prisonniers. Cette œuvre n’est pas trop mal ficelée à la première écoute mais elle est malheureusement trop redondante et linéaire.
L’interprétation de
Nelson Cancini n’est pas si imparfaite si on arrive à accéder à l’univers de Chasing
Ghost…Le groupe tournant pas mal, il devrait conquérir le cœur de nouveaux fans. Mais, pour ma part, ce n’est pas le cas… simplement car une écoute plus attentive renvoie à de nombreux points faibles, à commencer par le mixage, mais aussi à un rendu un peu trop simpliste au final.
Enfin, je me suis monstrueusement ennuyé en écoutant, Chasing Ghosts, au même titre qu’en lisant Beckett, je garderai donc un mauvais souvenir de dernier alors que je ne pense pas en garder un de ce soporifique « This Hallow Gods ».
C'est vrai que c'est très mou comme musique, et qu'il ne se passe pas grand chose, et tous les morceaux se ressemblent fortement, avec cette guitare qui fait toujours le même genre de mélodies gentillettes sur une corde.
Bonne chronique !
Merci camarade, en espérant qu'ils proposent quelque chose de plus dynamique sur le prochain opus
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