Le DSBM est un genre bien particulier dans le Black
Metal. Monde éprouvant constitué d'âmes en peine, d'hommes souffrants, d'écorchés vifs reposant dans des abîmes de dépression. Le DSBM est un univers ou l'auditeur s'aventure par curiosité, pour finir par s'y perdre, et devenir comme ces hommes qui transforment leur douleur en énergie musicale, un moyen comme un autre de véhiculer le chagrin, le mal-être et la souffrance.
Cette étiquette cache bien souvent cependant des groupes minables, étalant un riff sur sept minutes, avec une batterie décalée et des hurlements basiques.
Exiled from light n'est pas l'un de ces groupes.
Le nom décrit d'ailleurs parfaitement l'atmosphère du groupe. Exilés de la lumière, il n'y a plus une once de beauté restante, dans ce monde de larmes et de cendres.
Mort, à travers ce colossal double album, nous invite dans son univers de froid sibérien, ressenti tant physiquement que mentalement par celui qui osera saisir sa main décharnée pour s'abandonner dans ses paysage musicaux, qui ont un point commun : la désolation la plus totale.
Même si l'on regrettera que la boîte à rythme ait un son bien trop synthétique (j'ai d'ailleurs l'impression que bon nombre de groupes utilisent la même), cet album est une pièce maîtresse dans l'univers du DSBM. Digne héritier du magnifique
Xasthur,
Exiled from Light séduira le dépressif en mal de nostalgie et de vieux souvenir à se ressasser inlassablement. Écouter ce disque revient à prendre un risque : celui d'ouvrir des portes de sa mémoire que l'on a cherché à fermer, à condamner définitivement, en raison des horreurs qui y sont cachées.
Ces introductions de guitares minimalistes, mélancoliques, profondes, gorgées de larmes, ne vous rapellent-elles pas quelques traumatismes vécus que vous auriez cherché à enfouir au plus profond de votre être ? Ces cris d'écorchés vifs, hurlements sortis des limbes, ne sont-elles pas l'écho de vos plaintes, de vos colères rentrées, de votre désespoir que vous avez préféré taire ? Ce martèlement incessant, cette boîte à rythme froide et martiale, ne vous rafraîchira-t-elle pas la mémoire quant aux coups que vous avez reçu, tant au corps qu'au moral ? Tant de questions auxquelles je ne peux pas apporter de réponses, car il ne tient qu'a vous d'y réfléchir. A l'écoute de ce monument de dépression, l'art d'
Exiled from Light se fait l'écho de toutes ces choses évoquées plus haut.
Une production brumeuse, des riffs tranchants comme ces lames qui n'attendent que de vous trancher les veines, une voix abominable, telles sont les armes contondantes que vous allez employer contre vous même, dans cette longue descente aux Enfers. Au croisement de
Forgotten Tomb,
Gris,
An Autumn For Crippled Children et
Xasthur, cette offrande putride vous manipulera jusqu'à sa fin, illusoire elle-même, car cette musique oppressante ne quittera pas votre tête, ne cessera pas de résonner au plus profond de vous-même.
Dans ce monde ou la beauté n'est qu'illusoire,
Exiled From light se fait le cri de douleur de ceux qui sont restés murés dans le silence, le saignements de ceux blessés au plus profond de leur être, la douleur de ceux qui n'en peuvent plus de la ressentir. Un disque indubitablement dangereux pour l'homme fragile qui s'y aventurera, car, à l'instar des incroyables
Gris,
Exiled From Light ne vous tuera pas.
Il vous poussera simplement à le faire.
Evidemment. Et cela s'applique pour chaque style musicale. Mais je dois t'avouer que ce côté clownesque commence à me lasser. Je préfère un groupe comme An autumn for crippled children qui utilise un visuel en parfaite adéquation avec leur musique plutôt qu'un groupe qui tombe dans la "bouffonerie", histoire de se montrer. Le visuel doit servir la musique et non l'inverse. Et je n'arrive pas à envisager une écouter sérieuse dans le cas d'un groupe comme Xasthur à côté d'un Drudkh par exemple.
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