Le fond sonore d'une extermination humaine méthodique et massive. Voila ce qui pourrait décrire
Decline, entité polonaise vouée à la simple éradication de cette peste humaine que le monde connaît. A l'instar de l'anti-urbanisme de
Drudkh, ou encore de l'anti-sionisme de
Grand Belial's Key. Gentiment nazis, plus pour l'idée de génocide que pour les réels idéaux du III° Reich,
Decline propose une musique propre, sans fioriture, réglée et froide comme une arme tirant par coups réguliers.
Le monde devrait ne pas connaître l'homme, voilà le seul dogme porté par ce groupe aux idées radicales. Ici, pas de distinction de couleur, d'ethnie ou de religions : nous sommes tous des cibles. Douze hymnes martiaux, froids et terriblement durs, sont ici pour nous pousser à l'homicide. A l'écoute de ce disque, l'auditeur lambda est soufflé par cette haine, une haine palpable qui ressort très nettement de l'art noir perpétré par
Decline - qui, d'ailleurs, porte bien son nom.
La production, remarquablement torchée, ne laisse aucun répit : son de guitare très industriel et caverneux, batterie sonnant synthétique comme une boîte à rythme, et surtout, feeling incroyable donné par une voix terriblement haineuse, à mi-chemin entre le RAC, le Grindcore et le Hardcore. Douze manifestes, car il suffit de se pencher sur les paroles (écrites en anglais certes approximatif, on ne peut pas tout avoir) pour voir que chacun des titres est porteur d'un message particulier et fort : "Jihad" sur la haine des pays terroristes, "I
Hate God" dont le titre parle de lui-même, et "
Havoc Century", ou le hurleur énumère camps d'extermination nazis et catastrophes nucléaires les unes après les autres.
L'auditeur lambda adhèrera ou n'adhèrera pas à ces positions très politiques. Pour ma part, je n'y adhère pas, mais force est de constater que ces brûlots ne font que donner plus de force au verbe et aux instruments du groupe polonais. Merde, on parle de Black
Metal, pourquoi édulcorer son propos ? Pourquoi être politiquement correct quand on pratique un style aussi radical ? Trop nombreux sont les groupes de BM proposant certes de l'excellente musique, mais s'arrêtant trop souvent à l'image :
Decline leur tend un magnifique majeur levé tout en leur crachant au visage. Le vrai Black
Metal est incorrect. Le vrai Black
Metal crache sur les valeurs puritaines héritées de la culture catholique. Et c'est d'ailleurs cet esprit de rébellion et cette violence malsaine qui nous a TOUS, sans exception, amenés à écouter ce style incroyable.
Decline incarne avec force ces "valeurs" portées par le Black
Metal, sans les délires et la bouffonnerie qu'on peut voir chez des clowns comme
Dark Fufu ou Cradle (qui, d'ailleurs, ne font plus de Black - ouf).
Mais nous ne sommes pas là pour disserter sur l'état actuel de la scène BM (sinon, vous y êtes encore jusqu'à demain). Que dire de plus sur ce disque ? Un bon Black orienté NS, radical dans l'esprit et dans la musique. Mais bon, "The World Should Know Men" ne casse pas trois jambes à un antifa non plus, beaucoup trop pompé sur des valeurs "sûres" du NS. On retient quand même quelques titres redoutables ("
Havoc century", pièce maîtresse de l'album) et quelques blasts efficaces, mais, en fin de compte, l'auditeur lambda se fait un peu chier (pardonnez ma vulgarité, qui colle parfaitement avec les textes de
Decline) à l'écoute de cet album.
Ni très bon, ni foncièrement mauvais, cet album passe très bien en fond sonore, pour peu qu'on y accorde une oreille distraite et non très attentive.
On attendra le prochain, en espérant que le groupe gagne un peu en technique pour proposer quelque chose de moins redondant.
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