The Wired

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12/20
Nom du groupe Elsewhere Shine
Nom de l'album The Wired
Type Demo
Date de parution 14 Novembre 2013
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Swan Nebula
 09:11
2.
 Sepia
 09:34
3.
 Golden Woods of Ypres
 02:27

Durée totale : 21:12

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Elsewhere Shine


Chronique @ ericb4

28 Janvier 2016

On n'entre dans la danse qu'à tâtons...

Bien rares sont les formations metal à chant féminin serbes à se jeter dans la fosse aux lions. C'est précisément ce qu'a tenté ce jeune groupe de metal gothique en provenance de Prokuplje, ayant opté à la fois pour une atmosphère éthérée et une digeste progressivité instrumentale afin de disséminer ses premières gammes. Et ce, à l'aune d'une laconique démo de trois titres égrainés sur vingt et une minutes tout au plus. Non sans rappeler les lignes mélodiques de The Flaw, l'empreinte atmosphérique de Cocteau Twins, avec quelques riffs empruntés à The Birthday Massacre, on comprend que ce projet est à la croisée des chemins de plusieurs courants d'influence et d'époques, tout en essayant de s'en démarquer par un côté doom progressif qui lui sied plutôt bien.

L'instigateur du-dit projet, Marko Sidadinovic (auteur/compositeur, claviériste, guitariste et bassiste) (ex-Abadon, ex-Overnight Downpoor, ex-Postema Venefica), a requis les talents de trois acolytes, à savoir : Bojana Padovska (chant) ; Bojan Vukoman (basse, guitares) ; Miodrag Fodora (chant). De plus, il a sollicité des musiciens et vocalistes de studio, dont : les growlers Dušan Pešić et Andy Semmens, le batteur Željko Stanisavljević et le claviériste solo Petar Milutinovic. Il en émane des compositions aux portées savamment sculptées, aux cheminements harmoniques souvent inspirés et une dynamique rythmique résolument soft, les claires et fines modulations vocales de Bojana faisant le reste. De plus, la technicité instrumentale a pour corollaire de délicates variations de tonalité pour un voyage en apesanteur. De son côté, sans être un foudre de guerre, la logistique de la production ne souffre pas de carences rédhibitoires, offrant une qualité d'enregistrement correcte et un mixage permettant de ne pas dénaturer les parties en présence, même si on aurait souhaité un meilleur équilibrage entre elles. On appréciera, en outre, une batterie d'arrangements de bonne facture, signés Marko.

Une fois n'est pas coutume, cette menue rondelle compte deux fresques de plus de neuf minutes chacune, oscillant entre attractives vibes et paysages lunaires de notes. Etant du même tonneau stylistique, évoluant sur un même mode opératoire sur le plan rythmique, examinons ce qu'ils recèlent.
Tout d'abord, c'est sur un slow tempo que nous parvient « Swan Nebula », plage sympho gothique progressive aux sensibles oscillations atmosphériques, non sans rappeler The Flaw. On suit les tribulations d'un piano aux arpèges avenants au coude à coude avec une guitare acoustique aux abois, sur fond de lead guitare tout en toucher, la belle venant déverser ses douces et claires inflexions sur un tracé mélodique agréable à défaut d'être des plus enivrants. A mi-morceau, lorsqu'une empreinte growleuse se manifeste, l'orchestration se fait soudain plus martelante, graveleuse, évoluant sur une rythmique plombante, en mid tempo. On pourra goûter au jubilatoire picking du guitariste non sans faire penser à celui de Bernard Butler (ex-Suede) le long de quelques regrettables raideurs mélodiques, tirant en longueur, avant de finir par quelques perles de pluie pianistiques, tout en douceur. Dans la même mouvance, une guitare acoustique et des nappes synthétiques soyeuses nous caressent de prime abord sur « Sepia », douceâtre plage investie par les célestes impulsions tout en retenue de la déesse. Invitant à la rêverie, dans le sillage de Cocteau Twins, ce suave moment, pourtant bien amené, n'en demeure pas moins lunaire dans son ambiance, son entreprise de captation de nos émotions tapant alors à côté. De plus, une claire voix masculine vient corroborer les patines câlinantes de la sirène, avant qu'une growleuse présence ne s'invite également à la danse, cet ensemble évoluant sur un terrain mélodique bien terne, où l'on s'embourbe par moments dans d'inextricables méandres. Cela dit, on ne restera pas indifférent au solo de guitare atmosphérique dispensé par Marko, un modèle du genre. On finit également par quelques beaux arpèges du maître instrument à touches, pianissimo.

Enfin, on clôt cette galette par un fugace et imprimant instrumental. Un environnement synthétique au clair de lune s'adjoint à un infiltrant toucher de guitare acoustique sur « Golden Woods of Ypres » , bref et captivant instrumental, pouvant rappeler, à l'instar de quelques volutes, certaines harmoniques propres à Gordon Giltrap. Trop menu, cependant, pour nous retenir plus que de raison.

Le tour d'horizon du skeud s'est opéré sans heurts, mais sans extase particulier non plus. Juste quelques évanescents instants, sans réels coups d'éclat, nous parviennent, comme pour nous inviter à y revenir. Mais, il en faudra davantage pour que l'on soit invariablement happé par l'univers fantasmagorique et crépusculaire proposé par le groupe, même si l'on sent poindre un potentiel technique non dénué de sensibilité. Un effort supplémentaire est donc requis sur les séries d'accords investies, les lignes mélodiques, et un meilleur découpage couplets/refrains pour que la magie puisse opérer. Ne s'agissant que d'une initiale démo, la marge de progression semble suffisante pour espérer voir ce combo en position plus favorable pour l'emporter. Pour l'heure, on pourra aller jeter une oreille attentive sur une oeuvre singulière pour le simple plaisir de la découverte, notamment pour tout amateur de metal atmosphérique gothique à chant féminin. On attend dès lors un salvateur sursaut pour le collectif serbe à l'aune d'un album full length...

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