The Widow

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15/20
Nom du groupe Erei Cross
Nom de l'album The Widow
Type EP
Date de parution 11 Juin 2021
Style MusicalMetal Alternatif
Membres possèdant cet album0

Tracklist

1.
 Here I Am, Far Away
 
2.
 Sorgin Dantza
 
3.
 All In
 
4.
 Lilith Grand Bitch to Queen
 
5.
 The Widow
 
6.
 Ainmosni
 

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Erei Cross


Chronique @ Eternalis

23 Mai 2021

Erei Cross se raccroche à certains égards au metal sans pour autant y entrer de plein pied. Un nouveau talent est né.

Erei Cross review

L’image de la sorcière est en constante mutation depuis des siècles, et sa représentation a été réutilisée dernièrement à des fins bien différentes de celle majoritairement connue. De cette connotation maléfique amenant à toutes les dérives empreintes de violence et de terreur que l'Inquisition a semé vers l’exposition de la femme libre, sans contraintes et en marge des normes ; beaucoup de chemin a été parcouru.
La sorcière est aujourd’hui un symbole de la différence, du rejet des conventions et une bataille derrière laquelle certaines femmes se rangent pour combattre une égalité toujours en quête d’absolue. Ce symbole contenant autant d’espoir mais également de violence et de mysticisme (n’oublions pas qu’elles étaient brulées, en place publique, afin d’imposer un impact psychologique sur les femmes spectatrices) va servir de thématique conceptuelle à Erei Cross, nouveau projet musical créé sous l’impulsion d’Adrien Grousset (Hacride, Carpenter Brut) avec la collaboration de Laetitia Finidori.

Le bien nommé "The Widow" dévoile un premier ep singulier composé de six morceaux écrit et intégralement produit par Adrien, qui s’est occupé des guitares, de la basse, des samples ainsi que de la batterie programmée pour garder un contrôle total sur son nouveau groupe. Laetitia, image spectrale masquée et mystérieuse, distille une voix chaude, puisant autant dans le rock qu’un côté soul sur certains aspects vocaux. Elle installe un climat de mystère et une aura parfois cryptique, voire mystique, à une musique qui puise son inspiration dans énormément de genres différents. Ceux qui s’attendent à une musique complexe et progressive à la Hacride ou à un penchant synthétique comme Carpenter Brut risquent (et il y a fort à parier que ce soit le but !) d'être surpris car Erei Cross n’est rien de tout ça. C’est une entité véritablement propre et nouvelle, bien que la patte musicale d’Adrien soit bien reconnaissable dès le riff d’intro de "Here I Am, far Away" qui cueille l’auditeur à froid dès les premiers instants. Un riff lourd, massif et grave suivant une voix susurrée à l’oreille permettant déjà d’installer cette ambiance un peu ritualiste. La production est puissante et ample, permettant de mettre parfaitement en avant chaque élément de la musique. Rapidement, le morceau se fait plus ouvert, plus rock, avec des guitares plus légères mais toujours alambiqués, permettant de profiter de la voix suave de notre femme masquée. Loin des chanteuses féminines du monde metal à la voix haut perchée ou typé opera, Laetitia se laisse plus facilement guider par l’émotion qu’elle souhaite transmettre que la technique pure, jouant ainsi de sa voix dans des registres entrainants ou parfois plus dark, un peu à la manière dont Ghost pense sa musique (une structure rock/metal avec un chant très mélodique, parfois pop) et la matérialise avec un concept visuel fort.

"Sorgin Danta" évolue dans un registre plus alternatif, avec de nombreux samples inquiétants sur le couplet tandis que le refrain se fait beaucoup plus aérien et éthéré dans l’esprit lointain d’un Portishead. La seconde partie se durcit sensiblement, les guitares se font plus fiévreuses tout en conservant ce caractère charnel et progressif si propre à Adrien (le break est vraiment un instant hypnotique que l’on atteint simplement de vivre en live).
Les six compositions sont hétérogènes et dressent un premier visu de ce que sera probablement Erei Cross dans sa forme plus complète (un second ep, qui formera un album, est attendu prochainement). En ce sens, "All" In ou "The Widow" parcourent des dédales mélancoliques et plus pop (un brin folk sur "All In") pendant que "Lilith, Grand Bitch to Queen" (LGBTQ) navigue tel un ovni entre une musique grungy à la Cranberries qui aurait mangé des hormones, particulièrement sur le passage soliste ou on pourrait penser à un du djent débarrassé de toute distorsion et dont la subtilité tiendrait dans le fait de jouer avec luminosité un passage qui pourrait être beaucoup plus violent avec un son massif. Mais que de densité sur ce passage ! Encore une fois, Erei Cross se raccroche à certains égards au metal (parfois dans la prod, parfois dans l’intention, parfois dans la complexité rythmique) sans pour autant y entrer de plein pied, conférant au duo un caractère singulier, pouvant tout aussi bien plaire à un large auditoire ou prendre le risque de ne convenir à personne (vous savez le syndrome du “trop metal pour la pop, trop rock pour du metal, trop complexe pour du rock”). Seul l’avenir nous dira s’ils parviennent justement à totalement faire chavirer les foules comme Ghost par exemple a su le faire. "Ainmosni" clôture les débats de la meilleure des façons, avec la même efficacité que "Here I Am, far Away" avait ouvert les hostilités. Un titre taillé pour le live, que l’on devine pouvant déployer une immense énergie avec la puissance d’un riff qui s’épaissit sur le refrain. On pourrait simplement regretter l’absence d’un thème vocal plus fort pour un tel titre, qui aurait gagné à posséder un moment scandé ou facilement assimilable pour être repris par le plus grand nombre (surtout pour coller avec le moment plus martial de la fin, qui termine en apothéose cet ep).

Erei Cross propose un premier ep déjà très personnel et donnant clairement envie de découvrir plus de matériel de leur part. Un second ep est déjà en marche et les projets ne manque pas pour le duo, qui attend notamment de pouvoir fouler les planches pour faire vivre sa musique face au public. Un effort à saluer, qu’on espérera rapidement confirmé et apte à durer dans le temps. Un nouveau talent est né.

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