On connait
Sludge et son destructeur «
Lava », mais parmi leur sorties figure ce pachidermique et méconnu «
The Well ». Pour moi, ce CD fait partie des très bons albums passés complètement inaperçus en 1997, bien des regards (dont le mien) étant tournés à l’époque vers l’émergence des stars du Black ou autres groupes de Néo
Metal .
Je compte donc réparer cette injustice, car elle en vaut 100 fois le coup cette galette!
Bien entendu, comme tout disque de
Doom/death qui se respecte, il ne faut pas s’attendre à digérer «
The Well » comme un Epicloud ou encore le dernier single de
Jon Bon Jovi. Comme le veut le genre, la cadence y est lourde et paresseuse, et ce tempo trop lent finit par s’incruster sournoisement dans la tête comme le tic tac d’une bombe à retardement. Une fois l’acclimatation réussie, une atmosphère démentielle, psychotique vous prend et nous vous lâche plus. La lourdeur et la lenteur des riffs est lancinante, les accélérations sont rares mais libératrices et donnent invariablement envie de secouer la tête comme un damné. Malgré tout, les compositions n’en restent pas moins équilibrées et le disque s’aère régulièrement de quelques passages mélodiques non saturés ou même acoustiques. Au final, il ressort de chaque titres un savant mélange de riffs plombants et de mélodies qu’un groupe de metal dépressif n’aurait pas reniées. Il fait noir au fond du puit, l’eau y est froide, le désespoir omniprésent (écoutez
Cerberus). Pour autant, on est bien loin des chialeries du genre, et la galette restant sacrément burnée.
Passons sur les qualités de compositeur de Marco (également guitariste de
Samael), je tiens à rendre compte de l’excellente prestation du chanteur. A cette époque un certain Nicolas officiait au chant, remplacé à partir de «
Yellow Acid Rain » par le dénomé
Odin. Ce dernier est bon, mais loin, loin derrière son prédécesseur. Chaque morceau de ce disque est marqué de l’empreinte vocale très spéciale de ce Nik, très bon dans le guttural voire l'incantatoire et dont le chant clair laisse paraître un désarroi poignant. Cris plaintifs d'une âme torturée par les illusions de l'égo, plongée dans une noire folie. Il n’y a qu’à piocher dans les paroles toutes plus explicites les unes que les autres : « Maybe I am crazy, I’d like to grow a new tongue to be born a second time » (
Dementia).
Bref, «
The Well » est une expérience étouffante, oppressante où vous jouirez de vous sentir mal. Un album musicalement et émotionnellement ... lourd !
PS : En bonus, on trouve deux reprises live des
Killing Joke et surtout une excellente version du morceau «
Black Sabbath ».
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