Venant de la région d’Amiens,
Askaris débarque cette année avec son tout premier album intitulé
The Waiting Room. Après une première démo qui avait relativement fait parler d’elle à sa sortie en 2008,
Death Blow, les nordistes enfoncent le clou là où ça fait mal.
Témoins d’une époque révolue, le trio français pratique un
Brutal Death à l’ancienne qui sent bon la morgue.
Brutal Death à l’ancienne ? Pour pas mal de nouveaux deathsters, les mots
Brutal Death évoquent des groupes comme
Hate Eternal ou encore
Origin. Pourtant, au début des années 1990, le terme faisait le plus souvent référence à des groupes comme
Sinister,
Morbid Angel ou bien
Cannibal Corpse (époque Barnes) qui depuis ont largement été dépassés en termes de brutalité et d'agressivité. Mais c'est pourtant bel et bien à ces groupes et en particulier à
Cannibal Corpse que l’on pense à l’écoute de la première offrande en full-length d’
Askaris.
Relativement bas du front, le
Death Metal de
The Waiting Room rappelle avec plaisir les péripéties des Floridiens et tout particulièrement leur premier méfait Eaten Back To
Life. Ici, on ne fait pas dans la dentelle, il y a juste ce qu’il faut de technique pour que ça sonne correct mais point trop n’en faut. On joue bien plus sur le riffing percutant et les ambiances gore que sur le sweeping ou les gravity blasts. A ce titre, on peut également opérer une comparaison plus ou moins heureuse avec
Mortician, et pas seulement dans l'utilisation des samples de films de bon gout, mais aussi pour cette atmosphère putride et macabre distillée tout au long de l’album.
Seule véritable concession à la modernité de la part d'
Askaris, quelques pig squeals savoureux disséminés ici et là et qui couplés à quelques breaks bien sentis leur confèrent une petite saveur Slam appréciable.
Il n’en faudrait pas beaucoup pour faire de ce premier coup d'essai un coup de maitre mais malheureusement,
The Waiting Room a les qualités comme les défauts d'un Eaten Back to
Life. Si les riffs sont chargés de grooves en putréfaction, la production est un tantinet poussive et surtout manque cruellement de relief ce qui a tendance à noyer des bons titres dans une homogénéité malvenue. Comme le premier album de
Cannibal Corpse.
Ce défaut n’est pourtant pas rédhibitoire et le résultat, bien que perfectible, reste parfaitement probant et on écoute l'album d'une traite (et plus encore) avec un certain plaisir. Et si
Askaris poursuit dans sa voie comme l'ont fait leurs glorieux ainés par le passé, on avouera qu’en termes de « carrière » on a vu bien pire. Faites-vous plaisir donc, et contactez le groupe pour obtenir votre copie.
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