Si la personne de Vindsval est plus ou moins connue pour son groupe
Blut Aus Nord, il a réalisé aussi d’autres projets comme
The Eye ou
Children of Maani, toujours ancrés dans cette recherche d’un Black
Metal atmosphérique et expérimental, aux ambiances éthérées, planantes, quasi-mystiques.
Et c’est encore un bien étrange univers qui nous tend les bras. Une pochette et un logo qui semblent avoir été faits rapidement sur un logiciel informatique, mais qui se révèlent paradoxalement d’une beauté mystérieuse, envoûtante, et un texte au dos du livret écrit par Vindsval qui l’est tout autant. Chose surprenante, on trouve à l’intérieur de courtes informations sur la production ainsi que la création du logo et de l’artwork, que l’on ne n’aura jamais sur un album de BAN.
Comme une ouverture au voyage, les notes résonnent, porteuses d’un Black aux relents acides, terre de contraste entre une production minimaliste et des riffs lourds et entêtants (Tradition : My Birth, In The Middle of Macrocosme), entre des rythmes appuyés et des compositions étirées, aventureuses.
Sous des sonorités de guitares rêches, l’esprit captera des atmosphères cristallines déposées par des claviers discrets et des envolées harmoniques éblouissantes de lumière, rappelant le premier volet des Mémoires Vétustes, sorti deux ans auparavant: notes légères, parfois orientales, labyrinthiques, toujours emplies d’un souffle majestueux et apaisant. Tout au plus certaines dissonances apparaîtront au détour d’un mouvement, le temps de quelques secondes avant de s’effacer, laissant la place à des arpèges lumineux.
Lumineux, oui, d’un éclat qu’on ne verra plus d’ici longtemps. Vindsval fait ici respirer la musique qu’il crée, joue, emboîte différentes constructions en une seule, et fait progresser son Black
Metal.
Pas encore au point de s’en affranchir (MoRT et
Memoria Vetusta II révèleront des œuvres libérées de toute contraintes…), mais en s’amusant à nous faire passer d’un monde à l’autre. Sur Tipharet par exemple, où les premières minutes dégagent une atmosphère froide et dérangeante, de par la lourdeur et la puissance qui en émanent. Et puis, petit à petit, l’ambiance se fait moins dense, dévoilant des riffs construits autour de mélodies, simples en apparence, mais intensément riches de par cette lente montée atmosphérique qui emporte…jusqu’à la fin.
The Veil of Osiris, c’est la découverte d’un monde intérieur. Un refuge onirique et étrange où chacun pourra y trouver un peu de calme avant la plongée dans l’abîme sans fonds des expérimentations sonores des prochaines œuvres de
Blut Aus Nord. Mais c’est déjà un autre monde…
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire