Voici la chronique du premier véritable album d'un groupe de mes compatriotes qui ne manque vraiment pas de talent et possède réellement ce petit quelque chose qui pourrait lui valoir une grande notoriété. Il faut préciser que, depuis ce premier essai plus que méritant, le groupe a connu quelques changements de line-up, le chanteur initial (JC) ayant été remplacé par une chanteuse (Laura) qui vient de quitter le navire assez récemment. Ceci pour dire que l'album de l'éventuelle consécration (Oneiromancy, annoncé comme terminé en février 2009) se fera peut-être encore attendre. J'en reviens à l'essentiel, soit "The Ultimate
Nothing", un album qui ne délivrera toute sa finesse qu'après plusieurs écoutes (très agréablement consenties).
Globalement, on soulignera que l'album est fort bien produit (auto-production, rappelons-le) et parfaitement mixé : aucun amateurisme à craindre de ce côté.
Quant au style (bien que je déteste les classifications), on se trouve face un heavy prog' à tendance dark.
Pour le non-musicien que je suis, ça se traduit par une certaine énergie, des ambiances délétères ou inquiétantes (j'ai dans l'idée que le claviériste est fort impliqué dans les compos), des breaks et des duels fameux. Pour une fois, la basse, sans être systématiquement mise à l'honneur, est très audible et sert avec précision une partition riche. J'ai déjà dit le bien que je pensais du clavier et je peux en dire autant de la guitare. Excellente technique, pour autant que je puisse en juger. Le second plan, on l'a réservé... aux refrains ! Non pas qu'il n'y en ait pas mais la densité des titres fait qu'on ne les ressent pas toujours. Peut-être est-ce une volonté de s'affranchir d'un découpage classique mais ce qui est certain, c'est qu'on ne se surprend pas souvent à headbanger. Ce qui n'est d'ailleurs pas forcément l'ambition du groupe, si l'on en juge d'après la complexité de certains morceaux.
Le vrai gros bémol toutefois (à mon sens), c'est la voix du chanteur : non qu'elle soit mauvaise (du tout, du tout) mais le ton est extrêmement monocorde.
De ce fait, on a beau enchaîner les plages, on a parfois l'impression de n'avoir pas quitté la précédente. En fait de titres, l'album en comporte 7 (pour un total d'une quarantaine de minutes) et si le style ne varie pas foncièrement d'une plage à l'autre, on peut être surpris, agréablement s'entend, par certaines inflexions, voire même par des réminiscences "eighties" (sur un titre). Reste qu'Akinesia est clairement le morceau phare de l'album.
On sent que celui-ci a été joué et rejoué sur scène. Très maîtrisé et avec un vrai refrain cette fois. Si vous êtes un peu curieux, je vous assure que vous ne regretterez pas d'y avoir prêté l'oreille.
La question à 100 points : la musique de
Before Silence est-elle originale ?
Je ne suis pas omniscient mais je ressens quelque chose de très personnel à l'écoute. Ce qui me parait être la marque de fabrique de tout grand groupe.
Et en ce qui me concerne, j'en reprendrais bien une louchée, siouplait !
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