Liste des groupes Thrash Metal Anihilated The Ultimate Desecration

Toujours actif à aujourd'hui, le groupe Anglais Anihilated, fort d'un premier jet réussi (Created in Hate, sorti deux ans avant, aux forts relents Slayer), persévère, et sort en 1989 chez Metalworks son second album (écurie alors plutôt reconnue pour quelques disques mineurs - mais attachants - du thrash anglais - Pray For War ou At the Edge of Damnation - (Virus, Deathwish), pour héberger le terrible premier album des Américains d'Incubus, et pour sa fameuse compilation Fast Forward to Hell et sa superbe pochette sur fond noir).

Anihilated propose un thrash aux accélérations subites ("Skinned ALive", "Lethal Dose", "Legacy of Hate"), aux riffs toujours fournis en terme d'influence chez les Californiens de Slayer, mais avec des subtilités remarquables (des arpèges sur "Skinned Alive", les riffs menaçants de l'intense et magistral "Internal Darkness", l'outro "Exeunt"), attestant des progrès du gang alors habitué aux concerts Londoniens. Doté d'un son plus massif que sur Created in Hate, bien qu'imparfait (ça grésille un peu côté batterie), Anihilated souhaite rivaliser avec ses compatriotes de Sabbat, alors bien établis forts du référentiel History of a Time To Come et des efforts de promotion de Noise Records (1987). Malgré cela et l'intégration du studio Wildlife Recording, très bien équipé, l'ingénieur du son Nigel Palmer sans doute peu habitué aux sonorités du style, n'apporta pas grand chose à l'enregistrement, le groupe ayant coproduit l'album en plein printemps 1989.

Ainsi, les 10 titres, tous plutôt dynamiques alternent de manière marquée entre speederies de bon aloi et moments plus mid-tempo, accompagnés par la voix rauque et maîtrisée de Si Cobb. Celui-ci force rarement, et ne sublime que trop peu les morceaux. Dommage, car le côté saccadé d'un "Enter the Realm" à la deuxième partie très Slayer fait le boulot, idéal pour finir l'album, mais encore une fois dans l'ombre de son modèle. Les compositions, d'un niveau ne souffrant que peu de reproches, rapprochent Anihilated du Sacrifice Canadien à la même époque, pour situer le propos général. Ni génial, ni mauvais, mais bien fait, et avec deux/trois titres qui sortent du lot, dans cette catégorie de groupes peu reconnus.

Loin de l'excellence des meilleurs groupes Américians, Anihilated figura avec ce disque parmi les groupes britanniques les plus remarqués, aux côtés de Deathwish, Virus ou Xentrix, voire Acid Reign. La relève d'Onslaught (qui commit l'erreur de virer Sy Keeler et de changer de style pour le plus grand malheur des thrashers) était assurée croyait-on alors, même si les Anglais ne dépassèrent jamais le succès d'estime. D'un niveau à peu près équivalent à son prédécesseur, et bien qu'imparfait, The Ultimate Desecration ravira les fans du Slayer de 1985 et constitua une alternative aux Aggression, Sacrifice et autres Exumer, tous fans du modèle alors indépassable qui naquit du côté de Los Angeles.

P.S. : A noter que les rééditions officielles remasterisées de chez Marquee parues en 2008 bénéficient d'un livret assez complet, avec trois titres joués live en bonus, dont "No Rest For the Wicked" tiré de ce disque, et deux inédits. Le son y est plutôt bon.