« Tu ne peux pas voyager sur un chemin sans être toi-même le chemin »… Se réaliser c’est aussi partir vers l’inconnu, se forger son expérience en tirer les bonnes et les mauvaises choses qui nous font évoluer…
Heal Heaven, quintet auxerrois composé de trois guitaristes fait son petit bout de chemin et nous propose aujourd’hui son premier opus autoproduit. Déjà le packaging de «
The Traveler and His Sensitive Soul » est esthétiquement très réussi : il nous met l’eau à la bouche et nous laisse espérer qu’il reflète fidèlement le contenu de l’album.
La musique de
Heal Heaven nous invite au voyage. Elle se montre richement teintée d’ambiances obtenues à partir d’une savante alchimie allant du
Gothic,
Death Melodique au Thrash en passant par le Heavy
Metal. On peut donc dire que le groupe ne s’enferme pas dans un style mais met ses influences au service des émotions qu’il veut exprimer.
Les douze titres qui composent cet opus nous invitent au voyage et nous entraînent dans un périple dans lequel l’auditeur ne se posera pas, témoin de la complexité du monde qui l’entoure et parfois de l’insaisissable…
« Terrified » donne le ton de l’album, à la fois sombre, énergique, complexe avec une voix discrète mais présente, ponctuée de passages clairs qui permettent à la rage de s’exprimer au moment opportun. « Light on The world » possède une introduction digne d’
In Flames des accents très personnels, des rythmiques aériennes. Une très bonne composition (qui ne sera pas la seule d’ailleurs) avec des textes plus emprunts d’optimisme. On continue avec le furieux « Heavy
Rain » qui met un accent supplémentaire sur la lourdeur et la brutalité, le chant clair est alterné avec des passages hurlés. Les soli sont toujours aussi magnifiques et créatifs.
« The Traveler », la quatrième composition, est plus brutale, elle possède toujours les deux types de chants : l’un clair et l’autre écorché. Le chorus est une réelle tuerie et de superbes changements d’ambiances, marque de fabrique de notre jeune groupe. Les Riffs sont acérés mais la sensibilité présente. Avec « Aberration », le coté gothic revient en force… une compo qui pourrait plaire aux fans de
Swallow The Sun. «
Ashes », quant à lui, possède une lourdeur assez malsaine, l’ombre
Pantera plane sur les compos Là encore le changement d’ambiance et l’arrivée du chant clair se fait de manière aussi judicieuse qu’inattendue…
«
Life Must Go On » est simplement pour moi le titre phare de l’album ; Manu Livertout, notre shredder national est venu prêter main forte à ses petits camarades. Là encore la sincérité des émotions dégagées nous enivre… Magnifique et sombre. «
Dream On my way » est un instrumental acoustique qui vient nous apporter une sérénité et un sentiment de sécurité nécessaire pour nous poser quelques instant avant de poursuivre notre périple en terres inconnues, peut être hostiles...
"The Traveler..." est la métaphore du sentier de la vie, parfois sombre, souvent complexe dans laquelle il faut se risquer pour entrevoir cette lueur d’espoir.
Des textes sombres, des thématiques diverses, philosophiques, intimes et traitées avec sincérité...
Pour le son il faudra être un peu plus indulgent, il s’agit d’une autoprodruction donc la qualité reste perfectible et je rappelle tout de même au passage qu’elle est loin d’être catastrophique. Il manque peut-être un petit peu de puissance, notamment au niveau du chant (peut être qu’il s’agit d’un choix) dommage car notre chanteur guitariste soliste s’en tire avec tous les honneurs.
Un sens de la composition mêlant une complexité et une empreinte qui leur est propre, un album agréable qui me convainc que cette jeune formation française possède un potentiel qui ne demande qu’à être développé. Leur sérieux mérite votre soutien.
Mes félicitations pour ce premier album… Persévérez! Je suis impatient d’entendre la suite!
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