Oyé oyé, bonnes gens ! Bienvenue dans l’antre de
Hierophant, entreprise de pompes funèbres américaine dirigée par son unique et très "atteint" créateur J. Del Russi, plus morbide qu’un
Until Death Overtakes Me, plus maladif qu’un
Skepticism et plus extrême qu’un
Thergothon. LE groupe de doom/death nauséeux et mortifère par excellence. Une carrière se résumant à deux sorties cultissimes, réunies ici pour la première et dernière fois sur cet album Cd-R ultra-limité (143 ex. si mes souvenirs sont exacts) et très professionnel, produit par Nulll Records, label appartenant à Stijn van Cauter, un autre « cas pathologique » se cachant derrière Until Death Ovetakes Me et une multitude d’autres projets doom. Et bien qu’ils soient à tout jamais remerciés tous le deux de permettre à quelques doomeux comme moi de pouvoir enfin écouter ces morceaux mythiques du doom/death le plus sépulchral jamais créé et ce dans un format plus accessible (si on peut dire !) que les supports précédents. Cette galette est donc une sorte de compilation reprenant tous les morceaux du groupe sortis antérieurement, à savoir le mini- album EP datant de
1994 comportant deux titres, celui de 1996, titré «
The Weight of Winter » et reprenant les deux morceaux remasterisés du précédent, plus un inédit et enfin le dernier album «
Autumn Dusk », sorti en 2002 et également remasterisé afin de donner à la musique un côté plus raw, plus maladif et surtout plus lourd, plus massif qu’auparavant, provoquant par là même, chez l’auditeur qui tomberait innocemment sur cette « chose », un malaise et un mal-être encore plus grand et destructeur. L’ambiance qui se dégage de l’album est simplement terrifiante, il n’ y a pas d’autre mot pour définir la lame de fond qui vous submerge à l’écoute de ces hymnes « requiemesques ». Il s’agit vraiment du doom le plus extrême qu’il m’ait été donné d’écouter, et pourtant, j’écoute cette musique depuis pas mal d’années maintenant... C’est réellement, pour les connaisseurs, un mélange parfait des trois groupes que j’ai cité plus haut ; quand aux gens qui ne connaissent guère ce style musical, je serais bien incapable ici de vous décrire la musique de
Hierophant, elle s’écoute, elle se vit viscéralement, mais ne s’explique pas, en tout cas je n’ai pas les mots pour cela... Sachez simplement que cette musique comprend toutes les bases instrumentales classiques du doom/death, à savoir des guitares crades ultra-lentes, une batterie poussive et des vocaux éructés, provenant du fin fond des pires catacombes qui pourraient exister. La musique qui émane de ces instruments est ici transcendée par la petite touche de génie de Del Russi qui transparait dans une écriture très recherchée et entièrement au service des paroles qui sont en totale adéquation avec les sentiments que l’on ressent quand on écoute ces compos. Sans aucun doute quelques uns des plus incroyables morceaux de doom jamais écrits et interprétés : un chef-d’œuvre absolu et intemporel. Un album véritablement difficile d’accès, aussi bien spirituellement (je pense que peu de gens seront capables d’apprécier une œuvre pareille) et matériellement (limitation malheureusement extrême et fort préjudiciable pour sa diffusion). Mais après tout, c’est peut-être le lot commun de toute œuvre qui, comme celle-ci, n’est pas à même d’être comprise ou écoutée par le plus grand nombre et qui reste ainsi une perle rare et par là même, un objet de culte plus précieux encore pour les quelques initiés...
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