Il aura fallu attendre douze longues années avant que les Américains de
Coffin Texts ne puissent écrire le second chapitre d'une histoire débuté sur un Gods of
Creation,
Death &
Afterlife sorti en 2000. Ce deuxième paragraphe se nomme The
Tomb of Infinite Ritual.
Concernant ce nouveau verset, en découvrant les univers ésotériques et mystiques dont le trio californien use afin de puiser la sève créative d'un
Death Metal inspiré, ou encore en distinguant l'imagerie affichée par une pochette très caractéristique, les dilettantistes de la chronique facile, inévitablement, succomberont à la tentation compréhensible de l'inéluctable analogie. Comment, en effet, ne pas céder aux charmes commodes de cette comparaison alors que certains détails de ce
Tomb of Infinite Ritual auront dévoilés des accointances avec l'histoire de l'Egypte antique si chères à
Karl Sanders et à ses acolytes? Dès lors, ces analystes fantasques auront tôt fait de conclure que
Coffin Texts n'est rien d'autre qu'un autre
Nile.
Le rapprochement, pas totalement infondé, a ses limites puisque si, bien évidemment, il y aura, entre ces deux acteurs, concordance d'esprit au niveau des thèmes abordées, musicalement, les influences de
Coffin Texts sont davantage à chercher du côté d'un
Morbid Angel alors que ce dernier régnait de sa splendeur, aujourd'hui décatie, sur un
Metal de la
Mort grandissant.
Les différences entre les deux groupes adeptes d'égyptologie ne s'arrêtent d'ailleurs pas là. Non content de ne pas vraiment s'inspirer des travaux du trio de Greenville,
Coffin Texts propose même un exercice aux ambiances séculaires pas nécessairement plus subtil, mais nettement plus suggéré puisque, le concernant, il crée principalement ces atmosphère par le jeu d'instruments classiques. Loin de la foultitude exotiques dont use
Karl Sanders, Robert Cardenas et ses comparses se contente alors, essentiellement, de jouer sur les lourdeurs et les passages plus lancinants qu'ils agrémentent, parfois succinctement, de quelques ancestrales sonorités ou de quelques suppliques.
Le résultat est superbe. Captivant et spirituel, le
Death Metal de ce trio exprime ici une excellence délicieuse. De telles sortes que des morceaux tels que Final Transformation, The Sacred
Eyes, ou encore, par exemple, Dieties of the
Prime Evil Chaos nous envoutent et nous charment.
Le talent de ces artistes est donc immense. Ceci dit, ce constat n'est pas véritablement étonnant dès lors qu'on s'aperçoit qu'au sein de ce collectif natif de Californie du sud sévit des musiciens tels que le chanteur et bassiste Robert Cardenas, dont le nom fut associé à des formations aussi prestigieuses que
Diabolic ou
Agent Steel, ou tels que le batteur Emilio Marquez, dont les talents servirent les desseins de groupes aussi illustres que
Possessed ou
Brujeria.
La conclusion s'impose: The
Tomb of Infinite Ritual est un remarquable album de
Death Metal inspiré, aux climats délicieusement variés et délicieusement prenants. Un travail qui honore indiscutablement ces artisans, en somme. Espérons juste qu'il ne nous faudra pas attendre une décennie supplémentaire avant de découvrir un troisième monument de cette qualité là.
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