The Symphony of the Wandering Jew Pt. 1

Liste des groupes Metal Symphonique Foreign The Symphony of the Wandering Jew Pt. 1
ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
15/20
Nom du groupe Foreign
Nom de l'album The Symphony of the Wandering Jew Pt. 1
Type Album
Date de parution 28 Septembre 2014
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1. Ahasverus 04:54
2. Cursed 04:26
3. The Running 07:30
4. Eternal Ennemies 07:05
5. Eternity Pt. 1 01:05
6. Xuanzang 08:08
7. The Quest 05:53
8. Juan Esperandíos (Lost in Different Lands) 06:22
9. Activated 06:42
10. By the Sea 06:18
11. Eternity Pt. 2 01:29
12. The Worst Pain Ever Felt 06:22
13. Medeïvel 05:58
Total playing time 1:12:18

Acheter cet album

 buy  buy  buy  buy  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Foreign


Chronique @ LeLoupArctique

06 Avril 2015

Ivan Jacquin s'est donné les moyens de ses ambitions

La musique s'est toujours nourrie de contes, de légendes, de mythes et de mythologies, d'épopées, d'Histoire et d'histoires, et de récits aussi divers que variés. L'histoire du rock est parsemée de concept-albums tous plus ambitieux les uns que les autres, tous cherchant l'alliance suprême entre une histoire fascinante et une musique entraînante. Le Sgt. Pepper's des Beatles bien sûr, la genèse ! les Moody Blues, Thick As a Brick et A Passion Play de Jethro Tull, Tommy et Quadrophenia des Who of course, les premiers Genesis, Yes, l'inévitable Pink Floyd et son mur, Attahk de Magma pour la France, en allant vers le metal on tombe sur 2112 de Rush, suivi d'Hemispheres, puis Operation : Mindcrime de Queensrÿche, l'énorme Metropolis 2 de Dream Theater, et encore tellement d'autres …

Peut-être un jour pourra-t-on ajouter la Symphonie du Juif Errant de Foreign à cette liste prestigieuse, d'autant plus que, dans ce cas précis, ce n'est pas le manque d'ambition qui le caractérise. The Symphony of the Wandering Jew, dans son titre original, est un triple album conceptuel, du style opéra rock et metal, touchant à la fois au symphonique et au progressif, dont le premier volet est sorti en septembre 2014, après plusieurs années de travail et de réflexion. L'homme à la base du projet, c'est Ivan Jacquin, musicien franc-comtois à la carrière déjà riche (divers groupes dont un hommage symphonique à Pink Floyd), mais qui ne compte pas s'arrêter là, puisqu'il décide en 2011 de mettre en musique l'histoire du Juif Errant, légende rapportée entre autres par Eugène Sue, Alexandre Dumas ou Jean d'Ormesson. Cette légende raconte la vie d'un juif, né à l'époque de Jésus, qui est condamné par ce dernier à ne pas mourir, pour lui avoir refusé de l'eau sur le chemin de sa crucifixion. Ce juif empruntera plusieurs noms, voyagera beaucoup, fera des centaines de rencontres toutes plus marquantes les unes que les autres, sans jamais cesser de marcher.
Pour mener à bien son projet, Ivan s'est entouré de très nombreux musiciens et intervenants, environ vingt musiciens et une dizaine de chanteurs, sans compter les nombreux choristes. Ces invités sont pour la plupart issus de groupes locaux, pour plusieurs d'anciens collègues d'Ivan, et vont se révéler être la grande force de cet opus. La diversité des timbres vocaux et des instruments utilisés, parfois exotiques (le Duduk, le Dulcimer, ou encore la Sitar) rend l'album subitement plus riche, plus coloré, tout en lui donnant une grande profondeur.

Tout débute avec une délicate introduction orientalisante, ornée de chœurs mystiques, dévoilant un florilège de sonorités exotiques, qui réapparaîtront tantôt dans la suite de l'opus. On pourrait trouver cette introduction un peu longue sur presque cinq minutes, mais si c'est le cas, alors vous n'êtes pas prêts à écouter cette œuvre dans son ensemble. En effet, l'approche qu'il faut adopter pour cet album est la même que pour celle d'un album d'Ayreon par exemple : donner de l'attention au concept, se laisser entraîner sans trop réfléchir au début, puis y revenir, plusieurs fois, jusqu'à être totalement imprégné. Plusieurs fois nous avons droit à quelques courts passages narratifs, joliment déclamés par ailleurs, qui peuvent rebuter l'auditeur, mais qui sont inhérents au concept. Ce sont les mots d'Ahasverus lui-même, ses interrogations, ses doutes, son enthousiasme.

La suite nous fait voyager entre grands moments d'allégresse, ou moments bien plus sombres ; toutes les émotions humaines sont représentées, car le Juif Errant serait le reflet de l'humanité, entière et sans tabou, selon le roman de Jean d'Ormesson. Les instants les plus épiques du récit le sont aussi dans la musique, et c'est tout naturellement que nous avons un The Running grandiose, typiquement progressif (ces claviers aux délicieuses sonorités des 70s à la fin du morceau) et un peu emphatique sur plus de sept minutes. Le morceau raconte le combat d'Ahasverus devenu Cartaphilus contre l'Empire romain, aux côtés du bandit Barabbas (chanté par Geoffrey Baumont), qui y fait d'ailleurs une très bonne prestation. Eternal Enemies continue sur la même lancée, mais dans des contrées qui rappellent plus le metal symphonique actuel (Xandria me vient à l'esprit), et surtout avec un son plus lourd et plus metal. L'interprétation de Jésus en revanche peine à me satisfaire, je trouve sa voix bien trop agressive par rapport au reste de la mélodie. Autre moment de bravoure dans un registre assurément metal prog : le sublime Activated. Éléments traditionnels orientaux se mêlent aux sonorités progressives évoquant les premiers Ayreon, par-dessus quoi Ivan et Carole Rakotovel (dans le rôle de Medeïvel) nous livrent une énorme performance vocale. N'oublions pas le sympathique Cursed, dont les couplets sont une référence au Pink Beetles in a Purple Zeppelin d'Arjen Lucassen, sur l'album Lost in the New Real, comme quoi les influences du néerlandais sont plus que présentes.

D'un autre côté, ce premier album de Foreign nous propose plusieurs titres beaucoup plus calmes, doux, voire contemplatifs, lorgnant vers Pink Floyd, à l'instar de Xuanzang, narrant comme son titre l'indique les péripéties asiatique de notre héro. De délicates arpèges acoustiques viennent alors nous étreindre, pour terminer sur des chœurs enlevés et aériens, qui m'évoquent assez curieusement Blind Guardian. Ce titre peut en revanche paraître un peu long, du haut de ses huit minutes sans grand rebondissement. Son successeur direct s'inspire lui de mélodies celtiques, avec flûte et accordéon, avec un petit côté flamenco sur la première partie, qui se transforme en mélodie hyper entraînante voire même dansante sur la fin, sans une once de metal ! C'est pour moi l'un des moments forts de ce disque, car complètement original et totalement inattendu. Enfin, la première partie de l'épopée du Juif errant prend fin sur un magnifique morceau orchestral, instrumental si l'on excepte la narration, aux intonations tragiques, mais qui laissent bien comprendre que l'histoire n'est pas terminée …

Cependant, malgré des atouts évidents, ce premier volume subit une production qui ne lui rend pas hommage de la meilleure manière possible. Si pour tout ce qui est passages acoustiques et folkloriques le son est de très bonne facture, aéré et dynamique, pour les parties metal en revanche il y a quelques soucis. Les guitares notamment sont trop compressées, de même que la basse qui est souvent noyée sous les guitares. La batterie elle aussi manque de relief lors de passages plus appuyés. Seules les voix ont un rendu très correct du début à la fin, de même pour les chœurs.

Finalement, malgré cette production encore à améliorer, on réalise bien pourquoi ce projet a pris temps de temps pour se construire, du moins sa première partie. On se rend aisément compte de la masse de travail fournie, et tout ce travail n'a pas été fait pour rien. Ivan Jacquin s'est donné les moyens de ses ambitions. Il y avait bien besoin de recourir à ces invités, certes peu connus, mais illustres par leur performance ici : ils rendent l’œuvre encore plus vivante. Chapeau aussi pour avoir su retranscrire en musique une histoire aussi riche et ambitieuse, j'espère que Jean d'Ormesson aura un jour l'honneur d'écouter cet album. Enfin il ne reste plus qu'à souhaiter bon courage pour la suite, d'autant plus que quelques noms circulent, notamment le batteur de Pain of Salvation Léo Margarit, ou encore le bassiste d'une célèbre formation prog ...

6 Commentaires

4 J'aime

Partager

frozenheart - 07 Avril 2015: Merci pour cette chronique tant attendu LeLoupArctique!
C'est avec un plaisir intense que j'ai lu ton texte bien représentatif du contenu de ce fabuleux album. Je trouve la production pas trop mauvaise vue le contexte assez acoustique qui règne sur l'étendue de l'album.
Par contre, je rejoint les propos de Sonadenn par rapport à l'homogénéité de l'ensemble. La première fois que j'ai écouté l'opus, j'ai failli décrocher à cause de cela, mais dans l'ensemble, c'est une belle œuvre.

À quand une suite plus rentre dedans ?
LeLoupArctique - 07 Avril 2015: Je ne sais pas si la suite sera composée de manière à être plus rentre-dedans, mais si la production de la partie metal s'améliore on aura déjà quelque chose de plus massif. Et puis vu les invités qu'il y aura on peut aussi espérer quelque chose de plus brut.
Arthron - 07 Avril 2015: Belle chro LeLoup, bravo. T'as du faire pas mal de recherches pour cet écrit.
Album dont j'ai écouté quelques titres sur le net, ça m'avait plu et le concept ambitieux m'attire bien( album concept de metal prog/ sympho sur le papier ça peut être ma came)
LeLoupArctique - 07 Avril 2015: Oui c'est sûr si je devais faire autant de recherche pour chaque chronique je m'en sortirais pas ! Merci !
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Foreign