Branle-bas de combat ! Ca ne rigole plus du côté de Chicago ! Les punks straight-edges de
Rise Against, malgré les bonnes ventes de leur précédent album "
Siren Song of the Counter Culture ", font un peu la gueule. Il faut dire qu'on a pas dit beaucoup de bien de leur dernier bébé… Comment ça, trop mielleux, trop mélodique, pas assez teigneux ? Du coup, le frontman aux yeux vairons Tim Mcllrath et ses potes végétaliens, forts mécontents, ont décidé de prendre le chemin des studios pour démontrer à leurs fans déçus que, non, le passage sur la major Geffen, ça avait ABSOLUMENT rien à voir du tout avec le lissage de leur musique, et que, si ils voulaient, ils pouvaient encore faire du punk/rock/HxC revendicatif et tendu comme un string, comme au bon vieux temps. Même que, d'abord !!! Ahahaha, on rigole d'avance. Puis finalement, vient le moment fatidique de l'écoute de l'album ( faut bien se faire une idée avant de juger ). Et là, on s'arrête de rigoler, pour se mettre à sourire…
" The Sufferer and the Witness ", annoncé comme un retour aux sources, n'en est pas vraiment un au final. Même si on note le retour de sonorités HxC disséminées ci et là dans l'album ( " Bricks ", " Chamber the Cartridge "… ), l'album sonne clairement comme une suite logique au précédent ( normal, puisque c'est le suivant ). Blague à part, force est de constater que les mélodies et le côté pop ont quand même vachement pris l'ascendant. Sauf qu'ici, le mélange est nettement mieux dosé que sur "
Siren Song of the Counter Culture ". Ainsi, même une ballade avec des violons et des chœurs féminins comme Roadside ( jolie soi dit en passant, même si c'est une ballade avec des violons et des chœurs féminins ) ne fait même pas putassière au milieu de toute cette marée punk. Incroyable mais vrai. Surtout, " The Sufferer and the Witness " marque l'arrivée des hymnes imparables et des hits internationaux dans la musique du quatuor. Oui, les
Rise Against se sont calmés, oui, les
Rise Against ont poli leur son.
Pas grave, car les
Rise Against ont réussi à devenir des machines à tubes et à classiques ( et quand je dis " tube ", loin de moi l'idée d'être péjoratif )…
Oui, qu'importe que
Rise Against se soit un peu assagi, car le groupe en est ressorti grandi. Moins hargneuse et fougueuse que par le passé certes, la musique du combo reste néanmoins dans l'urgence, et garde cette énergie et cette vitalité communicative, même avec des couplets et des refrains poppy, avec des chœurs et tout. Mieux, elle en ressort plus percutante encore, comme on peut l'entendre dans des morceaux comme " Injection " ou " Drones "... Les textes, toujours aussi engagés ( contre la guerre en Irak, l'hypocrisie aux USA, l'exploitation des enfants, la misère dans le monde, la carrière qui n'en finit pas de Céline Dion, bref toutes ces grandes causes qui existent depuis que le monde est monde ), ne sont pas en reste non plus. De sa puissante voix d'écorché vif, Tim Mcllrath sait les scander en prenant toujours aux tripes son public, et n'a de leçons à recevoir de personne à ce jeu-là. Et puis bien sûr, il y'a les tubes… Franchement, comment ne pas succomber à la cavalcade "
Survive " ? Comment ne pas fondre chaque fois que déboule sans prévenir le hargneux refrain de "
Prayer of the Refugee" ? Comment être insensible à un hymne de stade parfait de bout en bout comme "
Ready to Fall " ? En cela, " The Sufferer and the Witness " est peut-être le meilleur album de
Rise Against, car il contient suffisamment de tubes en puissance pour mettre tout le monde d'accord de toutes façons ( ou presque ). Pis en plus, c'est des tubes engagés… Que demande le peuple ?
La recette est, certes, pas très originale. Et puis, elle refilera sûrement de l'urticaire, de l'acné et des cheveux blancs aux puristes HxC. Mais pour les autres, les kids, les militants, les rockeurs pas prises de tête, ceux qui ont rien contre un peu de tendresse dans ce monde de brutes qu'est le punk hardcore, ceux qui s'en tamponnent le coquillard de l'underground, ceux qui pardonneront aux membres du groupe d'être des Straights Edges ( parce que bon, des punks végétaliens qui boivent pas qui se droguent pas et qui baisent pas sans amour, c'est pas des punks, mais des mormons ), let's dance, et que la partie commence. En terme de punk/rock/HxC mélodique,
Rise Against, c'est clairement devenu le haut du panier.
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