The Story of Scott Rötti

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17/20
Nom du groupe Mörglbl
Nom de l'album The Story of Scott Rötti
Type Album
Date de parution 01 Fevrier 2019
Style MusicalJazz Metal
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 2 Flics Amis Amish
 
2.
 Anarchytektür
 
3.
 Les Légions du Rhum
 
4.
 Dar Vädim
 
5.
 Döner Dörgazm
 
6.
 La Lèpre à Elise
 
7.
 Crime Minister
 
8.
 Panzer Kökötier
 
9.
 Prog Töllög
 
10.
 The Story of Scott Rötti
 
11.
 Cor à Cor
 

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Mörglbl


Chronique @ JeanEdernDesecrator

22 Mars 2019

Contrairement à ce que suggère son artwork, ... on est loin du collage vite fait mal fait

Si les Mörglbl voulaient qu'on les prenne pour une bande de jobards, ils ne feraient pas autrement. D'abord, Mörglbl, c'est imprononçable, même avec de l'entraînement. Ça ne veut rien dire en plus. Ça ressemble à une onomatopée de bande dessinée (on pense à Gotlib) ; son groupe aurait pu aussi bien s'appeler Ouargl ou Rogntudjuuu.
La pochette est un collage savamment hideux digne d'un sixième potache à son cours d'Arts Plastiques. Les titres de morceaux sont affublés de mutations d'orthographe germanisée et de trémas (pardont, d'umlaut). On a un florilège de jeux de mots iconoclastes, "2 Flics Amis Amisch", "Döner Dörgasm", "La Lèpre à Elise", pour citer quelques exemples, qui iraient comme un gant de latex à un proctologue - il y a un morceau "Prog Töllog"- pour un album d'Ultra Vomit ou Gronibard.

Les papes de la guitare ont souvent le défaut de trop se prendre au sérieux, et de ne voir leur place que sur un trône piedestalier en or massif. Ce n'est évidemment pas le cas de Christophe Godin. Un guitariste français qu'on peut qualifier de virtuose, prolifique, inventif, entre autres superlatifs, reconnu largement au-delà de nos frontières. Mais il a toujours eu une distance et un sens de la déconne salvateurs.
Bercé par Satriani, Van Halen et Pantera, jusqu'au jazz, il a essaimé son expression musicale dans de nombreux projets. Les principaux combos dont il est l'âme pensante, Gnô et Mörglbl, ont à eux deux une quinzaine d'albums au compteur. Gnô, où il officiait aussi au chant, était un projet orienté metal, alors que Mörglbl est un laboratoire à expérimentations, dans un creuset instrumental. Depuis l'arrêt de Gnô en 2014, c'est dans Mörglbl que Christophe Godin concentre l'essentiel de ses forces.
L'autre qualité du divin chauve à lunettes est de savoir s'entourer de musiciens talentueux et fidèles, et de faire infuser sa singularité dans des véritables groupes. Mörglbl a toujours été un trio, avec donc ses membres fondateurs depuis 1997, Christophe Godin à la guitare, Ivan Rougny à la basse, le batteur Peter Puke ayant été remplacé par Aurélien Ouzoulias. Ce dernier a pris une part plus active dans le groupe, et son jeu de double grosse caisse renforce la coloration metal du groupe.

Contrairement à ce que suggère son artwork, à l'écoute de la musique de Mörglbl, on est loin du collage vite fait mal fait. Ça joue sévère, ça sonne sacrément bien, et... la mayonnaise prend. Des riffs entraînants ("Deux Flics Amis Amisch", "Panzer kokotier"), des mélodies évidentes ("Anarchitektür", "Dark Vädim") captent l'attention. La virtuosité sautille partout, sans nuire aux compositions, jusqu'aux soli particulièrement écoeurants pour les guitaristes dotés de poutres à la place des doigts (J'en suis). Le tour de force étant qu'on ne s'emmerde jamais, on ne tombe pas dans la démonstration, et ce sont plus des explosions musicales au service de la compo.

Décrire la musique du trio est difficile. Se percutent le guitarporn de Steve Vai ou Joe Satriani, l'esprit foutraque d'un Mr Bungle ou d'un Primus, du jazz rock (la section rythmique, et mon dieu, cette basse !), des accords à la Van Halen, ...le tout relevé à la sauce metal. C'est d'ailleurs l'album le plus metal du groupe à ce jour, et la guitare y est souvent bien, bien agressive.
Il y a une grande variété de styles, metal, prog, jazz, et d'ambiances. La dominante est une truculence énergique, comme dans "La Lèpre à Elise" avec ses choeurs facétieux jouant à saute mouton avec la basse intrigante. Mais il y a des morceaux plus sombres comme "Dark Vädim" et "Crime Minister", des passages à l'étrangeté grinçante (le superbe "The Story of Scott Rotti").
On sent chez ces gars un plaisir de jouer, se traduisant par un nombre de bonnes idées par morceau qui frise l'indécence. Quand on pense que certains ont tout dit après 3 albums et tournent déjà en rond...

Qu'est ce qui fait que je ne lui ai pas fait passer la barre fatidique du coup de coeur, le 17 ? À faire l'imbécile avec ses pochettes ridicules, ses titres jeux de mots, ses morceaux qui passent du coc à l'âne et sa bonne humeur vacharde, le trublion Mörglbl perd le sérieux et une certaine aura de crédibilité qui l'élèveraient au rang d'Artiste. Et c'est injuste. Les mêmes Mörglbl, s'ils refaisaient "The Story of Scott Rotti" avec l'esprit et la grandiloquence d'un Steven Wilson, par exemple, avec des titres de concept album métaphysique et une pochette arty, auraient de quoi faire un quasi chef-d'oeuvre.
Mais on ne les changera pas, et sur leurs instruments, comme en interview ou en concert, la déconne et le 7ème degré sont le sel de leur vie. "The Story of Scott Rotti" est une friandise à laisser dans sa liste d'albums, et qu'on écoute rarement certes, mais jusqu'au bout dès qu'on y goûte, tellement elle est fourrée de bonnes choses.

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